Le secteur de la distribution spécialisée me fascine. En effet, c’est un domaine où les acteurs doivent parvenir à séduire des populations bien spécifiques, avec des attentes souvent bien élevées et des exigences pointues. Une clientèle difficile et plutôt volatile, pour laquelle il faut chaque jour redoubler d’efforts afin de la conserver… voire d’attirer plus de chalands.
Parmi les tendances alimentaires de ces dernières années, le retour à des produits plus sains et naturels est incontestable, avec le développement de l’Agriculture Biologique, conjointement à d’autres mouvements parallèles (commerce équitable, …). Même si la grande distribution s’est inévitablement engouffrée dans la « brèche », les distributeurs spécialisés continuent à tenir une place importante dans ce marché. A Paris, les enseignes ne sont pas si nombreuses qu’on pourrait le penser, au delà des commerces indépendants disséminés au travers des rues. Biocoop et ses membres (avec parmi eux Lemo, Le Retour à la Terre, ou le groupement rassemblant les magasins de Grenelle-Glacière-Catalogne…), Bio Génération / Les Nouveaux Robinson, mais surtout Naturalia.
« Ne soyons pas Bio à moitié », c’est la baseline de cette entreprise qui revendique aujourd’hui 62 magasins, dont la plupart en région parisienne, mais aussi depuis peu en province. Initialement indépendante (depuis sa création en 1973), la marque a rejoint le groupe Monoprix en 2008, tout en conservant une identité bien distincte des autres enseignes de cette nébuleuse très parisienne.
Historiquement, les magasins n’avaient rien de bien attirant : bien souvent enserrés dans des surfaces très réduites, les produits n’étaient pas particulièrement mis en valeur et tout cela n’attirait en définitive qu’une clientèle « d’afficionados » de la Bio, que l’on retrouve également sur les marchés biologiques de la capitale (ah, Raspail le dimanche matin…).
La donne a changé depuis le rachat, et ce mouvement s’est accéléré ces derniers mois avec des implantations toujours plus réussies, dans des emplacements de qualité, où l’on peut apprécier le soin développé dans l’aménagement et la décoration. Ainsi, les magasins de la rue Réaumur, de la rue Crozatier ou même de la rue Beaurepaire sont de belles réussites et offrent à la clientèle des espaces agréables.
Une nouvelle étape a été franchie, à mon sens, avec la rénovation de la boutique située rue Beaubourg. Réouverte aujourd’hui, elle offre à présent une expérience client dont beaucoup devraient s’inspirer.
Parmi les éléments clés, on retiendra la signalétique claire et abondante, mettant de l’ordre dans une offre biologique parfois peu lisible et nébuleuse pour le consommateur (séparation entre les gammes de produits, informations au sujet des spécificités et intérêts de certains d’entre eux, …). Les produits frais sont tout à leur aise, avec un rayon fruits et légumes central. On notera également la présence d’une offre « vrac », qui n’était pas présente dans le concept historique de la marque, mais qui est en cours de déploiement progressif. Une bonne chose pour limiter le gaspillage, autant en emballages qu’en produits.
C’est également l’occasion de s’intéresser aux pains vendus par Naturalia, puisque l’enseigne doit faire partie des principaux distributeurs de pain biologique dans notre capitale. Livrés quotidiennement – même le dimanche – par Patibio et Moulin, les magasins offrent à la clientèle une large gamme de pains, faisant la part belle aux céréales anciennes (Kamut, petit et grand épeautre, …) tout comme à des farines de blé assez complètes (T80, T110…). Je n’ai jamais été vraiment convaincu par ces produits, car les quantités à produire demeurent trop importantes pour parvenir à un résultat similaire à ce que peut offrir un artisan boulanger. De plus, les pains étant fabriqués tôt le matin pour être livrés ensuite, il est bien difficile de garantir leur fraicheur… d’où un résultat parfois sec.
Néanmoins, on ne peut que saluer les efforts faits pour proposer une gamme variée, qui se voit d’ailleurs renouvelée en cette rentrée : pain au fenouil, miel-amandes, graines de courges et lin germé… voilà qui devrait satisfaire notre soif painrisienne de diversité, même si les tarifs me semblent parfois assez excessifs – qui dit plusieurs intermédiaires dit plusieurs marges à assurer…
Dans tous les cas, même si l’on n’y vient pas pour le pain, on prendra toujours plaisir à se promener dans ce « nouveau » magasin Naturalia Beaubourg… d’ailleurs, si vous passez dans le secteur ce samedi, entre le métro Rambuteau et la rue de Bretagne, il n’est pas impossible que vous croisiez une des « filles » chargées d’offrir des sacs en coton biologique… Décidément, l’enseigne voit les choses en grand.
