Je ne suis pas un fervent défenseur de l' »intellectualisme », je considère plutôt que la culture doit être accessible à tous, pas seulement réservée à une petite élite qui saurait quoi et comment penser. Au mot « culture » on peut ainsi associer plusieurs sens… Aucune n’est à dénigrer plus qu’une autre.
Ce qui me gène, c’est quand on commence à envahir des lieux où s’épanouit l’histoire et la culture. Dans ce domaine, quelques entreprises n’ont aucune limite.
C’est notamment le cas d’Autogrill. Cet opérateur de restauration, présent notamment dans plusieurs gares parisiennes (Gare de l’Est, du Nord) et sur de nombreuses stations d’autoroute, a repris depuis quelques années la gestion des restaurants du Caroussel du Louvre.
Ce centre commercial est installé dans les sous-sols du Louvre et regroupe quelques enseignes assez diverses, telles que Nature et Découvertes, Apple, Virgin ou encore Mariage Frères. On peut trouver cela discutable, car c’est ni plus ni moins exploiter la présence de touristes pour leur vendre des produits de consommation, dans un lieu qui devrait être dédié à la culture. Néanmoins, il aurait été difficile d’imposer l’implantation de boutiques se rapportant uniquement à ce domaine.
Là où je suis choqué, c’est dans l’espace « Restaurants du monde », géré par ce fameux groupe italien. Le concept ? Regrouper dans un « food court » différents corners proposant des spécialités culinaires du monde entier. En pratique, les produits proposés transpirent la friture et sont un concentré de tout ce que l’on peut offrir en terme de mauvais goût culinaire. Le mieux ? Prendre un plat au corner asiatique et le manger dans la zone Mac Donald’s. Il est possible d’en faire de même avec les autres styles de nourriture. Un voyage des sens garanti.
Je parlais de Mac Donald’s – car cette enseigne est bien présente dans l’offre développée par Autogrill… Son espace est situé en mezzanine sur des éléments appartenant au Louvre. Effet saisissant : la consommation de masse, l’agro-business, le fast-food surplombe l’histoire, dans tout ce qu’elle peut avoir de noble et de respectable.
Tout cela n’est pas très « painrisien », dans le sens qu’on ne retrouve pas le respect de cette ville qui nous entoure et nous entraîne, Paris. Ce qui fait sa beauté, son intérêt, est bafoué au profit d’intérêts commerciaux. D’ailleurs, ce n’est certainement pas ici que l’on retrouvera du bon pain ! Entre sandwiches industriels et baguettes ou pistolets surgelés, le mauvais goût est presque institutionnalisé par Autogrill. Tout cela est tellement triste…