Le painrisien aime bien découvrir des boutiques portant le même amour que lui aux beaux produits, où les « gens derrière le comptoir » sont de vrais passionnés. Paris en regorge, et c’est toujours un plaisir de tomber sur de tels lieux à l’improviste.

C’est au hasard d’une de mes ballades painrisiennes que j’ai découvert l’échoppe. Installée depuis peu au 47 rue des Martyrs, en lieu et place de Caramello « le glacier moderne » (visiblement pas assez !), elle m’a tout de suite attiré avec les produits de la marque Aix&Terra. Confitures originales (abricot-calisson, melon-pastis, figue-romarin…), thés et infusions, crèmes de citron, de rose… Une bien jolie gamme, agrémentée par un packaging très soigné.

J’ai été accueilli avec le sourire par Sabine, la propriétaire et créatrice des lieux. Passionnée, elle a goûté l’ensemble des produits proposés dans sa boutique, pour ne proposer que le meilleur. Une démarche que les « épiciers fins » devraient tous adopter, tant l’on est souvent déçus suite à nos achats dans nombre de boutiques. Ici, le choix n’est pas forcément gigantesque, mais c’est inutile. Oorain Brands, Bollinger, Aix&Terra, A l’Olivier… d’excellentes marques qui couvrent un large panel d’occasions gourmandes.
La baseline « n’arrivez pas les mains vides » est particulièrement bien trouvée, et le contrat est rempli : il y a vraiment tout pour offrir des cadeaux originaux lorsque l’on est invités.

L’accent est mis sur la qualité de service, avec un positionnement sur l’achat de dernière minute : la boutique est ouverte du mardi au samedi de 17h à 22h, de 11h à 14h le dimanche. Chaque jour on y retrouve des bouteilles au frigo.

Infos pratiques

47 rue des Martyrs – 75009 Paris (métro Notre Dame de Lorette, ligne 12) / tél : 01 42 81 49 53
ouvert du mardi au samedi de 11h à 22h, jusqu’à 14h le dimanche.

Faut-il y aller ? Oui ! Les produits sont superbes et délicieux (ne manquez pas la crème de citrons ou l’huile à la vraie truffe de chez Aix&Terra !), l’accueil est charmant (Sabine et « Paul le stagiaire » aiment leur boutique et cela se sent), les conseils avisés, les horaires larges… Vous n’aurez vraiment plus aucune excuse pour arriver les mains vides.
Dites que vous venez de ma part (oui, oui, Rémi, le painrisien), je suis certain que vous serez chouchoutés (mais même sans ça, de toute façon !).

Ca aurait pu être très bien, du moins, ça l’était sur le papier. Un brunch dans un cadre sympathique (en plein coeur du Parc de Saint Cloud), avec des partenaires de qualité (Dominique Saibron pour le pain et les viennoiseries, Lov Organic pour le thé, Oorain Brands pour les pâtes à tartiner…).
Seulement, le résultat est beaucoup plus décevant. Le choix de produits est assez limité, l' »animation » culinaire annoncée pour les adultes n’est pas présente, tout ce qui est annoncé sur la carte n’est pas proposé… Quant à la qualité de ce qui est présent, c’est assez moyen : la salade de fruits n’a pas de goût, les fraises sont acides, … Les produits issus des marques partenaires se défendent bien, quant à eux.

J’avais été invité suite à un concours organisé par la marque Lov Organic, ce qui fait que je n’ai pas à être profondément mécontent. Si j’avais été un client « payant », je le serais, car à mon sens les prestations ne valent vraiment pas le prix demandé (35 euros par adulte !). Oui, bien sûr, c’est un buffet. Tout est donc proposé à volonté, ce qui fait qu’il est possible d’en avoir pour son argent, je suppose. Ce n’est pas vraiment ma vision des choses : privilégions la qualité plutôt que la quantité… le plaisir est bien plus grand, au final.

