Etre painrisien, c’est sympathique, Paris est une ville pleine de découvertes et de possibilités, mais il faut parfois s’en éloigner un peu pour mieux en profiter ensuite. Peut-être ne le fais-je pas assez souvent, ce qui a pour conséquence une certaine lassitude.

La plus grande difficulté pour moi est de trouver une destination qui puisse me séduire et m’offrir autant de beaux et bons produits que de quoi nourrir mon esprit et ma soif de découvertes. Parmi elles, Nantes a toujours tenu une place particulière dans mon coeur. J’aime le coté vivant et mouvant de cette ville, son grain de folie qui lui permet d’entretenir des projets surprenants, sortis tout droit de l’imaginaire d’hommes et de femmes passionnés. Je trouve qu’il fait bon vivre dans ce centre ville piéton pour partie, dans ces parcs ou encore dans ce fameux château, résidence des ducs de Bretagne…

C’est donc jeudi que j’ai attrapé un TGV pour m’y rendre, profitant du beau temps et d’une envie soudaine.
Au programme, bien entendu la découverte de la boulangerie Pains, Beurre et Chocolat, mais aussi d’autres lieux -gourmands ou non- de la cité.

A Nantes, les occasions gourmandes ne manquent pas, la taille de la ville aidant. Il ne faut pas oublier que Nantes a été le berceau de LU -Lefebvre Utile à l’époque- et de BN -acronyme de Biscuiteries Nantaises-. Aujourd’hui, entre boulangers, patissiers, chocolatiers… Il y a de quoi avoir le tournis !

 

Du côté des boulangeries, il ne faut pas manquer de citer le couple Marché, bien entendu, mais d’autres artisans talentueux se sont installés ici : Franck Déperiers et sa ‘Petite Boulangerie’ propose une belle gamme de pains (dont une partie sont issus de l’agriculture Biologique), de douceurs et d’en-cas salês, ainsi qu’un impressionnant mur de confitures. Les ‘boulangeries d’Honoré’ tiennent aussi une certaine place dans le coeur des nantais, même si la qualité n’y est pas toujours égale. Du coté de la butte Sainte-Anne, Casimir et Marie proposent des produits de qualité. Pour l’anecdote, ce fameux Casimir travaille seul, ne parvenant pas à s’entendre avec d’autres boulangers au fournil. Bien sûr, Le Grenier à Pain est « rassurant », mais il est toujours préférable de privilégier des artisans qui développent une gamme propre à leur boulangerie.
J’aurais par contre tendance à éviter les « Boulangeries d’Antan », cherchant un peu trop à travailler sur le décor mais pas vraiment sur les produits, qui n’ont rien d’exceptionnel.

Debotté, rue Crébillon

Pour la pâtisserie et la chocolaterie, la maison Debotté-Gautier est une institution nantaise, qui compte plusieurs adresses dont certaines accueillent un salon de thé. Parmi leurs spécialités, le « Gâteau Nantais » (mélange de sucre, d’amandes, de beurre et de rhum des Antilles – en référence à l’héritage colonial de la cité), légèrement retravaillé par l’incorporation d’une couche de confiture d’abricot, mais surtout les chocolats, répondant aux doux noms de Mascarons ou Muscadet nantais. Pour le reste, les pâtisseries sont très (trop ?) traditionnelles.
Beaucoup plus créatif et « jeune », Vincent Guerlais agite les papilles des nantais avec des créations originales, aussi bien côté chocolat que pâtisseries. Petit Beurre tout chocolat, « Angéliks », Exqui’Mo, … autant d’invitations à la gourmandise, avec toujours un aspect visuel soigné et des saveurs bien maîtrisées.

Vincent Guerlais, rue Franklin

Les Rigolettes Nantaises, proposées dans les boutiques éponymes, sont une spécialité agréable, bien que coûteuse. Il y a 105 ans Charles Bohu créa un bonbon dont le procédé de fabrication est complexe. C’ est à partir d’une fine coque de sucre cuite à la vapeur, que la Rigolette est fourrée d’une véritable pulpe de fruits.

On évitera par contre la boutique de Georges Larnicol, certes très bien placée en bas du passage Pommeraye, les produits étant loin d’être à la hauteur de l’écrin. Cet artisan -Meilleur Ouvrier de France, ce qui fait du mal au titre, d’ailleurs- essaime ses échoppes un peu partout en France, notamment à Paris, nous abreuvant de chocolat médiocre ainsi que de douceurs bien trop sucrées à mon goût.

