Ma démarche développée autour du painrisien trouve un écho tout particulier ces derniers mois, avec une attention toujours plus portée sur le bon produit et sur le goût. Journée de la gastronomie, semaine du goût, divers événements culinaires, … Les occasions n’ont pas manqué pour passer le message du bon et du beau.

Ce matin, j’étais convié à un « rendez-vous »-petit déjeuner chez CCDessert, autour de la thématique « Le bon, le brut et le gourmand », avec comme invités Dominique Saibron -que je n’ai plus besoin de présenter-, Jean-Yves Bordier -« fondu de beurre » et créateur de la marque du même nom- ainsi qu’Erwann de Kerros, fondateur de Terre Exotique.

Pendant près de deux heures, les trois hommes nous ont présenté une vision très pertinente (et je dirais même painrisienne !) du goût et de la gastronomie : nous devons privilégier le produit, pas l’emballage ou les labels (Bio, équitable) sans pour autant chercher à le glorifier, à chanter sans cesse son caractère exceptionnel. Le bon produit doit rester une chose accessible, que l’on prend plaisir à partager au quotidien.
Le goût, c’est bien ce qui porte ces entrepreneurs, aux parcours parfois sinueux, et ce qui les amène à chercher sans cesse de nouveaux produits ou bien à en créer. Cela s’associe à une notion d’exigence, preuve en est du temps pris lors du développement de nouvelles créations (un an de recherche pour le beurre à la vanille Bordier, plusieurs mois pour des sels d’exception chez Terre Exotique, …). Le temps, c’est ce sur quoi nous avons trop essayé de rogner, au détriment de la qualité et du plaisir que peut prendre le consommateur en achetant le produit. A titre d’exemple, le beurre tel que produit en industrie est généralement prêt en à peine 6 heures, comprenant l’ensemble des étapes de transformation. A l’inverse, chez Jean-Yves Bordier, le processus en prend… 72 ! Le résultat est simplement incomparable, que ce soit en terme d’authenticité que de richesse aromatique. C’est assez comparable en boulangerie, chez Dominique Saibron.

Le risque, avec des produits et des entreprises mises en avant de façon aussi répétée que celles portées par les invités du jours, c’est de se voir « name-droppé » un peu partout, c’est à dire inscrit au menu, invité à table comme caution sans pour autant que le reste de la prestation soit satisfaisant, le goût des choses passant au final en arrière plan. C’est le risque lorsque l’on entre dans la tendance, lorsque les médias s’intéressent à vous. C’est pour cela qu’il est intéressant d’aller voir ce que font de petits artisans, beaucoup moins soumis à ce type de problème et tout aussi talentueux. Ils participent à rendre l’ordinaire exceptionnel, à travers de produits simples mais réalisés avec coeur.

Le coeur, l’amour. Si je dois retenir quelque chose de cette matinée, c’est bien cela : si ces hommes en sont arrivés là aujourd’hui, c’est parce qu’ils ont laissé parler leurs aspirations, leurs envies tout en parvenant à les matérialiser au travers de leurs produits. Cette démarche est généreuse et porteuse de sens, car ils se sont mis au service des autres pour leur faire partager un univers, une sensibilité. Quand on les écoute, quand on discute avec eux, on sent cette lumière, cette simplicité : ils sont à leur place, rien de plus. Ce n’est pas évident d’y parvenir, mais cela constitue un objectif perpétuel et plein de sens.

Ce moment de partage s’est achevé sur une dégustation, avec autour de la table du bon beurre (enfin, plusieurs ! Yuzu, Citron, Piment d’espelette, Algues, Vanille, Sel fumé… autant d’ingrédients qui s’invitent dans les plaquettes et mottes de M. Bordier), un bon pain (au levain de miel et d’épices, bien sûr) et des épices d’exception (je pense notamment à un sucre noir bien particulier !)… Du plaisir et des sourires, cela met en forme pour la journée !

Merci à Alexia de chez CCDessert pour cette sympathique invitation.

5 réflexions au sujet de « Une matinée autour du goût : Food INfluences chez CCDessert »

    • Normalement il doit être en train d’arriver dans les bonnes épiceries distribuant déjà les produits Bordier. Je ne sais pas s’il est déjà présent à la Grande Epicerie…
      J’ai goûté ce matin sur du Pain Préféré de chez Jean-Paul Mathon, intéressant!

  1. Encore un « papier » très pertinent (certains le trouveront impertinent…).

    Les « name-droppés » comme vous dite, se reconnaîtront peut être :); ceux là meêm qui sont des adeptes forcenés du faire-savoir plutôt que du savoir-faire sont devenus des bons professionnels de la com’.
    Continuez vos pérégrinations dans le monde du pain, et faite nous découvrir encore de talentueux artisans (connus ou inconnus) .

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