Au final, c’est un peu l’exemple type de ces lieux un peu tendance : du name-dropping à foison, de la cuisine tendance, beaucoup de brassage d’air pour attirer une clientèle aisée et sensible aux « modes ». Il serait peut être temps de revenir à des valeurs plus authentiques, à des prestations qui ne sont pas sur-jouées et sur-vendues. C’est ce qu’il y a de bien dans le pain : il ne ment pas, il s’offre à nous simplement. D’ailleurs, c’était une des seuls points forts de ce brunch : un pain de qualité, proposé aussi bien à tartiner que sous forme de mini-burgers préparés à la demande, ou encore dans le cadre de tartines salées. Voilà qui a du sens. Le reste…

Lieux gourmands

19
Mai

2011

Je voudrais un… Bogato !

2 commentaires

J’attache beaucoup d’importance à l’aspect visuel quand j’achète une pâtisserie. Pour moi, le gâteau doit être aussi beau que bon. Avant de goûter, le plaisir doit commencer avec le regard… et se prolonger avec le goût, bien entendu, sinon cela n’a aucun intérêt. Certains ne savent faire qu’attirer puis déçoivent. D’autres parviennent à faire le chemin inverse, même si je ne leur porte pas beaucoup plus d’estime. C’est un ensemble, tout doit être cohérent.

Un peu à l’écart de l’agitation de Denfert Rochereau, une boutique conçue comme un rêve d’enfant interpelle le passant. Chez Bogato, c’est la « grande petite pâtisserie » d’Anaïs Olmer. Cette jeune entrepreneuse a toujours aimé les jolis gâteaux, qu’elle prenait plaisir à réaliser étant enfant, sans pour autant en faire un métier. Directrice artistique dans la publicité, elle décide de passer un CAP de Pâtisserie, suite à la naissance de sa fille. Après l’arrivée de son second enfant, l’aventure « Chez Bogato » se met en route…

Quand on entre dans cet ancien pressing rénové de la rue Liancourt, on retombe littéralement en enfance. Ici, tout est mignon, naïf. La douceur et le calme qui emplissent les lieux nous rappellent un peu ces mercredi après midi passés à faire des gâteaux, à profiter de la jeunesse, tout simplement. Sablés délicieusement régressifs prenant la forme de fantômes, de chouettes, de voitures, mais également financiers, gourmandises diverses… et pâtisseries ! La liste est longue, tout est tentant, frais et réalisé sur place dans l’atelier où l’on voit ces fées du gâteau s’agiter pour le plaisir des enfants – grands ou petits.
On saluera par ailleurs la démarche qualitative développée par Anaïs Olmer, qui n’utilise que de la farine, du beurre, du sucre et des œufs issus de l’agriculture biologique.

Au delà de ce que l’on trouve au quotidien en boutique, Chez Bogato réalise également de « gros gâteaux » pour fêter des anniversaires ou événements divers. Un château fort, un chien, un dinosaure ? Mais oui, sans problème ! Je suis admiratif devant la fantaisie et l’amour que l’on retrouve dans leurs réalisations. Tout cela est bien loin des pâtisseries de luxe, trop sérieuses et sûres d’elles. Ici, il y a quelque chose de plus, ce je-ne-sais-quoi qui réchauffe les coeurs.

Pour profiter de l’ambiance, quoi de mieux que de s’asseoir quelques instants dans la partie salon de thé récemment aménagée ? J’y étais allé il y a plusieurs mois alors que cette extension n’était pas réalisée, et je trouve que cela donne une vraie dimension au lieu. C’est simple, j’étais comme un gosse vendredi dernier. Le plaisir peut également se prolonger au cours d’ateliers, proposés aux enfants et adultes.

A la dégustation, quel est le résultat ? J’ai essayé une « cantine », verrine servie dans un véritable verre de… cantine (Duralex, made in France, s’il vous plaît !) – mangue fraiche, biscuit moelleux, mousse coco et perles du Japon, thé vert matcha… et une cuillère en sablé. L’association entre la douceur de la noix de coco et l’amertume du thé vert est agréable, la mangue est mure et parfumée, les perles du Japon apportent un jeu de textures ludique… C’est réussi. De bons et beaux gâteaux, what else, comme dirait Georges ?