Naturalia est propre sur lui, mais je trouve sa politique de prix bien condamnable… Le bio porté à cet Everest devient inabordable pour un ménage aux revenus moyens. Alors à quoi bon s’implanter dans de nombreux quartiers si seule une élite peut être cliente ? Et pourquoi cette chaîne ne peut-elle pas être compétitive, quand de modestes magasins indépendants y arrivent ? Je fais mes courses dans une minuscule supérette bio, bien moins chère que l’hypermarché du coin… pour une qualité qui est évidemment incomparable. Et qui surpasse celle des enseignes citées dans cet article, dont je fus aussi cliente. C’est donc possible…
Pour les prix, je n’ai jamais trouvé que Naturalia faisait partie des plus chers ni des moins chers… Tout dépend des produits, en réalité, mais nombre de Biocoop, par exemple, pratiquent des tarifs bien supérieurs. Tu as cependant bien raison de saluer le travail fait par quelques indépendants, qui proposent proximité, conseil, qualité et pour certains prix… Malheureusement, ils peinent à survivre et sont étouffés par les chaînes, qui parviennent beaucoup plus à communiquer qu’eux et attirent donc plus les consommateurs.
Bonjour,
Pour être un client régulier de quelques enseignes Bio parisiennes (Naturalia, Biocoop, Le Retour à La Terre), je n’ai pas l’impression que Naturalia soit le distributeur le plus cher des trois. Bien entendu, il faudrait faire des relevés de prix exhaustifs pour en être certain. Naturalia a au moins le mérite de proposer des promotions régulières, certes pas très importantes, sur des produits (qui nous intéressent ou pas).
Pour ce qui est du pain, alors que j’ai été un consommateur régulier pendant plusieurs années des pains Patibio et Moulins, je préfère désormais celui d’artisans boulangers (découverts grâce au Painrisien) proposant des boules Bio (mais cela implique souvent un effort de déplacement plus important et un coût également plus élevé, pour un pain de campagne ou semi complet « basique »).
Naturalia devrait s’inspirer des Biocoop en proposant une gamme de pains à la coupe (grosses pièces de 2 ou 3 kg chez La Boulangeoise ; Belledonne) bien souvent moins onéreux et meilleurs que les petites pièces. J’y retourne régulièrement pour ces pains à la coupe.
Enfin, ces chaines ont le mérite d’être désormais bien implantées à Paris et évitent de trop se déplacer pour ses courses Bio. Un bémol côté légumes, parfois (tout dépend si l’on tombe au mauvais moment) leur fraicheur laisse à désirer. Il est malheureusement clair que l’on ne pourra jamais trouver de carottes ou tomates aussi fraiches ou mures que celles cueillies dans son jardin, la faute au circuit d’approvisionnement.
En tous cas, ce nouveau magasin, malheureusement éloigné de chez moi à l’air assez agréable (espace de circulation qui manque souvent dans les autres).
Auriez-vous l’amabilité d’indiquer le nom et la localisation de votre mini boutique Bio ? En espérant qu’elle ne se trouve pas trop loin de chez moi.
Pour le pain, il me semblerait difficile de voir apparaître des produits à la coupe chez Naturalia, au vu du nombre de magasins et de la gestion que cela occasionnerait. On est bien loin de l’offre proposée au Retour à la Terre, qui s’approvisionne même chez des artisans (l’Autre Boulange et même la Conquête du Pain à une époque, je ne sais plus si c’est encore le cas), mais les problématiques sont différentes.
Pour répondre à Rémi, le Retour à la Terre travaille toujours avec l’Autre Boulange et la Conquête du Pain sur le magasin Rive Droite – 11eme (114 avenue Philippe Auguste) et pour le moment seulement avec l’Autre Boulange sur le magasin Rive Gauche 5eme (1 rue Le Goff) sauf quand… les boulangers sont en vacances ce qui leur est arrivé en août. Si les pains à la coupe : lin tournesol et l’arbre ont beaucoup de succès, la boule au petit épeautre de la Boulangeoise n’est pas mal non plus. Avis aux amateurs !
Merci Catherine pour ces précisions ! Je passais justement dans votre magasin Rive Gauche ce samedi… toujours un plaisir.
Naturalia est hors de prix et surtout surtout n’a aucune éthique.c’est ça qui m’énerve.. beaucoup de signalétique et donc de blablablabla et encore bla bla bla… il y a encore quelques années Naturalia était contre le vrac.. ils n’y connaissent rien, et se font aider d’agence de com en tout genre. Les Biocoop ont beaucoup + d’éthique, d’honnêteté, de selection et de connaissance en bio.
