Les fleurs ont besoin de lumière pour éclore. Pas toujours facile d’avoir sa part, d’autant plus à Paris, où l’on a vite fait d’être noyé dans le flot des commerces et autres propositions qui ont tendance à perdre le consommateur… ou plutôt à lui dire où il doit regarder. Dès lors, des zones « d’ombre » se développent et en matière de boulangerie artisanale, bien peu cherchent à leur apporter la visibilité qu’elles mériteraient d’avoir. C’est aussi ça, le painrisien : tenter de faire découvrir au plus grand nombre des artisans qui se donnent du mal pour proposer des produits de qualité à leur clientèle.

L'Osmanthe, Paris 12è

Dans le 12è arrondissement, la rue Tourneux accueille depuis quelques semaines une nouvelle boulangerie-pâtisserie, même si la devanture n’a pas encore changé. En effet, le « Pain du Bonheur » a laissé sa place à l’Osmanthe… Un bel arbuste à floraison printanière, proposant un doux parfum de jasmin. A nous de tenter de lui apporter un peu de lumière pour justement lui permettre de nous faire profiter de ces effluves.

Vitrine et pièce montée, L'Osmanthe, Paris 12è

Formée au sein de la prestigieuse école du Cordon Bleu, et passée notamment dans les cuisines du restaurant Citrus Etoile, la jeune tenancière des lieux – d’origine asiatique – accueille sa clientèle avec un charmant sourire, tout comme peut le faire sa vendeuse. Le métier de base de notre nouvel artisan boulanger-pâtissier se situe dans les arts sucrés, et on ne manque pas de le remarquer : en effet, la boutique nous propose des macarons de très bonne facture, aux parfums agréables : chocolat, framboise, caramel beurre salé, deux citrons, thé vert matcha, sésame, vanille… pour 1,20€ la pièce, bien loin des tarifs souvent prohibitifs pratiqués pour ces petits fours. Les pâtisseries sont fines et soignées, à l’image des petits choux aux saveurs variées (thé vert, vanille, …), des entremets (tiramisu, cheesecake…), ou encore des tartes au citron et autres éclairs au chocolat. Même constat du côté des viennoiseries, réalisées maison comme en atteste la charte développée par les moulins Foricher, fièrement affichée en vitrine.

Quelques pâtisseries soignées et des macarons de bonne facture.

Quelques pâtisseries soignées et des macarons de bonne facture.

On en revient d’ailleurs assez vite à cette nécessité d’éclosion, ou plutôt de développement, car les pains proposés ici en manquent malheureusement. Ainsi, la baguette de Tradition se révèle assez décevante, avec une mie plutôt compacte et avec des arômes plutôt évanescents. Le reste de la gamme reprend les classiques Foricher : le Terron et ses notes de sarrasin, le All Black et sa mie sombre enrichie de céréales variées, un pain de campagne… Malgré des façonnages soignés, la gamme a encore besoin d’être rodée et c’est là que s’exprime toute la difficulté d’oeuvrer dans plusieurs métiers, surtout quand ce n’est pas celui que l’on a appris initialement.

La fameuse charte "viennoiserie maison" développée par le Club le Boulanger et Foricher

La fameuse charte « viennoiserie maison » développée par le Club le Boulanger et Foricher

La boutique ne propose pas encore un nombre important de références, du fait de son ouverture récente. Les gammes se développeront sans nul doute avec le temps, même si l’on peut dores et déjà apprécier la belle implication de l’artisan et sa motivation pour mener à bien ce projet ambitieux.

Viennoiseries, L'Osmanthe, Paris 12è

Infos pratiques

8 rue Tourneux – 75012 Paris (métro Daumesnil, ligne 6) / tél : 06 70 02 44 83
ouvert tous les jours sauf le mardi de 8h à 20h.

Avis résumé

Pain ? Les pains manquent globalement de développement et leurs arômes sont encore assez peu marqués. La gamme doit parvenir à se roder et trouver son rythme de croisière, même si tout cela n’est pas facile compte tenu de la formation initiale de la tenancière des lieux, dans le domaine de la pâtisserie et non de la boulangerie. Néanmoins, avec le soutien d’un meunier dynamique comme celui qu’elle a choisi (en l’occurrence, les moulins Foricher) et de l’application, le résultat ne peut qu’aller en s’améliorant.
Accueil ? Souriant, chaleureux et délicat, comme on peut l’imaginer venant de personnes d’origine asiatique. On sent une véritable volonté de bien faire et de défendre ses produits.
Le reste ? Les douceurs variées proposées par l’Osmanthe sont sans doute le principal centre d’intérêt des lieux à l’heure actuelle : macarons de bonne facture et tout à fait accessibles, pâtisseries soignées et savoureuses, viennoiseries dans la même lignée, peu de choses à redire de ce côté là. La boutique propose encore peu de produits, mais ce n’est pas une mauvaise chose car cela lui permet de roder ses gammes, compte tenu de son ouverture récente.

Faut-il y aller ? Pour une petite douceur, sans doute, mais aussi pour encourager cette jeune pâtissière à porter son projet plus loin, à lui apporter un peu de lumière pour que son Osmanthe grandisse, grandisse… et finisse par laisser éclore ses fleurs au printemps, afin que l’on profite de leur doux parfum de jasmin.

2 réflexions au sujet de « L’Osmanthe, Paris 12è, une fleur à faire éclore »

  1. de passage dans le quartier, je suis entrée pour un simple pain chocolat…. mais tout à coup je me suis arrêtée sur les macarons!!! la jeune fille derrière sa vitrine me disait que c’était elle qui les avait faits!!!! la description des parfums m’attirait! mon choix sur 5 d’entre eux c’est porté puis j’ai aperçu un beau petit coeur tout perlé de rose tout doux et dedans son petit coeur de la framboise disait son étiquette… alors 1 pour moi, et un autre pour faire petit cadeau!!! bref de retour à la maison après que mes yeux ait frissoné de joie devant ces beautés, mes paplles se sont régalées !!!!!alors encourageons les jeunes talents qui s’installe! et tant pis pour mes rondeurs!

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