J’aime beaucoup la façon que les commerçants ou entreprises en général peuvent tourner les prix reçus pour être les « premiers », les « meilleurs » de quelque chose. On ne peut vraiment leur reprocher, c’est humain, après tout. Cela a un côté valorisant auprès de la clientèle, même si au final cela n’a plus vraiment de sens, dès lors que chacun est numéro un… Difficile de s’y retrouver.

C’est le cas de la Boulangerie d’Isa, « meilleure baguette… » du 12è arrondissement, en 2010. Belle manière de dire que leur Retrodor a été primée, sans être la mieux placée de la capitale. La tradition de Michel Choron avait été classée 8è au concours de la meilleure Baguette de la Ville de Paris.
Vous savez comme j’aime ce concours, pour autant, cela ne m’a pas empêché d’apprécier cette belle baguette de tradition, réalisée avec soin. Les cuissons sont particulièrement bien réalisées, la croûte est fine et craquante, la conservation est de très bon niveau, et les arômes sont bien présents (notes de céréales torréfiées persistantes, de noisette et mie au goût légèrement « beurré »). Je lui reprocherai juste d’offrir un rapport mie/croûte un peu « juste », car la mie est très présente, et ce n’est pas forcément ce que l’on recherche en achetant une baguette. Cela est notamment lié au diagramme de fabrication Rétrodor, qui impose un poids final de 300g.

En dehors de la tradition, le reste est très classique, on retrouve les habituels pains aux céréales et divers fruits secs ainsi que le pain Bucheron. On notera toutefois l’existence du pain « Torgniole », riche en fruits, ou encore d’un pain à la mie serrée et au goût marqué, réalisé à partir de farine d’épeautre complète. La réalisation des pains spéciaux est très honnête, tout comme les tarifs, qui permettent à cette boulangerie d’offrir un bon rapport qualité/prix.

Passons notre chemin sur les viennoiseries, sans intérêt, et sur les pâtisseries qui demeurent très traditionnelles, même si certains classiques sont détournés, preuve en est de cette religieuse à la violette ou au café et à la noix de coco. L’offre « traiteur » propose divers sandwiches à base de pains spéciaux (pains moelleux, notamment) ou de baguette, ainsi que diverses quiches et en-cas. La gamme n’est pas trop étendue, ce qui permet d’assurer la fraicheur des produits.
On retrouve également les gourmandises habituelles, telles que les chouquettes et autres brioches, sans que rien ne vienne réellement nous surprendre.

L’ambiance au sein de cette boulangerie est chaleureuse et agréable, l’accueil y est souriant et dynamique, on profite des quelques mots échangés avec les vendeuses pour jeter un oeil au fournil visible au fond de la boutique. Les produits sont bien maîtrisés et le conseil avisé.

Infos pratiques

127 rue de Charenton – 75012 Paris (métro Reuily-Diderot, ligne 1 et 8 ) / tél : 01 43 44 57 56
ouvert du lundi au samedi de 6h45 à 21h.

Avis résumé

Pain ? La baguette de tradition est incontestablement le point fort de cette boulangerie. Réalisée à partir d’un diagramme de type Rétrodor, vendue 1,25 euros les 300g, elle offre une croûte bien dorée et craquante, une belle mie crème aux alvéoles nombreuses et irrégulières, d’agréables saveurs de céréales torréfiées, de noisette et de froment (absence totale d’acidité, par ailleurs) et une conservation d’excellent niveau. Le reste de la gamme est beaucoup plus traditionnel, mis à part le pain Torgniole, aux fruits secs, dont l’intérêt ne se limite pas au nom, ainsi que le pain à l’épeautre intégral.
Accueil ? Les jeunes demoiselles derrière le comptoir sont charmantes, souriantes et dynamiques, elles maîtrisent les produits et on se sent bien dans cette boulangerie. Rien à redire, bien au contraire.
Le reste ? Peu de choses intéressantes ici, les classiques sont présents mais ils ne sont pas d’une réalisation exceptionnelle. Mieux vaut se concentrer sur le pain.

Faut-il y aller ? A l’occasion, bien sûr, pour la Rétrodor, dont la réalisation est exemplaire. En dehors de cette baguette, l’endroit est agréable, le service souriant mais cela reste avant tout une adresse « de quartier », ne justifiant pas de traverser Paris pour s’y rendre.

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