Il y a des marques qui ne semblent pas connaître la crise : nouveaux produits, nouvelles boutiques, tout semble leur réussir et elles occupent fréquemment le devant de la scène…

Parmi elles, Kusmi Tea se tient en bonne place, célèbre notamment pour ses mélanges de thé « bien-être », dont le Detox – mélange de thé vert et de maté, parfumé à la citronnelle. La marque, reprise par les frères Orebi (groupe Orientis), ne cesse de se déployer autant à l’international qu’en France (à Bordeaux depuis quelques mois, d’ailleurs) et à Paris.

Aujourd’hui, elle investit le quartier des Abbesses. Prenant la place d’un marchand de journaux juste à côté de l’église Saint-Jean de Montmartre, en plein sur la place des Abbesses, une boutique Kusmi Tea a ouvert ce matin à 10h30. Nul doute que cela participera à la notoriété de la marque auprès des nombreux touristes de passage à cet endroit.
Je passais devant hier après-midi et les travaux n’étaient pas terminés, il restait beaucoup à faire sur la devanture. Pourtant, aujourd’hui, tout était en place, même si quelques détails restaient à ajuster, preuve en est de l’escabeau présent devant la boutique.

Vous trouverez donc au 15 rue des Abbesses la gamme Kusmi dans sa totalité, et, chose intéressante pour les gros consommateurs de thé dont je fais partie, la possibilité d’acquérir le thé en vrac, ce qui revient beaucoup moins cher. N’hésitez donc pas à y faire un tour après être passés chercher du pain chez Gontran Cherrier ou Alexine, situés non loin de là !

Actualité

02
Nov

2011

Demain, c’est le Sandwich Day !

En matière de repas rapide et simple, il n’y a pas beaucoup de choix. Pour ceux disposant d’un peu de temps, la salade ou le plat à réchauffer se dégusteront sans problème, mais certains n’ont même pas la possibilité de s’offrir ce « luxe », leur temps étant très restreint. Il ne reste alors que le sandwich, ce « plat » symbole de la streetfood par excellence.

Bien sûr, on peut toujours prendre un sandwich par choix, surtout si l’on aime le pain et que l’on a la possibilité de trouver une boulangerie de qualité à proximité. Ce choix, ce fut celui de John Montagu, 4ème Comte de Sandwich, qui le 3 novembre 1762 a exigé de manger son repas d’une seule main pour lui permettre de ne pas quitter la table de jeu. Ainsi naquit le sandwich… Il a traversé les siècles, s’est métamorphosé, a servi de base pour la création de véritables empires (les hamburgers sont avant tout des sandwiches, ne l’oublions pas !)… et on en sert toujours des milliers chaque jour à travers le monde.
Certes, il est bien souvent maltraité, réalisé avec des ingrédients de piètre qualité : pain surgelé, protéines premier prix, légumes en sachet et autres réjouissances. Le problème du sandwich, c’est aussi sa fraicheur. Il doit être conservé réfrigéré, or, cet état a une fâcheuse tendance à ramollir le pain. Exit la bonne baguette croustillante. Pour éviter un tel phénomène, il faut assembler le sandwich à la minute. Certains le font, et cela n’a rien à voir. Bien sûr, il reste toujours possible de toaster l’ensemble pour lui redonner un peu de vigueur… cependant, ce n’est qu’illusoire, et cela masque beaucoup de saveurs.

Avec tout le mal qu’on lui fait le reste de l’année, le sandwich mérite bien une fête. Ainsi, c’est demain, pour fêter l’anniversaire de son invention, que le « Sandwich Day » est organisé. Une belle occasion pour nous, amateurs de pains, d’en croquer et d’en faire notre repas. A cette occasion, le très branché magasin Colette relaie l’opération en invitant à la carte du water-bar 20 créations originales autour du sandwich. Parmi elles, on en retrouve 14 salées et 6 sucrées. Pour réaliser les recettes, divers chefs et personnalités ont été invités. On retrouve notamment Jean-François Piège, Bellota-Bellota, Michel Rostang, Davoli, Ladurée, François Simon, Gontran Cherrier, Fricote, Bertrand Grébaut, Rose Bakery, Chez Bogato, Jean-Paul Hévin, Pierre Hermé Paris, Tartes Kluger, Claire Heitzler (Lasserre) ou encore Sébastien Gaudard. Les créations ne sont pas dénuées d’intérêt et font du sandwich un plat complet et sain. Vous pourrez retrouver la carte du water-bar de demain ici :
http://www.colette.fr/files/download_file_1213890_fr.pdf

