Oh, une fraise ! Quoi de plus normal, vu la saison… Seulement, celle-ci est un peu particulière.
Ladurée, ça n’est pas franchement ma tasse de thé. Je suis un peu comme Helmut Fritz, tous ces gens qui y font la queue, ça m’énerve. D’autant que je trouve les produits proposés loin d’être à la hauteur de leurs tarifs, car il ne faut pas oublier que l’on est bien loin de l’entreprise artisanale… Ici, tout est fabriqué à grande échelle, afin de satisfaire une clientèle nombreuse et disséminée un peu partout dans la planète (la marque est présente à Paris, bien sûr, mais aussi à Londres, au Japon, en Italie, en Irlande et dans bien d’autres pays !). Bien entendu, cela reste des produits raffinés, de luxe. Pour autant, dès lors que l’on est à Paris, on dispose alors d’un choix bien plus grand, et notamment de l’occasion de rendre visite à de vrais artisans.
J’ai tout de même décidé de braver la queue chez Ladurée rue Bonaparte, supporter la fragrance et le style napoléonien pendant quelques minutes. Ca m’a paru une éternité, mais j’y suis arrivé. Parfois, j’arrive à me surprendre. Passons. Dans mon sac ? Une fraise. Pour 7,40 euros, il y aurait de quoi penser que je me suis bien fait avoir.
Cette fameuse fraise est en réalité composée d’une crème mousseline à la fraise, d’un confit de fraises et d’un biscuit coco. La mousseline est relativement dense, sans trop l’être, et apporte une belle douceur en contraste avec le côté acidulé du confit. J’avais justement peur que cette fameuse partie fruitée tombe dans le côté doucereux, trop sucré. Cet écueil a été évité, et c’est tant mieux, car on profite bien du parfum de la fraise sans avoir à courir vers un verre d’eau juste après la dégustation.
Le biscuit coco est tendre, il s’associe bien avec la fraise et apporte un peu d’exotisme.
Quant au pédoncule, il est réalisé en pâte d’amandes et l’on peut s’amuser à le déguster au choix avec la crème, le confit ou le biscuit… bien qu’il soit toujours possible d’avaler tout ceci en une bouchée.
Au final, le goût du beurre ne se fait pas trop ressentir et l’ensemble n’est pas écoeurant. De plus, la taille relativement modeste de l’entremet permet d’éviter ce risque.
En conclusion, c’est une jolie réalisation, un gâteau très mignon et il attire inévitablement l’oeil dans la vitrine Ladurée, d’habitude enfermée dans un certain classicisme poussiéreux. Serait-ce le signe d’un renouveau, d’une volonté d’ouverture ? Pourquoi pas. Le Bar Ladurée et ses verrines inscrivaient déjà un pas vers la modernité, cela pourrait donc se poursuivre… Reste cependant le problème du prix, à mon sens excessif pour une telle pâtisserie.
La Fraise Ladurée, 7,40 euros la pâtisserie individuelle, vendue dans les boutiques parisiennes Ladurée (plus d’informations sur http://www.laduree.fr/).