La boulangerie est une affaire de culture, et ce à plusieurs titres. En réalité, il convient de donner plusieurs sens à ce mot. Tout commence par la culture… dans les champs, où les blés et céréales poussent avant d’être récoltés par les agriculteurs. Cela se prolonge dans les fournils où le pain qui est produit dépend de la culture locale, ici ce sera plutôt des baguettes, tandis que les spécialités pourront être fort différentes dans d’autres régions du monde.

Il y a la belle, le bon et le truand. A Poilly, jusqu’à mercredi, il y a le moulin, la tente et… le taureau. Une installation plutôt inhabituelle en meunerie.
De la culture, il en faut tout autant pour parvenir à produire une farine de qualité. Assemblage entre variétés, terroirs… La meunerie est un métier complexe, où il faut composer avec les aléas du temps et des cours. Au delà de ces aspects techniques, la dimension culturelle s’inscrit dans la façon de concevoir cette activité et le public auquel on s’adresse : ce ne sont pas les mêmes produits et approches selon qu’on s’adresse à des artisans ou à des industriels.
Chez Foricher, on a fait le choix dès le début de cultiver un état d’esprit bien à part, avec de nombreux facteurs différenciants et un engagement total envers sa clientèle 100% artisanale.
Dans ce cadre, des Portes Ouvertes sont organisées de façon « traditionnelle » dans les deux moulins détenus dans la famille. Cette année, c’est à Fougerolles que le bal s’est ouvert, du 9 au 12 juin. Les moulins Dormoy et toute sont équipe ont ainsi accueilli leurs clients… et c’est à présent au tour des Gaults de continuer dans la même lignée. Puisque je parlais de bal, la journée de dimanche se sera achevée de façon festive avec un concert organisé en soirée.
Cet événement musical est l’un des nombreux éléments qui contribuent à donner à l’entreprise un véritable caractère familial, où les artisans ne sont pas de simples clients. Pendant ces quatre jours, ils peuvent se rencontrer et rencontrer les différents acteurs qui animent le moulin au quotidien : commerciaux, démonstrateurs, techniciens, responsables qualité… L’accent est mis sur l’échange et l’enrichissement mutuel. Dès son arrivée, le visiteur est immergé dans l’univers du meunier, à commencer par la valorisation de ses produits phares – et plus particulièrement de la fameuse Bagatelle, une baguette de Tradition française réalisée à partir de farine Label Rouge.

Ici, la star, c’est la Bagatelle : cette baguette de Tradition certifiée Label Rouge répond à un cahier des charges très précis, aussi bien sur le plan technique qu’organoleptique. Le processus de certification est exigeant et garantit un produit d’exception, bien en phase avec les codes de communication adoptés pour ce produit (tons noirs issus de l’univers du luxe, PLV nombreux…)
Le Label Rouge et le CRC, voilà deux signatures qui ont fait de Foricher un acteur particulièrement engagé parmi les meuniers. Ces labels garantissent de bonnes pratiques en terme de culture et de stockage des blés, des éléments rassurants pour un consommateur en manque de repères. D’ailleurs, la Bagatelle est utilisée pour contrer les offensives des chaines boulangères au développement rapide et dévastateur : en élevant la qualité, les artisans apportent de vraies réponses et fidélisent leur clientèle.

Les viennoiseries ne manquent pas d’allure, bien dorées et façonnées. La dégustation de pain est également bien mise en avant.
Une fois cette entrée en matière réalisée, impossible de passer à côté des nombreux pains et gourmandises mis au point par Patrick Cognard et son équipe. Que ce soit en terme de goût, de cuisson ou d’alvéolage, difficile de mettre en défaut les produits présentés dans cette charmante boutique de démonstration.
Ici, pas de pré-mixes à outrance, mais plutôt des recettes et tours de mains mis à disposition des artisans pour développer leur gamme de façon cohérente et rentable. Au delà des déclinaisons autour de la baguette de Tradition, des pains spéciaux (ciabatta, pain des Gaults aux cranberries, épeautre-sésame, tourte de Seigle, …), l’accent est mis sur la gourmandise : c’est en effet cette dernière qui est un excellent vecteur de marge.