 

On pourra regretter les tarifs assez élevés et le fait que le sandwich quitte ici le terrain de la street food pour rejoindre une table et une chaise. Ce n’est pas vraiment l’idée que je me fais de ce « plat », mais après tout, pourquoi pas. Il faut bien tenter des expériences et créer de l’animation. Je ne sais pas si beaucoup de boulangers auront eu l’initiative de participer à cette « fête » également. Ce serait une très bonne chose.

Dans tous les cas, rendez-vous rue Saint-Honoré pour découvrir tout ceci, et fêter dignement le sandwich !

Vivre Paris c’est aussi assister à la mue de bâtiments, de boutiques, au fil des mois et des saisons. Souvent, c’est un changement dans la continuité, une boulangerie reste souvent une boulangerie, un restaurant reste un restaurant…

Parfois, le changement d’orientation est plus important, comme ce fut le cas pour l’emplacement ou se situe à présent la boutique Gambs. Il abritait auparavant une… Agence France Telecom/Orange. Autant dire que nous sommes vraiment gagnants au change, ne serait-ce que pour l’esthétisme de l’endroit. Je vous en avais rapidement parlé à l’occasion de l’ouverture du corner Aix et Terra, mais j’ai souhaité y passer un peu plus de temps pour mieux découvrir les produits et le concept, d’autant que les circonstances s’y prétaient : à l’occasion de la semaine du goût, une exposition photographique a été installée, ainsi que quelques plantes aromatiques – pouvant être dégustées – plutôt exotiques.

Ainsi, cette exposition nous présente des plats, des situations, des hommes… Son titre ? Le Goût et l’Image, Capter l’éphémère. Elle s’intéresse tout particulièrement à la culture de la cuisine « de rue », la très fameuse streetfood, qui existe depuis des millénaires, bien au delà de toutes les tendances et des concepts que l’on peut lui greffer. Au travers des images, on fait un tour du monde des cultures et des façons de consommer l’alimentation dans l’instant, puisque cette forme de nourriture s’inscrit dans le mouvement et dans un laps de temps très court. Des plats dégustés à table sont également présentés.

J’aime beaucoup l’idée d’intégrer une exposition dans la boutique, cela donne un caractère beaucoup plus intéressant et vivant à l’endroit, d’autant plus qu’elles changent souvent chez Gambs. Pour exemple, celle-ci a commencé le 17 octobre et s’achèvera le 6 novembre. Pour le reste, la boutique recèle d’objets de décoration élégants et astucieux, de mobilier, de vaisselle design, ou encore d’ustensiles de cuisine. Le sous-sol est dédié à la spécialité de la maison, la décoration florale. Bien sûr, les tarifs sont assez élevés et ne seront pas à la portée de toutes les bourses. Pour autant, on peut aussi faire le choix d’acheter moins mais d’acheter mieux, c’est à dire des produits plus durables et produits dans des conditions humaines et acceptables pour tous.

Si vous passez dans le quartier, n’hésitez pas à vous arrêter pour profiter de l’exposition et éventuellement vous laisser tenter par l’un des produits de la boutique. N’oubliez pas non plus de jeter un oeil aux créations Aix et Terra, dont je vous parlais précédemment. Plein de belles idées à offrir ou à s’offrir !

J’ai parfois envie de me rendre dans mes adresses plutôt anecdotiques, juste pour l’expérience et le caractère amusant du lieu. Au final, même si l’on n’en ressort pas forcément très satisfait ou avec un bon produit, on se dit « au moins, ça, c’est fait ».