Infos pratiques

7 rue Liancourt – 75014 Paris (métro/RER Denfert Rochereau, lignes B-4) / tél. : 01 40 47 03 51
ouvert du mardi au samedi de 10 h à 19 h.

Avis résumé

Je suis complètement fan. Le lieu est magnifique, l’accueil charmant, les produits de qualité… C’est attachant et régressif. On aurait presque envie d’y passer « juste comme ça », pour souffler un peu et rêver, oublier un peu la grisaille quotidienne.

Faut-il y aller ? Oui ! – mais pas trop, c’est le genre d’adresse que l’on garderait presque pour soi, de peur que cela devienne fréquenté et perde de son authenticité. Plaisirs égoïstes.

Vous ne manquerez pas d’admirer mon humour et mon sens de la recherche en terme de jeux de mots. Et encore, je crois que ce n’est qu’un petit échantillon de ce que vous découvrirez au fil du temps et des billets.

Paris est le lieu de toutes les tendances. Mode, culture, gastronomie… Ici, on s’intéressera généralement à cette dernière. Ces derniers temps, en terme de sucré, la mode était plutôt aux Cupcakes (vous pensez, c’est tellement new-yorkais, donc forcément génial), aux macarons… mais voici quelque chose de très chou, qui pourrait bien changer la donne.

En réalité, le mouvement n’est pas tout à fait nouveau : la pâte à chou a commencé à faire son grand retour il y a plusieurs mois. On ne manquera pas de citer la « fameuse » religieuse Caramel de Christophe Michalak, mais également les choux garnis minute à la Pâtisserie des Rêves rue de Longchamp. La maison Fauchon a aussi fait de l’éclair sa marque de fabrique sucrée (même si quelques déclinaisons salées existent), au travers d’une très large gamme, proposée dans son intégralité au cours d’un week-end de Septembre. Un week-end « éclair », comme ils aiment l’appeler.

Justement, cette fameuse pâte, ne faudrait-il pas la déguster à la vitesse… de l’éclair ? Elle supporte en effet assez mal l’attente ! On l’apprécie moelleuse, légèrement craquante, mais surtout pas caoutchouteuse comme elle peut le devenir si elle passe trop de temps en atmosphère réfrigérée. D’où l’intérêt d’un montage minute. Créée au XVIè siècle par un pâtissier italien, Penterelli, elle a été reprise par son successeur Popelini qui réalisait un gâteau nommé… popelin.

Popelini. Nous y voici. C’est le nom de la charmante échoppe que je souhaitais vous présenter aujourd’hui. Ouverte il y a à peine quelques semaines en plein coeur du Marais, sa spécialité, comme vous pouviez le deviner, est de proposer des choux à la crème. Déclinés en de multiples saveurs (chocolat, café, vanille, caramel, citron, praliné, pistache-griotte, chocolat au lait-passion, rose-framboise … et d’autres selon les jours !), ils attirent l’oeil par leurs couleurs chatoyantes et leur « grain » (obtenu par une méthode très à la mode, à base de cassonade saupoudrée sur le chou).
A la dégustation, le plaisir est tout aussi entier. Les crèmes sont bien parfumées, le citron nous transporte au soleil, la pistache se marie très bien avec la griotte… et bien entendu, la « star », cette fameuse pâte à chou, est réalisée avec beaucoup de maîtrise – légèrement craquante, bien fraiche. De plus, ils ne sont pas trop gros, ce qui permet d’essayer plusieurs saveurs sans risquer l’écoeurement. Un plaisir éphémère, très « street food » : un chou, deux doigts, une bouche, et ça y est.
On regrettera juste le glaçage qui n’apporte pas grand chose, mis à part sur le plan visuel, et n’est pas très parfumé.