Ces « tartes briochées » se révèlent être de redoutables gourmandises : la déclinaison fruits rouges associe la douceur moelleuse du fond de pâte à la fraicheur des fruits, pour un résultat addictif. Les déclinaisons aux fruits jaunes ou pistache-griotte ne sont pas en reste. L’idée est excellente, car ce sont des produits simples, accessibles et très savoureux.
Le constat est simple : lorsqu’un consommateur se rend chez son boulanger, il s’attend à trouver des produits simples, peu onéreux, lui permettant de se faire plaisir au quotidien. Pour cela, rien de tel que les brioches et viennoises. Au muesli, « marbrée » nature-chocolat, citron vert-chocolat blanc, … les déclinaisons ne manquent pas. Cette même base briochée peut également se décliner en gâteaux à partager, façon tartes : ainsi, l’artisan n’a pas à multiplier le nombre de pâtes à préparer et peut concentrer son savoir-faire sur des éléments clé. C’est aussi l’occasion de présenter la dernière nouveauté de la gamme, le « Complet CRC », garanti sans pesticides et travaillé de manière à obtenir un pain alvéolé et agréable au goût.

Formes, saveurs, couleurs… Rien ne manque dans ces oeuvres de snacking réalisées par l’équipe du CFA de Bourges !
Côté salé, un professeur du CFA de Bourges et ses élèves sont à l’oeuvre, avec des créations autour du sandwich. Couleurs, formes, tout est étudié pour mettre en appétit le consommateur avec un visuel abouti. L’initiative est d’autant plus louable qu’elle valorise un partenariat de longue date avec l’organisme, dont les futurs boulangers bénéficient du « carnet d’adresses » de Foricher pour développer leurs connaissances au travers de stages et expériences.

Les gants magnétiques proposés par ce fournisseur d’équipement sont redoutables : simples d’usage, assez peu coûteux, ils rendent l’hygiène en vente toute naturelle. On notera aussi la présence de bien jolis bacs à pâte et à farine siglés Foricher.
Les partenariats, voilà un élément clé de la démarche. Si l’on veut assurer aux artisans un service complet et cohérent, il faut développer un véritable écosystème autour du savoir-faire de base. Ainsi, ces Portes Ouvertes sont l’occasion de présenter de nombreuses solutions utiles au quotidien d’une entreprise : un logiciel de gestion de recettes, de coûts, d’équipes…, un fabricant de fèves pour les galettes des Rois, un fournisseur d’équipements variés (gants magnétiques, bacs à farine…), un autre de chocolat et purées de fruit… mais aussi divers professionnels aptes à intervenir pour développer des produits additionnels, comme un spécialiste des guimauves, chocolats et autres confiseries, ou bien un pâtissier très créatif. Il ne faudrait pas oublier les offres de vannerie, d’expertise comptable, de fruits secs, de trancheuses ou encore d’enseignes artisanales. En parallèle, les boulangers visitent le moulin et apprennent ainsi à mieux connaître l’outil de production de leur matière première.