J’avais entendu parler à plusieurs reprises du « fameux » René Saint-Ouen et de sa boulangerie « Au Pain bien Cuit » sur le boulevard Haussmann. Il faut dire que l’homme est un personnage au caractère bien trempé, allergique au fournil à partir de midi et grand adepte du pain cuit – voire trop cuit. Certes, je n’en avais pas eu d’excellents retours, mis à part peut-être de quelques-unes de ses spécialités comme la tarte à la tomate. Sa baguette de tradition avait été primée, également, et il réalisait des sculptures visiblement impressionnantes en pâte à pain : tour Eiffel, Arc de Triomphe, rien ne lui résistait ! J’aurais bien voulu voir ça…

J’y étais passé cet été, en août, et la devanture indiquait que la boulangerie était fermée pour travaux. Depuis, j’allais voir de temps en temps, mais cela ne semble pas vraiment avancer même si les travaux sont bien en cours. Il y a de quoi finir par se demander quand est-ce que l’on pourra de nouveau déguster ces produits… originaux et imprégnés du caractère si particulier de M. Saint-Ouen. J’aime le pain bien cuit également, sans pour autant tomber dans cette forme « d’intégrisme » qui le caractérise. Cependant, cela devait être une expérience intéressante, et je ne sais pas bien si cette fermeture restera temporaire ou bien définitive. Si vous avez plus d’informations, je suis preneur.

Un petit événement pour un sujet d’importance : la « journée mondiale du pain » (World Bread Day), créée à l’initiative de quelques bloggeurs, avait été fixée cette année au dimanche 16 octobre.
Le principe ? Proposer aux internautes de réaliser un pain spécial le jour-dit et le « partager » virtuellement. En France, l’opération était relayée sur le blog Papilles et Pupilles. Au final, cela demeure relativement anecdotique et aucune institution ne reconnaît vraiment cette journée, pour autant, l’idée mérite que l’on s’y intéresse, car le pain est quelque chose de présent dans la vie de chacun au quotidien.

De chacun, oui, mais pas exactement : trop de personnes en sont encore privées, ne disposant pas des moyens pour en acheter ou en réaliser. Ces problèmes de nutrition sont toujours aussi préoccupants et cela peut laisser songeur lorsque l’on voit les tarifs imposés par certains boulangers à leurs clients… Chacun devrait être en mesure de pouvoir se procurer cet aliment sain, de première nécessité. En effet, le pain participe activement à la construction de l’équilibre alimentaire, en apportant des protéines, des fibres, des vitamines… C’est un peu un « super-aliment » ! et loin d’être un ennemi comme certains régimes tentent de le faire croire. Il suffit de le consommer de façon « normale », sans excès, tout comme le reste des aliments.

L’idée d’instaurer une journée dédiée au pain devrait, à mon sens, être reprise de façon plus formelle et officielle, car il possède une importance capitale. Nous avons le devoir de le réaliser correctement, avec des ingrédients de qualité. Justement, on touche ici l’un des problèmes rencontrés par la filière : au fil des années, les cultures intensives, l’usage de pesticides et autres substances, ont rendu les farines moins qualitatives, avec un intérêt en panification toujours moindre, ainsi que des arômes de plus en plus évanescents. Il est nécessaire que le grand public prenne réellement conscience de ces problèmes et contribue à un changement en faisant le choix de ne plus acheter de pain réalisé à partir de ce type de farine. Exit donc la « baguette blanche », notamment.
Heureusement, certains artisans ont fait le choix inverse et mettent en oeuvre d’excellentes farines, biologiques, CRC ou encore Label Rouge, ce qui signifie que les blés ont été cultivés selon un cahier des charges détaillé.

Je vous avoue que je n’ai pas fait de pain pour cette journée, tout d’abord car je n’en avais pas vraiment besoin, mais également parce que je ne suis pas convaincu qu’Internet soit un support de communication adapté pour partager du pain, comme il devrait l’être au quotidien au sein de chaque foyer. A mon senss, c’est un outil formidable pour tenter de faire connaître aux internautes les endroits où le pain est savoureux, mais il sera toujours difficile de transmettre les odeurs et le plaisir que l’on éprouve en rompant la croûte et la mie.

