Vous arrive-t-il souvent de vous perdre dans Paris ? En réalité, c’est assez compliqué puisque les indications sont partout, entre plans, panneaux, écriteaux divers… De plus, avec les nouvelles technologies, telles que le GPS présent sur la plupart des téléphones « modernes », on peut sans difficulté savoir précisément où l’on se trouve et calculer le meilleur itinéraire pour se rendre à sa destination. Reste la possibilité de se perdre volontairement, de chercher à ne plus avoir de repères, simplement flâner et se laisser aller au gré des découvertes. Une ville telle que Paris est justement le lieu rêvé pour ce type de « fuite », d’évasion.
Si je vous dis tout ça, c’est qu’au hasard d’une de mes promenades painrisiennes, je me suis littéralement… pommé. Non, pas paumé, pommé. En effet, dans le 8è arrondissement, plus précisément au 109 boulevard Haussmann, se trouve un lieu entier dédié à… la pomme. Il fallait y penser, mais en réalité, les possibilités d’utilisation et les variantes de ce fruit sont si diverses que l’on peinerait presque à tout faire rentrer dans cet espace.
Quoi de plus naturel que de croquer dans une pomme ? Tout d’abord, il convient de distinguer les différentes variétés existantes : plus ou moins sucrées ou acidulées, à robe verte, rouge ou jaune… Granny Smith, Golden, Fuji, Gala, Pink Lady, autant de noms qui doivent forcément vous dire quelque chose si vous avez déjà eu l’occasion – et j’ose espérer que c’est le cas – d’aller sur un marché ou même dans une grande surface pour acheter quelques fruits. Ces dernières années, on peut assister à un retour vers les variétés anciennes comme la Patte de Loup, avec des caractères plus ou moins rustiques.
Bien sûr, on peut la déguster tout simplement au couteau, mais la pomme se prête également à de multiples usages, qui sont déclinés chez Pomze. Tout d’abord, en cuisine, dans des recettes aussi bien salées que sucrées. Ainsi, elles accompagneront très bien le foie gras ou les noix de Saint-Jacques. En chutney, agrémentées d’épices, elles relèveront avec élégance des fromages, par exemple. Au dessert, cela paraît beaucoup plus évident, mais il s’agit d’être inventif : au delà de la classique tarte, on peut l’intégrer de façon très savoureuse à des créations, en jouant sur le caractère doux ou à l’inverse acide de certaines variétés. Le chef Ryuji Teshima renouvelle sa carte au fil des saisons, en gardant le fruit comme fil conducteur, tout en gardant à l’esprit que son utilisation doit rester pertinente et non anecdotique. La carte propose ainsi des tarifs assez modérés et des plats aux associations créatives et savoureuses.
Qui dit pomme dit également… cidre. Cet alcool léger se décline là encore en de multiples variantes, selon les régions productrices. Pommeaux et autres calvados en sont issus. L’espace boutique Pomze vous les présente avec une grande minutie, puisque chaque bouteille est proposée avec une fiche de dégustation. Dans cette même zone, vous retrouverez également des pommes à l’état brut, l’accent étant mis sur les variétés anciennes, issues des meilleurs terroirs, ainsi que diverses confitures plus ou moins originales : gelée de cidre, confiture au thym, chutneys variés… Les plus gourmands trouveront sans difficulté leur bonheur dans ces étagères.
A l’heure du thé, il est bien entendu possible de s’asseoir pour déguster une douceur créée par le chef pâtissier de la maison. Certaines de celles-ci sont d’ailleurs disponibles à emporter, à l’image du cheese-cake au fruits rouges et pommes caramélisées. On apprécie particulièrement le charme et la chaleur des différents espaces de ce lieu, du rez-de-chaussée où le bar nous accueille, à l’étage, avec la salle de restaurant aménagée dans un ancien appartement, ou encore au sous-sol, avec un coin lounge.
La vocation de Pomze était, pour ses fondateurs, de partager la passion de la pomme au travers de toute sa diversité. Elle nous paraît aujourd’hui si commune, si simple, mais elle présente une histoire complexe. Les Vergers d’Anjou, un gros producteur, ont été associés à ce projet, une occasion pour eux de mieux informer le consommateur de façon directe, car ce dernier a souvent tendance à utiliser le prix comme facteur de différenciation, en l’absence de connaissance ou de communication plus approfondie. L’initiative, venant d’une telle entreprise, est tout à fait intéressante et est remplie de sens : le grand public manque trop souvent de points de repères pour l’aider à consommer « mieux ».
Ajoutons à tout cela un accueil sympathique et bien renseigné, cela fait de Pomze un agréable restaurant-boutique-salon de thé-… Bien loin d’être un lieu paumé, même si complètement pommé !
Infos pratiques
109 boulevard Haussmann – 75008 Paris (métro Saint-Augustin, lignes 9 et 14) / tél : 01 42 65 65 83
ouvert du lundi au vendredi de 8h à 23h et le samedi à partir de 15h.
Merci pour cette jolie adresse, je ne manquerai pas d’y passer à l’occasion 🙂
Je déconseille vraiment beaucoup le restaurant… S’il était une belle adresse à l’ouverture, il est depuis plusieurs années une cantine pour clientèle impressionnable : un joli décor, des expressions telles que « gastronomie française », ou « cuisine créative » dans un guide, et l’on n’y verrait que du feu… (??)
Pourtant, on est loin, loin, mais alors TRÈS loin, de la gastronomie : la dernière fois que des amis m’y ont traînée, le chef a par exemple tenté de nous faire avaler une crêpe tiède fourrée au fromage (oui, comme les surgelés, roulée avec de la béchamel aigre dedans), en accompagnement de… purée. Et d’un petit bout de poisson dans le coin de l’assiette. On croit rêver.
Ce plat original et raffiné frisait les 25 euros, il me semble ; et les assiettes de mes copains n’étaient guère plus appétissantes (sauce sur les viandes façon restauration collective…), pour des tarifs encore supérieurs. Les prix ont autant décollé que la qualité s’est dégradée… et l’intérêt envolé.
Merci pour ce partage d’expérience Emma. Mieux vaut se concentrer sur la boutique dans ce cas…
Je me demande bien c’était quand précisément votre dernière fois au restaurant. Car, je fréquente ce restaurant depuis 4 ans, c’est toujours une bonne expérience et c’est de mieux en mieux à chaque changement de carte. Je vous conseille de repasser voir.
Et moi j’adore ce restaurant!
Je l’ai découvert par hasard il y a quelques années, et j’y retourne de temps en temps, deux ou trois fois par an.
Plusieurs fois j’ai été surprise par des saveurs qui m’étaient inconnues, venant pourtant de plats « classiques » de la cuisine française.
Je comprends qu’un restaurant ne puisse pas plaire à tout le monde. Mais personnellement quand je veux bien manger, quand je veux être certaine de passer un bon moment autour d’une table, sans que ce soit hors de prix, c’est là où je vais 🙂
En tout cas je le conseille vivement!