Des démonstrations autour des confiseries sont organisées par un formateur partenaire des Moulins Foricher. Guimauves, caramels, chocolats… L’idée est de démontrer que ces produits peuvent être faits maison sans grande difficulté, pour développer le chiffre d’affaires avec des produits simples et savoureux.
Beaucoup de sérieux avec une ambiance familiale et bon enfant, voilà sans doute le secret de l’événement. Une bonne pratique que la filière commence à adopter, à l’image des Moulins de Chars, qui ont organisé des rencontres similaires récemment. Cela traduit bien un fait de plus en plus avéré : l’avenir de la meunerie artisanale tient en l’accompagnement et le positionnement en tant que force de proposition pour aller vers des pratiques toujours plus vertueuses. Ceux qui ne prennent pas ce pli commencent d’ores et déjà à en ressentir les effets, et de petits moulins sont en grande difficulté. Différence rime aussi avec… résistance.
Portes Ouvertes du Moulin des Gaults, Poilly-lez-Gien, du 23 au 26 juin 2013.
- Gros plan sur une tarte briochée pistache-griottes. La crème à la pistache s’associe très bien au fruit et à la douceur beurrée du fond.
- Les produits réalisés par les élèves d’un CFA : créativité, goût et respect du produit leur ont été transmis.
- Il faut bien occuper les enfants, et pour cela, tient de tel qu’un test de force, un tir à la carabine ou encore un château gonflable.
- Pour développer l’identité d’une boulangerie, l’uniforme est une piste de réflexion et c’est pour cela qu’un fournisseur tient un stand ici.
- De belles enseignes en fer, voilà ce qu’il faut pour rendre une boulangerie visible. Peintes à la main avec minutie, ces dernières sont très réussies et durables.
- Le salé a été confié à un formateur du CFA de Bourges et à ses élèves, lesquels ont réalisé une belle déclinaison de sandwiches et pains salés.
- Le produit analysé par Patrick Cognard et le Chef Meunier du Moulin des Gaults n’est autre qu’un… pain complet ! Il n’y paraîtrait pas, tant la mie alvéolée et douce est inhabituelle pour ce type de produit. « Le savoir-faire meunier » trouve là une belle illustration.
- En boutique, la vannerie reste aujourd’hui très présente et il est nécessaire de valoriser le travail d’entreprises artisanales du secteur.
- Certes, les fruits secs ne sont pas le coeur de métier d’un meunier, mais les artisans boulangers sont demandeurs. Foricher s’est ainsi associé à une entreprise extérieure pour proposer une gamme complète, et même développer un tout nouveau mélange muesli présenté ici.
- Les équipementiers profitent de l’événement pour présenter des machines utiles à l’artisan, à l’image de cette dresseuse.
- Le CFA de Bourges dispose de son propre stand pour présenter ses formations et son engagement vis à vis des jeunes.
- De belles pâtisseries, présentées dans un écrin soigné : cette démonstration associe le savoir-faire de deux partenaires de Foricher, un pâtissier conseil et Pep’s Création, agenceur de boutiques.
- Le Pain des Gaults, nature ou au Cranberries. Un produit rustique, proposé à la coupe et bénéficiant d’une excellente conservation.
- Un bien beau véhicule ancien, amené tout spécialement par Yvon Foricher pour les portes ouvertes.
- La Corde du Terroir, une baguette de caractère, avec son façonnage appliqué et ses notes de seigle.
- Les fameux Grissinis, ici déclinés aux olives et au fromage. Cette spécialité feuilletée s’invite avec bonheur à l’apéritif et rencontre toujours un vif succès.
- Les déclinaisons de baguettes ne manquent pas. La photo ne rend pas honneur à la scénographie, mais l’éclairage est particulièrement réussi et met en valeur les cuissons des pains de façon saisissante.
- Les viennoises attirent l’oeil : marbrées chocolat-nature, nature ou chocolat-citron vert, dans tous les cas, le moelleux de la pâte séduit… tout comme celui des petits pains au cacao, avec leurs gros éclats de chocolat noir.
- Chocolat, purées de fruits et autres conserves, rien ne manque chez DGF.
- Les Moulins Foricher proposent des services d’accompagnement en matière de reprise et transmission de fonds. Cette action est aujourd’hui essentielle pour les meuniers indépendants et artisanaux.
- Le logiciel CommisSoft est un outil incroyablement complet pour l’artisan boulanger : il lui permet d’éditer des fiches recettes, de gérer ses coûts de revient, ses équipes…
- Pour les galettes des Rois, rien de plus vital que les fèves ! Celles de Clamecy sont artisanales et peuvent être entièrement personnalisées. A l’inverse d’autres, fabriquées en Chine, la production est ainsi entièrement française.