Toutefois, je vous invite à consulter le sympathique blog créé il y a 4 ans par l’instigatrice de ce « mouvement », vous y trouverez de bien jolies recettes ainsi que des photographies des diverses créations proposées à l’occasion de ces différentes journées. Son adresse : http://kochtopf.twoday.net/

N’oubliez pas : le pain se célèbre chaque jour, dès lors qu’il est bon et que vous le consommez avec plaisir !

 

J’ai l’impression que les consommateurs sont de plus en plus attirés par les produits ‘du sud’, qu’ils aspirent à adopter un peu de l’art de vivre méridional malgré le fait qu’ils résident dans des régions géographiquement éloignées. C’est une chance pour les marques spécialisées dans le secteur, et notamment pour la gastronomie, dont les produits s’exportent bien. Huiles d’olive, tapenades, vinaigres, olives sous diverses formes… Cela explique le développement dans Paris d’enseignes telles qu’Olivier & Co, Première Pression Provence ou encore A L’Olivier.

Parmi les marques que j’affectionne particulièrement, Aix et Terra se positionne en bonne place, en proposant une gamme variée au look soigné. En effet, j’aime que les produits soient aussi beaux que bons… et même si ce ne sont que des emballages, je trouve ça tellement plus agréable quand ils sont soignés. La notoriété de cette marque demeure encore assez confidentielle en Région Parisienne, à mon grand regret, car les produits étaient jusqu’alors difficiles à trouver. Un petit nombre d’entre eux étaient référencé aux Galeries Lafayette Gourmet, à la Grande Epicerie ou à L’Echoppe de la rue des Martyrs, mais cela restait limité.

Depuis l’ouverture de la boutique Gambs du boulevard Beaumarchais en milieu d’année, il était devenu plus facile de trouver leurs créations, mais c’était sans compter sur leur projet, à présent réalisé : la création d’un corner dédié à Aix et Terra. Désormais, il est aisé de se procurer les différentes huiles (toutes AOP de Provence, s’il vous plaît ! – l’huile au fenouil est fantastique sur les poissons), les confitures (que dire de l’abricot-calisson ?) ou encore les thés et infusions, sans oublier les déclinaisons autour de la truffe. Pour chaque produit de la gamme, les recettes sont élaborées soigneusement et mettent en oeuvre les meilleurs ingrédients du marché, un exemple avec l’huile d’olive à la truffe : on y trouve un vrai morceau de truffe de Provence, ainsi qu’une huile produite à Nyons. Ici, pas d’arôme artificiel comme c’est souvent le cas : le parfum de truffe est entièrement naturel. Forcément, ce parti-pris a un coût, mais je trouve que cela se justifie pleinement par le plaisir éprouvé à la dégustation : nous avons là des produits savoureux et authentiques.

Parmi les autres créations, on retrouve des références étonnantes et intéressantes, tel qu’un sel de Camargue à la Ratatouille, des Calissons à la Framboise, un thé aux feuilles d’olivier, citron vert et basilic, une crème de Melon… La liste est longue, et vous y trouverez autant de quoi tartiner votre pain que l’accompagner avec des repas relevés par quelques notes simples et élégantes. Créée en 2006 par deux amoureux du goût et de l’art de vivre Provençal – Richard et Benoît -, Aix et Terra a encore beaucoup d’autres projets dans la tête et dans les cartons, et je ne doute pas que leur créativité parviendra encore à me surprendre.

Revenons-en à notre actualité et à ce fameux corner, dont l’inauguration aura lieu demain. Un large espace dédié à la dégustation a été mis en place, ce qui permettra à la clientèle d’acheter en étant sûr de son choix, ce qui est toujours agréable. C’est là toute la valeur ajoutée d’une telle installation : la marque est « chez elle », et elle peut mettre en avant ses produits en exprimant tout son univers, chose impossible dans la distribution traditionnelle. Je vous invite vivement à aller découvrir cette marque, mais aussi le superbe magasin d’Hervé Gambs, dont les créations autour des végétaux et de la décoration d’intérieur ne manquent pas d’intérêt : on y retrouve un style moderne, sobre et contemporain, très apaisant. L’occasion également de se laisser tenter par l’une des bougies d’intérieur aux parfums élaborés (Terre d’Epice, Noir de Cassis… autant de noms qui invitent au voyage des sens !).
Désormais, on trouve dans cette boutique tout ce qu’il faut pour un intérieur beau… et gourmand !

