L’intégrité et la droiture ne sont pas des valeurs très en vogue ces derniers temps. D’accord, cela ne date pas d’hier. Ce qui est plus récent, et sans doute encore plus détestable, ce sont tous les efforts que les marques, entreprises, politiques, communicants ou que sais-je encore, déploient pour se racheter une conscience et une image. Il faut dire que cela ne fait pas très « bien » d’avoir une réputation entachée par de sombres histoires, et qu’il est préférable de laisser les cadavres où ils sont… dans les placards. Pour cela, le mieux reste encore de positionner des meubles massifs, des arbres qui cachent une forêt, pour éviter que les portes s’ouvrent sur la vérité.
J’ai fait, je fais et je ferai sans doute des erreurs à l’avenir. On peut me reprocher de vouloir me créer une popularité à bon compte ou de m’associer à des projets discutables… Pourquoi pas, après tout. J’ai ma conscience pour moi, c’est à peu près tout ce qui importe… et ce n’est pas le cas de tout le monde.
Il n’y a qu’à voir toutes les choses dont les acteurs de la boulangerie-pâtisserie ne sont pas très fiers… à commencer par la viennoiserie surgelée.
Du coup, ils ont développé des produits plus « hauts de gamme », employant des matières premières de qualité, des beurres AOC, etc. Cela change-t-il vraiment la donne ? En tout cas, une chose est sûre, les utilisateurs de tels produits ont un poids moins lourd sur la conscience : après tout, ils ne donnent que de bonnes choses à leurs clients… même si c’est l’industrie qui leur fournit.
Pour se soulager, le sponsoring peut être une bonne option. Chez Banette, on s’implique ainsi dans le Tour de France, une superbe opération de partage et de générosité, qui nous en ferait presque oublier les prémixes et l’uniformisation de l’offre que pousse le groupement. Mieux encore, Délifrance, filiale de NutriXo (Grands Moulins de Paris), s’engage pour… la reforestation à Madagascar. Il y a de grandes causes qui valent bien plus la peine que le plaisir du client final, n’est-ce pas. Cet exemple n’est pas isolé au sein des entreprises de l’agro-alimentaire, et on ne compte plus les programmes développés pour l’éducation, la santé ou de développement de peuples défavorisés, entre autres actions pour l’environnement.
Le mieux, ou le pire, ce sont dans doute tous les labels apposés sur les produits pour les rendre plus recommandables. De nombreuses coquilles vides, aux cahiers des charges taillés sur-mesure, viennent attester de la qualité d’une méthode de fabrication, d’une filière, du goût… Le plus célèbre est sans doute « Saveur de l’année », au panel d’une étendue ridicule, mais d’autres sont plus respectés alors que les problèmes ne manquent pas. Prenez le Bio, par exemple. Même si cette certification impose des règles sur l’utilisation des pesticides, engrais et autres éléments peu souhaitables, il demeure tout à fait possible de « tricher » en exploitant des « failles » : en matière de farine, glutens secs, et même améliorants de panification (acide ascorbique ou alpha-amylase fongique) demeurent tolérés. Le consommateur n’y voit que du feu, et le producteur peut couler des jours heureux en se disant qu’au moins, son produit est « un peu meilleur » qu’il n’aurait pu l’être sans toutes ces jolies étiquettes.
C’est vrai qu’après tout, je peux comprendre tous ces gens. Il faut bien arriver à dormir la nuit, sur ses deux oreilles si possible. Bercé d’illusions, leur sommeil doit être lourd et profond… qu’importe la vérité.
Effectivement tout est fait a Evry, que ça soit viennoiseries ou pâtisseries. Avoir son usine de fabrication ou acheter a une usine qui fabrique, au final la différence, c’est juste la recette et le procédé de fabrication, mais ça reste de l’industrialisation..
A la boulangerie d’Eric Kayser Rue Monge toutes les Viennoiserie sont faites sur place il me semble, contrairement au autres Kaysers…
Qu importe tout le marketing que l on peut mettre en avant dans sa boutique , le consommateur de mieux en mieux informé reconnaitra surement un produit maison ,par rapport a un produit industriel . L essentiel est qu il soit content et qu il revienne !!
Pour ma part je fabrique , et j aime surtout quant on me dit que c est excellent !! ça c est durable comme notre développement d entreprise !!…..
viennoiseries « »maison » »….
Bridor produit un croissant bien superieur a 80%, sans exagérer, des viennoiseries artisanales.
Qu’est ce qui est le pire ? Les fruits rouges, les prunes, les mirabelles en hiver, les pâtes de citrons qui remplace les jus, la poudre de cacao qui remplace le chocolat dans un éclair, le pseudo praliné en sceau qu achète et qu’on met dans le Paris Brest, les nappage abricot ou fraise pour napper les « fruits rouges d’hiver », la poudre à crème, ces fondants immondes pour les éclairs (dans ces gros sceaux bleus vous savez…).
Je pourrais continuer encore longtemps comme ça..
Tout ça est il mieux que de l’industriel ? pourtant c’est » artisanal « , d’une certaine façon.
Que les artisants se pose les bonnes questions, sinon ils se feront définitivement bouffer par les industriels.
Tu as parfaitement raison Colin, l’industriel « haut de gamme » sait faire des produits de bonne qualité au goût. Malgré tout, la composition demeure souvent assez peu lisible et il faut bien que le tout « tienne » à la surgélation, sur une longue période.
Je pense que peu de boulangers utilisent ces produits et se tournent plus souvent vers du moyen ou bas de gamme.
j’habite en face de la fabrique (usine) de pain et je peux dire que les livraisons ne sont pas bio et que les employés sortent en sabots et charlottes dans la rue, c’est encore plus sale que dans une boulangerie artisanale. Et concernant la pollution (bruit et gaz) c’est une catastrophe.
Bon appétit !