Certains changements de propriétaire se font tout à fait dans la continuité, de façon à ce que cela soit réalisé de façon quasi-transparente pour la clientèle. A l’inverse, on peut aussi prendre le parti de faire table rase du passé et d’exprimer une identité tout à fait différente.
Raoul Maeder a pleinement choisi la deuxième option en s’installant au 111 boulevard Haussmann, dans le 8è arrondissement. Souvenez-vous, je me demandais cet été si René Saint-Ouen allait réouvrir sa boutique ou bien s’il allait être remplacé par un autre artisan. J’ai rapidement appris que le renommé boulanger alsacien allait s’installer en lieu et place du « Pain Bien Cuit ». Il aurait été difficile de garder la boutique telle quelle, tant elle semblait dépassée, attendant presque sa fermeture et un renouveau. Devanture terne, apparence peu attirante, c’est un peu ce qui caractérisait la boulangerie Saint-Ouen ces dernières années, bien loin de ce qu’elle avait pu être à son apogée.
Depuis la fermeture de l’endroit – intervenue cet été -, les ouvriers ont oeuvré pour le transformer et aboutir au résultat souhaité par M. Maeder. Cela ne se sera pas fait sans difficultés – comme souvent dans le cadre de travaux – puisque la puissance électrique fournie jusqu’alors ne suffisait pas à ses besoins, et les difficultés administratives n’ont pas manqué. 22 semaines d’attente, rien que ça !
L’aboutissement est intervenu mardi 27 décembre, avec l’ouverture de la boutique. Raoul Maeder nous promettait un « nouveau concept », qu’en est-il au final ? Nous avons en face de nous une boulangerie très moderne – un peu trop ? -, élégante, assez bien inscrite dans ce quartier où se succèdent bureaux et sièges sociaux d’entreprises prestigieuses. On y retrouve les différents produits proposés jusqu’alors boulevard Berthier, des pains bien sûr – dont la fameuse baguette Rétrodor, plusieurs fois primée -, des viennoiseries, des spécialités alsaciennes, des pâtisseries et une large gamme de sandwiches et de propositions salées. En effet, il ne fait pas de doute que ce sera sur ce poste que la boulangerie réalisera un chiffre important à l’heure du déjeuner, du fait du voisinage et des nombreux travailleurs pressés que compte le secteur. Pour autant, la volonté de l’artisan est également de pousser ces mêmes personnes à passer dans sa boutique avant de rentrer chez eux pour acheter du pain, ce qui est plutôt pertinent : beaucoup d’entre elles résident en banlieue, où le bon pain tient souvent du caractère du combattant.
La production est réalisée sur place, du moins pour une grande partie des produits, je ne sais pas si c’est le cas de l’ensemble de la gamme. Le laboratoire est visible derrière les caisses. Parlons-en, de ces fameuses caisses. On retrouve ces fameuses machines à pièces, pour lesquelles vous connaissez mon amour exclusif et passionnel. Je crois qu’il faudra bien que je m’y fasse, puisque de nombreuses nouvelles ouvertures en sont dotées…
Dans tous les cas, malgré l’ouverture récente et le temps de rodage toujours nécessaire, les pains sont bien réalisés, les cuissons abouties, rien à signaler qui ne soit pas à la hauteur de l’adresse historique du boulanger dans le 17è arrondissement. Une excellente nouvelle pour le quartier, jusqu’alors plutôt pauvre en bonnes boulangeries !
Infos pratiques
111 boulevard Haussmann – 75008 Paris (métro Miromesnil, lignes 9 et 13 ou Saint-Augustin, lignes 9 et 14) / tél : 0142650625
ouvert du lundi au vendredi de 7h à 19h30, le samedi de 7h à 19h.
Merci pour les copains boulangers de banlieue…
Vous ne faites pas partie de cette catégorie là Christophe, mais malheureusement, la passion semble avoir quitté nombre de vos confrères… 🙁
Je reviens sur les caisses automatiques. C’est une invention fantastique ! La vendeuse peut parler tranquillement avec le client qui n’est pas obligé d’avoir de la monnaie car il peut régler avec des billets. Le contact est là mais pas par l’intermédiaire de l’argent. Dans des boutiques telles que celle de Raoul Maeder qui remportent un fort succès, chaque client pense qu’il est seul à la caisse même s’il y a 30 personnes derrière lui qui attendent avec plus ou moins de patience… Avec ces caisses, on ne parle plus que du pain, de ces merveilleuses pâtisseries et viennoiseries proposées, de la qualité des produits et de toute sortes de sujets bien plus agréables. Maintenant je suis « pour » ce type de caisse qui permet au client et à la vendeuse de garder le sourire. Enfin, je suis surtout pour la qualité des pains et autres douceurs proposées par Raoul Maeder…
j’avoue que leur pain est excellent, leur viennoiseries fondent dans la bouche, j’ai la chance d’habiter à 2 pas de leur boulangerie du 17è et de travailler à 2 pas de celle du 8è…
par contre, je n’y vais que de façon exceptionnelle, leur pain a beau être délicieux, il est excessivement cher….
Les « viennoiseries fondent dans la bouche »: ça ne veut rien dire, non? Accessoirement, leurs croissants sont chers et n’ont vraiment rien d’exceptionnel. Leur pain est en revanche très bon.
normal
cest les meileurs
vive raoul mader
caisse automatique: c ‘est surtout que ca évite le contact avec l ‘argent …