Infos pratiques

60 Bd Beaumarchais – 75011 Paris (métro Chemin Vert, ligne 8) / tél : 01 55 28 65 50
ouvert du lundi au samedi de 10h30 de 19h

J’ai été un peu surpris lorsque l’on m’a proposé de me remettre un tel livre (le livre m’a été offert par leur service communication, pour information). En effet, l’idée que Fauchon puisse publier un ouvrage référençant 400 adresses gourmandes de la capitale ne me paraissait pas évidente : en quoi un épicier-traiteur-restaurant est-il légitime pour juger ses « pairs » ?
La marque adopte ici une démarche assez intéressante et ouverte, en cherchant plus à promouvoir la gastronomie française dans sa grandeur et sa beauté qu’à forcément se positionner en acteur incontournable. Pour preuve, on retrouve dans ce guide la maison Hédiard, pourtant en concurrence frontale avec Fauchon sur la place de la Madeleine.

C’est Pierrick Jégu, critique et journaliste culinaire, qui a été appelé en renfort pour réaliser les critiques présentes dans l’ouvrage. Au final, le résultat est assez convaincant. Les adresses citées sont globalement dignes d’intérêt, et les appréciations qui en sont faites – bien qu’ayant tendance à être un peu lisses et consensuelles – sont assez justes. L’ensemble est ponctué de sympathiques photographies, et inévitablement de rappels sur l' »expertise » Fauchon au sujet d’univers de produits tels que le pain, le thé, le fromage ou encore les pâtisseries. Le découpage – en quartiers puis en restaurants et lieux gourmands – est clair et pertinent. On notera tout de même quelques erreurs typographiques (qui a déjà entendu parler de Saduhuru Aoki ?), mais cela tient presque de la normalité, cela n’entache pas la certaine élégance de l’ensemble.

Au final, passé la surprise de voir Fauchon sur un tel créneau, on prend plaisir à lire ce guide, et même si l’on ne découvre pas vraiment d’adresses (tout cela est plus dans une tendance « suiveur » que « découvreur », mais on s’adresse là au grand public…), c’est plutôt bien ficelé. Reste le prix, 18 euros, c’est tout de même une somme et je ne suis pas certain, à l’heure des nouvelles technologies et de la toute-puissance d’Internet pour le partage d’adresses et de commentaires, que beaucoup soient encore prêts à faire cet investissement.

Beau et bon ! 400 adresses gourmandes à Paris par Fauchon, Pierrick Jégu, paru le 6 octobre 2011 aux éditions Convergences, disponible en librairie et sur Internet (Amazon, Fnac.com, …) au prix de 18 euros.

Je passais hier au détour de ma balade painrisienne sur le quai du Louvre, toujours aussi vivant malgré le vent et le temps plutôt mitigé. J’ai découvert par hasard, entre deux brasseries et jardineries, un nouveau restaurant s’annonçant « fast good » sur sa devanture.


Le concept ? Proposer des aliments cuits minute à la vapeur ou à la plancha. La carte est plutôt courte, les produits visiblement frais et les prix plutôt attractifs au vu du quartier.
Les desserts et boissons sont proposés en libre service, le reste est disposé derrière un comptoir. Le cadre est très sobre, épuré. L’ensemble donne une impression propre et moderne, ce qui n’est pas un mal quand on regarde un peu les « restaurants » alentour, dont certains frisent le glauque. D’ailleurs, Luncha remplace un commerce de… pizzas et kebab.
D’après ce que j’ai compris, l’ouverture est toute récente et cela sent encore fort la peinture fraiche en salle. Au fond, la plancha assure le spectacle, avec ce jour là le créateur du « concept » aux fourneaux. On me présente la petite entreprise avec beaucoup d’enthousiasme et de motivation, et je pense qu’il en faudra pour survivre dans cette « jungle ».