L’accueil est jeune et sympathique, rien à signaler, cela complète bien l’ambiance agréable de la boutique, aux teintes grises-rosées modernes et sobres.

L’idée est signée d’une jeune entrepreneuse, Lauren Koumetz, à peine 26 ans mais bien accompagnée. En effet, ses parents ne sont autre que les co-fondateurs de Paulette Macarons, une boutique spécialisée dans les macarons à Los Angeles, créée en partenariat avec Christophe Michalak. Elle a été conseillée par le chef, qui lui a notamment permis de rencontrer sa chef pâtissière, Alice Barday, qui affiche un parcours plutôt prestigieux (Plaza Athénée, Philippe Rigollot…).

Infos pratiques

29 rue Debelleyme – 75003 Paris (métro Filles du Calvaire ou Saint Sébastien Froissart, ligne 8 ) / tél : 01 44 61 31 44
ouvert du mardi au dimanche de 11h à 19h.

Avis résumé

Un concept prometteur, basé sur quelque chose de simple, un terrain sur lequel il est certainement le plus difficile de faire « bien ». C’est réussi : les produits sont goûteux, frais, et variés. On se prend au jeu de la gourmandise en goûtant une, deux ou trois saveurs. Ce n’est pas hors de prix, 1,85 euros le chou, 2,80€ pour le chou du jour (un peu plus élaboré, généralement avec utilisation de fruits frais), ou bien en boîte de 6 (11 euros), de 12 (21 euros) ou encore de 18 (31 euros).

Faut-il y aller ? Oui ! C’est tellement plus agréable que les cupcakes, que j’ai tendance à trouver assez bourratifs et pas toujours de bon goût, ou encore que les macarons qui demeurent très sucrés. C’est fin, bien trouvé. Nul doute que cela va trouver son public, d’autant plus dans un quartier aussi « sensible » aux tendances que le Marais.

Boulangeries

10
Mai

2011

Pâtisserie Laurent Duchêne

Meilleur Ouvrier de France Pâtissier, Laurent Duchêne s’est installé en 2001 au 2 rue Wurtz, dans le 13è arrondissement, en plein coeur du quartier de la Glacière. Sa boutique en angle ne manque pas de charme, c’est par ailleurs un lieu assez ancien, rénové avec goût.

Membre de l’association des Relais Desserts, Laurent Duchêne propose également du pain en plus de sa gamme de pâtisseries. En fait, je pense que c’est une de ses activités principales en semaine, car l’endroit tient au final plus de la boulangerie « de quartier » que d’une pâtisserie « de luxe ». Cela est tout simplement lié à sa localisation : nous sommes bien loin des zones touristiques ou chic de la capitale – ce qui est loin d’être déplaisant !

La gamme de pains n’est pas particulièrement originale, on y retrouve de grands classiques telle que la tourte au levain, le pain aux noix ou aux céréales… Spécialité de la maison, la Flute Exquise est réalisée à base de Farine de Meule, ce qui lui donne une couleur assez sombre et une mie assez typée. Elle possède une saveur assez marquée, se conserve plutôt bien et est magnifique avec ses croutons en pointe. La baguette de tradition n’est pas en reste, toujours bien dorée et croustillante. Texture agréable, mie un peu grasse, rien à redire.
Le pain de campagne blanc ne fait pas de miracles. Une belle tourte au levain – vendue au poids – relève un peu le choix en dehors des baguettes.

La boutique devrait réellement se distinguer sur le reste, et en particulier sur les pâtisseries, du fait du titre obtenu par M. Duchêne. Or, c’est somme toute assez décevant. Les créations restent très classiques, et leur aspect visuel n’est pas franchement attirant, bien que la finition soit toujours très correcte. Le sucre est par ailleurs assez présent, ce qui n’est pas très agréable. Une gamme de macarons est également proposée, ils sont loin d’être inoubliables, ne manquant pas d’être très sucrés également.
Par contre, du côté des viennoiseries, l’ensemble est bien réalisé et on retrouve quelques spécialités agréables tels que les bretzels sucrés.

