S’il y a bien un objet indispensable pour transporter le pain, c’est le sachet. Il protège, accompagne… Parfois remplacé par une simple feuille de papier, généralement pour les baguettes, il est pourtant un vrai moyen de communication, exploité par les meuniers ou les boulangers.

Toutes les boulangeries ne font pas réaliser leurs propres « écrins », et font souvent le choix d’utiliser ceux proposés par leurs différents meuniers. Il n’est pas rare de sortir d’une boulangerie avec un sac « Baguépi », « Banette », « Festival des Pains », « Ronde des Pains »… De cette façon, ces gigantesques entreprises dépassent leur simple rôle de fournisseur de farine et développent leur marque auprès du grand public. Sur chacun de ces sacs, on retrouve le développement d’une démarche qui se veut toujours la plus qualitative possible, comme si tout cela aboutissait forcément à un pain de qualité. Non, ce n’est pas toujours le cas, et malgré tous les efforts mis en oeuvre pour nous le faire croire, il y a souvent de quoi être déçu.

Au final, cela devient un véritable support d’identité, et certains boulangers l’ont bien compris. Ils mettent en avant la singularité de leurs produits et de leurs échoppes sur ces quelques centimètres de papier, au travers de leur logo, de leur nom et d’une description – parfois poussée – du produit que renferme ce fameux emballage. J’aime prendre le temps de lire ces petits détails, de rentrer dans l’univers de ces boulangers qui prennent coeur à partager leur passion. Là encore, ils développent leur marque : leur visibilité est accrue, il suffit que leurs clients sortent de la boulangerie avec cet étui pour que l’opération de communication commence. L’avantage, c’est que cela se fait de façon systématique, pour un coût assez maîtrisé. Ce n’est d’ailleurs pas forcément désagréable pour le client de porter ce genre de sac, notamment quand l’enseigne dispose d’un certain prestige. Quoi de plus classieux que de se promener avec une baguette insérée dans un écrin Fauchon au bras ? Du luxe accessible. Un peu tape à l’oeil, mais pourquoi pas.

Parfois, l’emballage devient un support de publicité, et c’est là que je deviens plus perplexe. Cela me donne l’impression d’acheter du pain sponsorisé, et je suis moyennement enchanté à cette idée. Non, ma baguette n’a pas été fabriquée par une marque quelconque, mais bien par un artisan boulanger. Je ne suis pas persuadé que les retombées en terme d’image et de ventes soient très intéressantes pour les annonceurs, de plus. Difficile de s’en rendre bien compte, en réalité, car ce ne sont pas des chiffres sur lesquels les entreprises aiment communiquer.

Ainsi, au fil de la semaine, un véritable stock d’emballage se constitue chez moi. Entre les sacs de Dominique Saibron, les sachets Lemaire, moulins Fouché, … Il y a de quoi faire, et j’avoue faire rapidement une sélection entre eux : je n’aime pas les sacs ayant tendance à être « glacés » et un peu poreux, je trouve qu’ils deviennent rapidement humides et ne favorisent pas une bonne conservation du pain. En effet, pour consommer du pain dans un bon état, le sac compte ! J’ai une nette préférence pour des sacs de type « kraft », qui demeurent généralement secs et protègent tout de même le pain inséré à l’intérieur. Et vous, quelles sont vos habitudes ?

6 réflexions au sujet de « Les sachets à pain »

  1. Chez Landemaine, mon boulanger habituel (bien que je n’habite pas à côté), ils servent la tradition entourée d’un petit rectangle de papier fin… La matière est adaptée au contact du pain, même chaud, mais ce n’est pas pratique du tout !
    (et j’en profite pour continuer à râler : s’ils continuent à diminuer de jour en jour la quantité de levain dans cette baguette naguère absolument exquise, je vais les boycotter, na ! )

  2. Cher Painrisien,

    Je comprends tout à fait votre position envers le sac à pain publicitaire.
    Il faut bien comprendre que ces sacs sont offerts aux boulangers qui peut ainsi réaliser des économies, ou plutôt compenser l’augmentation de certaines matières premières comme la farine, sans qu’il y ait de répercussion sur le tarif de la fameuse baguette. Ainsi, tout le monde y trouve son compte, boulanger, annonceur, régie et bien entendu le consommateur.
    Second point, il s’agit d’un mode de communication particulièrement efficace et apprécié les les annonceurs locaux, régionaux et nationaux. C’est pour cette raison que nous voyons de plus en plus de sacs à pain publicitaires en boulangerie.
    Il faut juste faire appel à une régie publicitaire sérieuse pour une campagne efficace qui sera mise en place d’une manière intelligente avec nos amis les boulangers!

  3. Chaque année il y a 1 milliards de baguettes vendues en France. A raison de 3 G par sachet, cela représente 30 000 tonnes de déchets. C’est une gabegie complètement inutile puisqu’il suffit d’avoir son propre sachet. Si vous aimez vos enfants, il faut boycotter cette pratique qui s’est instaurée peu à peu. Quand Tac Tic média dit que c’est gratuit, c’est de la désinformation. Ce n’est pas gratuit, c’est juste inclus dans le prix de la farine.

  4. Tout à fait d’accord avec Antoine. Et oui! les sachets papiers ne sont pas gratuits pour les boulangers, ils doivent les payer et à quel prix, d’ailleurs ! De l’ordre de 10 centimes ces temps-ci (Guerre Ukraine, Covid… tout le monde en profite même les lobby du papier apparemment) ! Si certains meuniers/fournisseurs les incluent dans le tarif de la farine directement, il n’en reste pas moins qu’à un moment donné l’artisan le paye…. et donc le client aussi, à la fin. Dans une politique éco-responsable etc… je ne comprends pas que les clients puissent être choqué de ne pas avoir de poche (« gratuite ») avec leur baguette. Mon boulanger propose dorénavant des poches papiers – pour ceux qui souhaitent absolument- payantes (5 centimes) , pour limiter les déchets inutiles, et je trouve ça super. Ils proposent également des alternatives durables (sac à pain en coton, etc), rappelons d’ailleurs que nos aïeux n’allaient jamais à la boulangerie sans leur sac à pain !! C’est une tendance récente… héritage de notre actuelle société de consommation (effet Covid qui n’a rien arrangé), tout est bon pour consommer davantage (et cela confirme l’effet « pub » décrit dans l’article).

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