Le quai du Louvre, c’est un peu une zone de non droit culinaire, entre crêpes assassinées et restaurants attrape-touriste, on ne peut pas dire que cela donne une bonne image de la gastronomie « à la française ». Dans le secteur, Cojean reste parmi l’une des seules opportunités de déguster un repas plutôt équilibré, sain et rapide.

On ne peut donc que saluer cette idée, reste à savoir ce que cela vaut, et pour cela il faudra tester… Des volontaires ?

J’ai l’impression qu’il ne se passe pas une semaine sans qu’un nouveau lieu gourmand, qu’une nouvelle épicerie ouvre ces derniers temps. La rentrée est très riche en événements de ce type, cela dénote assez bien le bouillonnement que je décrivais avant-hier au sujet de ce secteur d’activité, dont le développement n’est plus à démontrer.

Parmi les arrondissements les plus actifs dans le domaine, le 9è fait certainement la course en tête, et il nous le prouve encore aujourd’hui – ou plutôt, depuis mercredi – avec l’ouverture de Causses, « Alimentation générale de qualité » et « Fabrique de soupes, salades et sandwiches ».
D’accord, l’ouverture aurait du être effective avant la rentrée, mais comme très souvent, les travaux ont pris plus de temps que prévu. Au final, c’est donc en ce 28 septembre que la boutique a ouvert ses portes. Pas complètement, d’ailleurs, puisque la partie restauration ne sera opérationnelle que dans quelques jours.

Ce concept a été développé par Alexis Roux de Bézieux, vous savez, de la même famille que Geoffroy, le plus détendu du mobile des patrons. L’épicerie, on peut dire que ça le connaît. En 2008, il a co-signé avec Thomas Henriot un ouvrage intitulé « L’Arabe du coin », au sujet de ces fameux épiciers de quartier souvent tenus par des maghrébins, présents un peu partout à travers les villes de France et d’ailleurs.
Au delà de ce livre, s’il en est arrivé à développer Causses, c’est aussi suite à une remise en cause professionnelle. Après un parcours dans la finance, il a successivement travaillé pour une ONG faisant du développement au Moyen Orient, pour une société d’événementiel environnemental dont il a développé les activités en France (www.coolnrg.com) avant de mettre en pratique ce qu’il avait observé chez les épiciers et de créer cette fameuse épicerie, inspirée par les principes de la Slow Food.

Au 55 rue Notre-Dame de Lorette, on retrouve donc des fruits et légumes de saison, cultivés à moins de 150 km de Paris, du Beurre, des Œufs, des Fromages, des Jambons, des Saucissons & Salaisons, des Bocaux, des Conserves & Aromates, des Bonbons ainsi que des Vins Nature & autres Spiritueux. Le choix est donc assez large, dans un cadre lumineux et agréable. Les marques ont été sélectionnées avec soin (huiles A L’Olivier, préparations pour gâteaux Marlette, … tout ce qui est « tendance », en bref !), tout comme les différents produits frais, soit issus d’une agriculture « raisonnée » (sans utilisation d’additifs étranges), soit Bio. Le rayon frais regorge de yaourts fermiers très alléchants, ainsi que d’une belle gamme de produits fumés, traiteur (pâtes fraiches, salades diverses, vendus au poids), fromages ou encore jambons. On pourra cependant regretter la fraîcheur toute relative de certains légumes, même si la chaleur n’aide pas beaucoup à la conservation de ceux-ci.
Du pain est également proposé, en provenance directe de chez Benjamin Turquier, dont je vous parlais il y a quelques jours. Ainsi, les baguettes de tradition du 134 RdT sont disponibles ici, tout comme le pain au levain et le pain noir. Ils seront rapidement rejoints par le Vannetais, un pain au chocolat blanc.

Un peu partout sur les murs de la boutique sont décrits les engagements du concept, cela renforce un peu ce côté très « tendance » qui plaît tant aux parisiens, qui étaient déjà nombreux à se presser chez Causses en ce vendredi soir. Le service est sympathique, encore en rodage, mais doté d’une réelle volonté de bien faire et connaissant assez bien les produits vendus. On prend beaucoup de plaisir à découvrir les différents univers, dans ce cadre sobre et moderne, particulièrement réussi.
Il restera à découvrir les cours de cuisine, dispensés par Esprit Cuisine, l’Ecole de Nathaly Ianniello, ainsi que la restauration. La boucle sera bouclée : il sera possible d’acheter les produits bruts, de les transformer ou bien de les acheter déjà transformés. Les débuts sont prometteurs, et j’y repasserai dans les prochains jours pour voir comment tout cela avance.