L’accueil est professionnel, parfois un peu en décalage avec le fait que nous soyons bien au final dans une boutique « de quartier » : on m’a ainsi souhaité une « excellente dégustation » suite à l’achat d’une pâtisserie. Pourquoi pas.

Infos pratiques

2 rue Wurtz – 75013 Paris (métro Glacière, ligne 6) / tél : 01 45 65 00 77
ouvert du lundi au samedi de 7h30 à 20h.

Une seconde adresse a été ouverte plus récemment, orientée sur les créations sucrées de Laurent Duchêne (pâtisseries, chocolats, macarons…) :
238 rue de la Convention – 75015 Paris (métro Convention, ligne 12) / tél : 33 (0) 1 45 33 85 09
ouvert du mercredi au vendredi de 8h30 à 14h et de 15h à 19h – le samedi de 8h30 à 19h30 et le dimanche de 8h30 à 14h.

Avis résumé

Pain ? Des classiques très bien réalisés, leurs baguettes sont excellentes. La boutique avait d’ailleurs été classée « meilleure boulangerie de Paris » dans le guide édité en 2005 par Augustin Paluel-Marmont et Michel de Rovira.
Accueil ? Professionnel, pas forcément très chaleureux, mais bien intégré dans le quartier. Les habitués sont reconnus et cela participe à créer une ambiance agréable au sein de la boulangerie.
Le reste ? Les viennoiseries sont de très bon niveau, les pâtisseries surprennent par leur côté déceptif, on attendrait mieux d’un MOF.

Faut-il y aller ? Si l’on est de passage ou que l’on est un habitant du quartier, oui. Rien de plus. On est bien loin de la dimension que souhaiterait se donner Laurent Duchêne… Son appartenance à l’association des Relais Desserts ne reflète pas vraiment à mon sens les notions d’excellence et de représentativité du savoir-faire français sur le plan international. Ce n’est toutefois pas un cas isolé, ayant eu de très mauvaises expériences chez son confrère bellifontain Frédéric Cassel.

Ce que je peux aimer les dimanches à Paris. Les quartiers changent de visage. Prenez celui de l’Opéra. D’ordinaire si bruyant et désagréable, il devient alors agréable de s’y promener, débarrassé de ses cadres pressés et de ses foules de « shoppers ». Certaines rues sont également réservées à la circulation piétonne, ce qui est bien agréable. En bref, la ville change un peu de visage, elle devient moins vibrante, elle cède un peu à la torpeur, particulièrement en été. Un peu de répit avant d’enchaîner sur une nouvelle semaine…

Je m’égare. Un Dimanche à Paris, c’est aussi le nom d’un lieu gourmand ouvert fin novembre 2010 en plein coeur de l’Odéon. Au sein de la Cour du Commerce Saint-André, un charmant passage pavé, ce « concept-store tout chocolat » ne manque pas d’éveiller la gourmandise. En réalité, ce n’est pas un lieu mais plusieurs. L’association assez inhabituelle d’un restaurant, d’un bar à chocolat, d’une boutique, d’un « lounge » et d’une grande cuisine dédiée à la tenue de cours. Avec une caractéristique supplémentaire : tout cela doit inclure du chocolat.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le fondateur a une certaine crédibilité dans ce monde là. Cluizel, vous connaissez ? Michel Cluizel, chocolatier depuis 1948, 240 personnes employées dans son site de production normand. Ici, c’est… son fils, Pierre. Au delà d’avoir un nom, l’homme sait s’entourer et a réuni une équipe de professionnels talentueux et partageant sa passion du chocolat : Quentin Bailly pour la pâtisserie, William Caussimon en cuisine…


L’ambiance est moderne, bien éloignée des salons de thé parisiens un peu surannés, où flotte encore l’air « d’antan ». Dans une association élégante de couleurs telles que le vert et le gris, on prend plaisir à flâner entre les produits de la boutique (tablettes ou bonbons de chocolat, ingrédients de cuisine, ustensiles…), les pâtisseries, le laboratoire vitré où oeuvrent toute la journée les pâtissiers ou encore les différents espaces de consommation sur place. J’apprécie vraiment la grande sérénité qui se dégage du lieu, cela incite vraiment à prendre le temps – comme on le ferait un dimanche, tiens.

