Certaines villes font vivre leur héritage historique au quotidien, parviennent à le conjuguer au présent en raison de sa force encore vive aujourd’hui. Cela se caractérise souvent par des dorures, des touches qui attirent l’oeil, peut-être pas le mien mais sans doute celui des touristes. D’un côté, rien de plus compréhensible : il faut savoir utiliser ses atouts.

A Versailles, le fameux roi Louis XVI a laissé une trace quasi-indélébile, ne serait-ce qu’en façonnant le paysage de la cité au travers du majestueux château et de son parc, largement garni de fontaines et autres jardins aménagés. Au quotidien, cela a forcément un impact sur la façon de vivre des habitants, qui côtoient des visiteurs venus de toute la planète pour observer la légende. Pas question de les décevoir, pensez-vous.

J’ai été faire un petit tour dans cette ville, par ailleurs fort bien desservie par les transports en commun puisqu’elle ne compte pas moins de… trois gares. Jolie performance.
Dans les grandes artères qui tronçonnent le territoire, je me suis un peu promené pour vous ramener les adresses les plus «painrisiennes». Avant toute chose, il faut noter que les grandes enseignes se sont engouffrées dans la masse de revenus potentiels que constitue cet afflux de touriste, et qu’elles sont ainsi présentes en nombre dans les rues du centre-ville. Rien de bien dépaysant ni royal là dedans, à peine quelques points de repères pour des étrangers. Les loyers et prix sont donc fortement comparables à ceux que l’on peut retrouver à Paris, plutôt compréhensible me direz-vous.

La Maison Guinon, ex-Julien.

D’ailleurs, la comparaison ne s’arrête pas là puisque certains «grands noms» de notre univers boulanger ont pris part à l’aventure versaillaise… C’est le cas de la famille Julien, qui avait ouvert ici une succursale. La boutique a depuis été revendue, mais leur empreinte reste bien présente dans les produits proposés autant que sur le logo qu’affiche l’endroit. Au delà d’une question d’apparence, la gamme de produits est toujours aussi large… Abondance dans les vitrines, mais pas dans la qualité. Le pain est juste passable, tout comme les viennoiseries. Pâtisseries, produits traiteur et autres gourmandises jouent la carte d’un classicisme ennuyeux.

Quelle abondance en entremets, pour un jour de semaine… La Maison Guinon semble attendre de grandes tablées !

Une autre dynastie boulangère a marqué la cité royale, en effet, les Bigot sont implantés historiquement sur le territoire avec deux boutiques – dont l’une intègre un espace salon de thé. A noter que la famille a également essaimé au sein du centre commercial Parly II, en plus d’avoir tenté pendant quelques temps l’aventure parisienne, à quelques pas de la rue Montorgueil (la boutique a d’ailleurs été reprise par Midoré).
C’est sur la rue du Maréchal Foch que l’empire versaillais (un comble, n’est-ce pas) a jeté son dévolu, avec une présence au 38 et au 69. A une époque venait s’ajouter le numéro 16, repris en 2005 par Cyril et Nathalie Darras.

Boulangerie Darras

D’ailleurs, parlons de leur boutique, installée à quelques mètres du marché de Versailles, composé d’une partie extérieure et de halles permanentes. Le couple Darras vient tout juste de refaire à neuf sa boulangerie, en lui offrant un mélange de marron et de vert très réussi. On appréciera ici les différentes gammes réalisées avec un bel esprit de qualité et de simplicité : à l’entrée, les propositions salées (sandwiches, salades, quiches…) nous accueillent, rapidement suivies par les pâtisseries variées (éclairs, charlottes, tartes…), dans un style classique et soigné. Les viennoiseries ne sont pas forcément le plus grand intérêt du lieu, mais cela est largement compensé par le pain, réalisé à partir d’une farine livrée par Foricher. La baguette de Tradition et ses notes acidulées est d’un excellent niveau, tout comme la tourte de Seigle ou le fameux pain des Gaults, vendu au poids. J’ai eu l’occasion de rencontrer Cyril Darras, et je reviendrai sur son entreprise prochainement.

D’autres boulangeries sont également présentes dans la ville, comme la très honorable maison Hervet, dans le secteur de la gare de Versailles-Chantiers, ou encore la boutique Lebreton, dont la baguette Rétrodor se révèle plutôt décevante, surtout quand on sait ce que certains artisans parviennent à réaliser avec la même farine et recette. Citons aussi l’affaire tenue par Karine et Yvan Rousier, sur la rue Hoche.

Pour les pâtisseries et le traiteur, la fameuse maison Gaulupeau s’impose certainement comme la référence locale, avec des gammes variées et même une sélection d’épicerie fine (dont les épices de chez Terre Exotique). Le tout est très soigné, et même si la note aura tendance à se faire très parisienne, il n’y a pas grand chose à redire sur la prestation.

Même constat chez Gaulupeau : les versaillais semblent avoir de gros appétits en semaine !

Déception par contre du côté de chez Franck Daubos, dont les chocolats sont pourtant tellement vantés par le Club des Croqueurs de Chocolat. D’apparence terne (mauvaises conditions de conservation, manque de fraicheur ou problème à la fabrication ?), les diverses ganaches testées se sont révélées pâteuses et aux saveurs bien fugaces. On passera également notre tour sur le pain que distille la maison, ainsi que sur les pâtisseries plutôt moyennes.

Versailles ne manque donc pas d’occasions gourmandes, et ce à l’intérieur même du château, où le groupe Bertrand a pris ses quartiers, en profitant pour multiplier encore une fois sa demoiselle Angelina… certainement pas l’adresse la plus authentique de la ville, mais que voulez-vous, dès lors qu’il y a des touristes !

Le marché et ses halles, organisées en différents « carrés » – au premier plan, le carré aux Herbes.

2 réflexions au sujet de « Détours en banlieue : Versailles, une royale gourmandise »

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