Pour se restaurer, les bonnes tables ne manquent pas. La brasserie La Cigale compte parmi les adresses les plus connues de la ville, même si l’on s’y rend plus pour le décor que pour la qualité de l’assiette. Le lieu est effectivement superbe, et cela vaut le détour rien que pour le cadre.
On pourra bien évidemment citer également l’Atlantide, mais aussi le discret restaurant les Chants d’Avril et son menu mystère toujours très bien réalisé, ou encore le Nouveau Monde, installé dans la maison qui a vu naître Jules Verne.Jules Verne et l'enfant, dominant la Loire

Il ne suffit pas de se nourrir de victuailles, il faut aussi nourrir l’esprit et pour cela, Nantes ne manque pas de lieux dédiés à cette discipline. A commencer par le sublime musée qu’abrite le Château des Ducs de Bretagne, présentant la ville à différentes époques au travers de belles pièces ainsi que de divers dispositifs multimédia ludiques et bien vus (visites virtuelles, projections, plans interactifs…).
Pour continuer dans les musées, celui consacré à Jules Verne, perché sur la Butte Sainte-Anne, est également très agréable, en plus d’être idéalement situé. On surplombe en effet la Loire, et on peut prendre plaisir à s’arrêter quelques minutes pour profiter des statues de l’auteur et d’un enfant assis, installées à quelques pas du musée.
La visite de la tour LU, installée à présent dans ce « Lieu Unique » -espace d’expositions, centre d’art atypique, bar, boutique, hammam…-, est divertissante.
Un tour en Navibus sur la Loire plus tard, et nous voilà partis à la découverte de Trentemoult, historiquement village de pêcheurs, qui a conservé un charme pittoresque. On se perd dans cet enchaînement de ruelles et de maisons colorées.

Sous la halle des Machines de l'Ile

De retour sur l’autre côté de la rive, il est temps de se rendre sur l’île de Nantes pour se promener du côté des anciens hangars à bananes, devenus des bars branchés. On notera la présence des fameux « anneaux de Buren », éclairés la nuit, dont l’installation a été réalisée dans le cadre de la biennale d’art contemporain Estuaire, dont la prochaine édition se tiendra d’ailleurs cette année. Le plus intéressant sur cette île est sans conteste la galerie des Machines et son éléphant mécanique. François Delarozière, Pierre Orefice et leur équipe oeuvrent dans ce hangar récemment reconverti afin de créer des machines qui émerveilleront petits et grands. Elles sont présentées – et animées – au sein de la galerie, avant de rejoindre le reste de la ville – et notamment le fameux Carrousel des Mondes Marins qui sera inauguré le 14 juillet prochain.
Les deux compères n’en sont pas à leur coup d’essai, puisqu’ils oeuvrent également au sein de la compagnie de théâtre de rue « Le Royal de Luxe », qui produit des spectacles impressionnants (parmi les derniers, la mise en scène d’une « petite géante » et d’un scaphandrier – lui aussi géant – dans les rues de Nantes… surprenant, et dans un sens, émouvant).

Bien sûr, il ne faut pas oublier de se rendre du côté du Jardin des Plantes, de l’Erdre, du Passage Pommeraye, de la Cathédrale… Vous l’aurez compris, il y a beaucoup à voir et à faire ici ! A seulement 2h15 en moyenne de Paris Montparnasse grâce au TGV Atlantique, Nantes est une destination de choix pour prendre un bol d’air sans avoir pour autant à planifier un long (et coûteux voyage).

2 réflexions au sujet de « Un painrisien à Nantes »

  1. Chez Casimir, le pavé Arthur est à craquer tout comme le pain aux figues et aux noisettes. Il y en a pour tous les goûts, le pain norvégien ou le gros pain tradition. sans parler de la fouace. Casimir invente toujours des nouveaux pains et se met à la disposition des cafés croissants des vernissages de la galerie du rayon-vert le samedi matin et nourrit les baladeurs et les artistes et créateurs des balades des ateliers de Chantenay sainte Anne le 4ème we de septembre en restant ouvert le samedi midi et toute la journée du Dimanche.
    Je vois que la butte sainte Anne et ce site magique a la part belle.
    Avec le pain,il y a tout ce que l’on met dessus ou dedans ou avec chez les commerçants autour, la boucherie sainte Anne, « épices et vou »s avec les tartinables Epicuriens etc, et pendant la balade des ateliers de Chantenay sainte Anne, papilles et petits plats. Etc etc, et prendre le temps d’y prendre un verre et plus au salon de thé Bloom dans l’ancienne pharmacie sainte Anne, au bistrot de Jules pour l’apéro du soir et au café-PMU de la butte en plein soleil face au mur du préau de l’école; Et prendre encore plus de temps pour entrer dans les galeries, du rayon vert, du 56 rue de l’Hermitage, du 4ème Mur, de la Loire. Ou tout simplement humer l’air et découvrir et les petites rues qui descendent sur le port et les magnifiques points de vue sur la Loire et sur la ville. Vous pourrez aussi y choisir des réalisations de Aurore « aux trois petits points » des tenues chez « phénomènes », des créations au salons de thé Bloom, des fleurs et plantes chez « Branche et nature ». Bref, pour des bons pains, pour la balade, pour des points de vue, des rencontres et partager des passions, venez vous baladez sur la butte sainte Anne, et encore plus avant la réalisation des 7 belvédères et l’afflux de personnes, cela sera plus intimiste !

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