Côté produits, je dois dire que les pâtisseries que j’ai pu essayer tiennent de l’exceptionnel. Un Saint-Honoré Poire-Cacahuète (l’utilisation de ce fruit sec est assez inhabituelle à Paris !), une Forêt Noire, une tartelette framboise-estragon… Avec du chocolat ou non, la maîtrise est là, les matières premières de grande qualité, ce qui aboutit à un résultat très convaincant.

L’idée d’ouvrir un restaurant autour du chocolat est également intéressante, car l’utilisation de cet ingrédient comme fil directeur tout en l’utilisant avec subtilité tient du travail d’équilibriste. A côté de cela, on retrouve bien sûr la possibilité de prendre un chocolat chaud accompagné de quelques douceurs. Pour rester côté cuisine, les cours proposés restent dans cet esprit contemporain qui imprègne l’endroit, avec la possibilité d’emporter le résultat de la préparation du jour et diverses formules pour tous publics.

L’accueil est toujours charmant, il sait mettre à l’aise la clientèle. Les questions que j’ai pu poser ont été répondues avec beaucoup de gentillesse, et le personnel n’a pas hésité à contacter les chefs pâtissiers pour de plus amples détails sur les créations proposées. Si vous y passez, n’hésitez pas à saluer Perrine – la responsable de la boutique – de ma part !

Tout cela pourrait être parfait, ça l’est tout du moins du point de vue de l’expérience client. Toutefois, je me demande comment l’endroit pourra survivre parmi la concurrence féroce que se livrent les chocolatiers dans ce quartier de la Capitale. A deux pas, Georges Larnicol semble beaucoup plus faire le plein qu’Un Dimanche à Paris, malgré des produits de bien moindre qualité. On peut citer également la présence de grands noms tels que Pierre Marcolini, Patrick Roger, Weiss… à proximité immédiate. De plus, ils sont loin d’avoir à assumer la même structure de coûts : leur surface de vente est bien moindre, et le personnel nécessaire pour son fonctionnement plus restreint. Ici, au vu des différentes activités de la maison, il faut du monde pour faire tourner la machine !
L’emplacement est également assez peu visible depuis le boulevard Saint-Germain. Certes, ce passage est très agréable, mais cela reste… un passage.
On peut alors se demander si ce n’est pas une sorte de « laboratoire », où Pierre Cluizel tenterait d’affiner un concept avant de le décliner ailleurs… et certainement à l’international. L’avenir nous le dira.

Infos pratiques

4-6-8, Cour du Commerce Saint André – 75006 Paris (métro Odéon, ligne 4) / tél : 01 56 81 18 18
La Boutique : 11h à 20h du mardi au samedi et 11h à 19h le dimanche.
Le Restaurant : 12h-14h30 et 19h-22h30 du lundi au samedi – fermé le dimanche soir.
Le Salon de chocolat : du mardi au dimanche de 15h à 18h.
Le Chocolate lounge : du mardi au samedi de 16h à minuit.
La Grande cuisine sur réservation.

Avis résumé

On se sentirait presque comme un dimanche… mais tous les jours. C’est certainement le paradis des amateurs de chocolat, mais également de pâtisseries ou de lieux sympathiques pour prendre un thé/un brunch/un repas original… La qualité des produits est excellente, le personnel aux petits soins. Pas grand chose à redire.