Causses, 55 rue Notre-Dame de Lorette, Paris 9è (métro Saint-Georges, ligne 12 ou Pigalle, lignes 2 et 12) – ouvert du lundi au samedi de 9h à 21h30, le dimanche de 9h à 14h.

Le painrisien que je suis est toujours en quête d’innovations et de nouveautés culinaires. Un objectif ? Eviter de faire face à une table ennuyeuse, qui ne me donnerait pas envie d’entamer mon repas. Pour essayer de nouvelles saveurs, les moyens ne manquent pas : épices, pains, légumes, fruits, viandes, poissons, huiles… Le tout est de prendre le temps de chercher et d’essayer.

C’est pourquoi j’ai été me promener dans les allées du salon Gourmet Food and Wine Selection, qui se tenait les 26 et 27 septembre à Paris Expo – Porte de Versailles. Cet événement – réservé au professionnel – regroupait un grand nombre de marques proposant des produits d’épicerie fine et gourmands. Les marques les plus connues étaient présentes : Kusmi Tea – Lov Organic, A L’Olivier, La Paimpolaise, Newtree, Oorain Brands, Quai Sud, Terre Exotique… Rien de bien passionnant de ce côté là, puisque leurs produits sont vus et revus, sans offrir d’innovation particulière. Epices, confitures, thés, tapenades et autres tartinables, bien sûr il y a de quoi accompagner votre pain et plus encore ! Pour autant, on s’ennuierait presque, les innovations ne sont pas vraiment au rendez-vous.

On notera toutefois la présence de quelques jeunes marques dynamiques, telles que Marlette, qui produit d’excellentes préparations biologiques pour pâtisseries, avec des ingrédients sains et de qualité, Aix et Terra, dont la gamme variée (huiles, thés, confitures, produits à base de truffe, crèmes…) associe saveur et terroir du sud-ouest, Florisens et ses cristaux d’huiles essentielles, ou encore Voyage en Saveurs, dont les confitures sont très créatives. Un peu plus ancien mais toujours très gourmand et en recherche d’innovation, Goulibeur présentait un « Kit à tarte » mettant en avant leur spécialité, le broyé du Poitou. Grâce à ce kit, il devient très simple de réaliser une tarte avec des fruits de saison, en profitant du délicieux goût de cette spécialité régionale.

L’impression que j’ai eu en écoutant quelques conversations entre exposants et visiteurs, c’est que tout le monde était en train de lancer un projet d’épicerie fine, ce qui aura pour conséquence directe la multiplication de ce type de boutique dans les prochains mois. En effet, le secteur est en plein « boom » avec l’intérêt croissant que portent les français à ce type de produit fin, étant de plus en plus attirés par les « beaux » produits, riches en saveurs et de qualité supérieure à ce que proposait jusqu’alors la grande distribution.
Cela n’est pas sans poser plusieurs problèmes : la plupart des créateurs dans ce domaine d’activité n’ont aucune expérience dans le sujet, et ne sont pas particulièrement aptes à effectuer des choix pertinents pour l’élaboration de leur gamme de produits. Ils sont donc souvent conseillés par les marques elles-mêmes, et le risque est de voir apparaître des échoppes aux gammes très similaires. Au final, elles seront très peu attractives – aussi bien en terme de prix que de choix, et seront promises à une fermeture rapide.
Il serait donc pertinent de modérer un peu l’enthousiasme suscité par l’épicerie fine et tenter de garder les pieds sur terre.

A titre plus personnel, je suis toujours effaré de voir que ces salons sont des occasions pour les visiteurs de passer plusieurs heures à goûter, déguster, essayer, si bien qu’ils finissent par ne plus rien distinguer. Toute cette profusion de dégustations libres a plutôt tendance à me retourner l’estomac…