Naturalia c’est Monoprix, c’est casino, c’est franprix… il passe des OGM au bio avec une baguette magique.. surtout ne soutenez pas cela avec vos achats..! on a tout notre pouvoir à jouer, qu’à cela ne tienne!
Au secours !!!
Lemo sébastopol (et peut-être voltaire à vérifier !) est revendu à Naturalia (le changement sera effectif fin décembre 2012).
Je suis très heureuse de n’avoir jamais ouvert un compte « fidélité ». Je n’aurais pas aimé que mon profil de consommateur bio soit revendu à naturalia (donc CASINO, Monoprix ..) en même temps que les salariés et le potentiel de chiffre d’affaire etc …
Dans la bio c’est comme ailleurs, on crée une Sté, on la développe et quand ça marche bien … hop on la revend, avec la clientèle et les salariés …
Mais moi je n’ai aucune raison de rester cliente de ce magasin .sébastopol s’il change d’enseigne… des naturalia il y en a à côté de chez moi et j’y vais seulement en dépannage.
Je suis tellement d’accord et tellement triste que ces deux lemo deviennent des Naturalia. Au delà de leurs démarches bien moins écologiques que Biocoop (par exemple en regroupant le produits dans un même espace avant de tous réexpédier, ce qui engendre des allers/retours bien inutiles; par exemple en ne mettant pas l’accent sur les produits locaux ET équitables, comme la gamme « ensemble » de Biocoop), je trouve leurs légumes et leurs fruits sans véritables intérêts gustatifs. Je pense que c’est justement à cause de leurs longs stockages en chambre froide et à leur cueillettes fait avant une bonne maturation. Je suis vraiment peinée de cette revente car ces deux magasins étaient plus près de chez moi. Je vais revenir à la Biocoop Retour à la Terre, en espérant qu’elle fasse vite des petits du côtés de République.
Désolé de vous l’apprendre mais le Retour à la terre est aussi racheté par Monoprix (et non pas par Naturalia, qui est une filiale du groupe, au même titre que les Biocoop rachetés)…
Bonjour Je suis Catherine la créatrice des Retour à la Terre et puis vous assurer que je n’ai pas vendu les magasins à Monoprix ! Attention une information erronée de ce type peut porter préjudice aux salariés et aux fournisseurs des magasins. Qui vous avait communiqué cette – fausse – information ?
Attention Judith à ne pas tout mélanger. Naturalia existe depuis 1973 et n’est jamais passé du tout ogm au bio. Elle ne possède pas Casino, Monoprix ou Franprix, et ne gère pas leurs activités.
Je confirme: Naturalia appartient à Monoprix, qui appartient au groupe Casino, tout comme Franprix. Monoprix ne dirige pas en direct les Naturalia, ils ont leur propre siège, leurs propres équipes, indépendamment de la gestion de Monoprix. Ils ont, actuellement, une réelle indépendance vis-à-vis du groupe, même si les objectifs financiers sont fixés par Monoprix.
Il ne faut pas tout confondre: Naturalia garde sont identité, ce sont ses modes de financement qui ont changé avec le rachat.
Les magasins « Naturalia » sont avant tout des commerçants, et non des militants comme ceux
du groupe BIOCOOP. Pour avoir fréquenté les boutiques « Naturalia » j’ai constaté que ces magasins avaient souvent des produits en provenance d’Espagne, et peut de produits venant de petits producteurs locaux. Un grand rayon de compléments alimentaires situé en début de magasin, les marges commerciales sur ces produits sont importantes. N’oubliez jamais Mesdames et Messieurs, que votre billet de banque est aussi en bultin de vôte. En allant acheter chez un commerçant vous lui donner la possibilité de continuer. Donnez vôtre préférence à ceux qui font travailler les Artisants Bio et non la bio-industrie.
J’ai fait mes courses hier soir au Lemo voltaire… Que j’adorai… Comment dire … C’etait bio mais gai, seduisant avec des produits bons, attrayants, et avec un bon rapport qualité prix…. Mais .. La plupart des containers du vrac etaient vides… Très etrange… Le packaging avait changé…j’ai l’impression que les prix aussi… La caissiere presque malaimable… Bref ce n’etait plus pareil… Tout va se normaliser… Je suis très très déçue…
une déception de plus, le biocoop près de la république(bld Voltaire) est devenu un Naturalia..
que se passe-t-il?
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