J’ai parfois un peu de mal avec le titre de Meilleur Ouvrier de France, tellement j’ai pu être déçu par les produits de certains d’entre eux. Cette distinction récompense la capacité à fournir un travail de qualité à un instant ‘T’, certes, mais l’important pour la clientèle est encore et toujours le quotidien… qui a parfois du mal à suivre.
Ce n’est pas le cas dans les boulangeries du Quartier du Pain. Créée par Frédéric Lalos, MOF Boulanger (à seulement 26 ans !) et Pierre-Marie Gagneux, cette enseigne compte aujourd’hui 4 boutiques à Paris et une à Boulogne-Billancourt. Les produits sont réalisés sur place, de façon artisanale.
Pour moi, c’est un bon exemple de « multiplication » réussie. En effet, la qualité des produits est au rendez-vous malgré le fait que le « boulanger fondateur » ne puisse suivre au jour le jour la production de chacune des boulangeries – difficile d’être partout ! La maison met en avant son engagement qualitatif et veut pour preuve la confiance accordée par de grandes tables parisiennes, telles que le Meurice, Guy Savoy ou encore Lasserre.
Côté pains, la gamme est assez étendue, avec plusieurs choix de baguettes (la tradition – travaillée sur poolish, bien sûr, mais aussi l’authentique, réalisée sur base de pâte fermentée, en pousse lente sur 24h ou encore la Lalos, enrichie en fibres et pauvre en sel). Personnellement, ce n’est pas ce pour quoi je m’y rends. Je trouve que la réelle valeur ajoutée se trouve dans les pains « de caractère », comme la boule de campagne, le pain sarrasin-levain d’épeautre mais plus particulièrement le Longuet. Ce dernier possède un parfum très soutenu, où le levain de sarrasin séché utilisé pour sa fabrication s’exprime réellement. Sa conservation est exceptionnelle, il reste très craquant le lendemain. Un véritable coup de coeur. Des pains « du mois » ou avec ajout d’ingrédients (fruits secs, céréales…) sont proposés, ce qui permet de varier les saveurs au fil des semaines.
Une offre sucrée assez qualitative est également présente, avec des viennoiseries bien réalisées, et des chouquettes élues parmi les meilleures de Paris selon le Figaroscope. Les propositions sont plutôt traditionnelles (croissants, pains au chocolat, brioches…) mais le résultat est convaincant. Des pâtisseries « boulangères » complètent ce segment, le métier de base (boulanger, toujours boulanger !) n’est pas oublié, c’est bien.
Pour le salé, sandwichs et tartes répondent à l’appel, avec des recettes variant au fil des saisons. Je ne peux pas dire que ce soit la section qui m’ait le plus marqué, cependant elle semble rencontrer un certain succès le midi.
L’accueil est professionnel, je n’ai jamais eu d’impression désagréable dans les boutiques que j’ai pu visiter, peu importe l’heure de mon passage. Le service est efficace, même aux heures chargées.
Infos pratiques
Plusieurs boutiques dans Paris et une à Boulogne. L’ensemble des informations pratiques sont présentes sur le site http://www.lequartierdupain.com/
Avis résumé
Pain ? Bien réalisé, savoureux et bonne conservation. Je ne suis pas particulièrement un adepte de leurs baguettes, cependant. Pour moi, le plus intéressant est le Longuet, légèrement acide et exprimant des arômes soutenus de sarrasin et de froment. Sa conservation est excellente, et sa forme originale (entre le pain et la baguette) permet de le consommer autant en tranches qu’en morceaux. Cependant, les tarifs restent assez élevés.
Accueil ? Professionnel, efficace, parfois plus ou moins souriant, mais l’expérience client est agréable. Cela se retrouve au sein des diverses boutiques de l’enseigne.
Le reste ? Sucré traditionnel et bien réalisé, salé varié. L’ensemble est cohérent, frais et propre.
Faut-il y aller ? Pour moi, le Longuet justifie largement le déplacement, d’autant que plusieurs adresses existent dans Paris, ce qui facilite grandement les choses. Les chouquettes et le flan ont également une excellente réputation. En résumé, oui, cela vaut le détour.