Faut-il y aller ? Oui, bien sûr ! C’est tellement agréable de prendre le temps, de profiter de produits de qualité dans un cadre soigné. Cela constitue une excellente alternative aux salons de thé traditionnels, parfois bien désagréables. Ne pas manquer le goûter, où sont proposées des tranches de pain Poilâne saupoudrées de chocolat et nappées de beurre Bordier (s’il vous plaît !). Une idée simple, mais délicieuse et redoutable. Ce sont certainement celles-ci les meilleures.

Il y a le pain, tout ce qui est essentiel… et puis il y a aussi tout ce que l’on pourrait considérer comme plus superflu. Comme dirait l’expression anglaise, bread & roses (en français, l’essentiel et le superflu – c’est d’ailleurs le nom de deux boulangeries-pâtisserie-traiteur-restaurant). C’est pourquoi j’ai décidé d’en parler ici : être painrisien c’est avant tout découvrir des adresses sympathiques et prendre du plaisir – car c’est tout simplement essentiel !

Une création pour Pâques 2011

Christophe Roussel est un pâtissier-chocolatier baulois, membre de l’association des Relais Desserts. J’aime beaucoup ses créations car elles sont souvent assez décalées, colorées, il cherche à « casser les codes » et c’est bien agréable dans un univers gourmand assez standardisé. Avec lui, les religieuses deviennent « pas très catholiques », les chocolats se muent en lèvres prêtes à vous embrasser pour consommer ce terrible péché gourmand… Il sait allier le beau, le bon et même le sain car certaines de ses créations sont allégées.

Une vue de la devanture et de l'intérieur

Il a ouvert en 2009 un « bar à chocolat » au sein de l’hôtel du Cadran, situé à deux pas de la rue Cler, du Champ de Mars, un quartier assez calme, chic mais pas désagréable, moins coincé que le 16è. Un partenariat gagnant-gagnant à mon sens par ailleurs, car cela apporte une vraie valeur ajoutée à l’hôtel tout en lui permettant de bénéficier de la clientèle en séjour.
Malheureusement, les pâtisseries ne sont pas proposées ici mais il est possible de se rattraper avec des verrines multicolores et assez intéressantes : Céleri Folie, Flagrant délice, Baba dans son bocal, autant de noms qui cachent des associations de saveurs parfois surprenantes mais bien maîtrisées.
Les macarons et chocolats ne sont pas en reste : macarons Passion-estragon, Banane-chocolat, Griotte-piment d’Espelette, Lavande-abricot, Marron-cassis … – chocolats Bisou framboise, Millefeuille trois chocolats, gingembre-citron vert, sphéerique mangue-baie rose, praliné au sarrasin, praliné à la coco, mendiant, bisou au yuzu, praliné croustillant… Un choix impressionnant, et un savoir faire récompensé par le club des Croqueurs de Chocolat qui le référence parmi les 100 meilleurs artisans français.

Ainsi, il est agréable de s’asseoir dans un des fauteuils, déguster un café ou l’une des variétés de chocolats chauds, juste prendre le temps et regarder les minutes défiler… sur cette fameuse horloge, car l’on est bien à l’hôtel du Cadran !

L’accueil est charmant et la responsable des lieux saura certainement vous conseiller au mieux.

Infos pratiques

10 rue du Champ de Mars – 75007 Paris / tél : 01 40 62 67 00
Du mercredi au samedi de 10h30 à 19h30.
Le dimanche de 10h00 à 14h00.

Avis résumé

Un lieu bien sympathique dans un quartier à découvrir, la rue Cler est vraiment agréable. Ne pas manquer la boulangerie Pain d’Epis à quelques pas (angle de l’avenue Bosquet et de la rue du Champ de Mars), la célèbre fromagère Marie Cantin ou encore les glaces de Martine Lambert.
A ne pas manquer : les macarons aux saveurs étonnantes, les verrines qui sont à mon sens parmi les plus abouties en terme de jeux de textures et de visuel.

Accueil ? Tout simplement charmant !

Faut-il y aller ? Bien sûr ! Autant pour une pause que pour emporter les produits – ils feront d’excellents cadeaux gourmands qui plairont à coup sûr.