Dans chaque type de commerce, il y a des noms qui reviennent de façon régulière. Cela me fait toujours sourire quand je vois un « café de la Mairie », un « Café des Sports » ou autres enseignes de ce type. Je me suis souvent dit qu’un jour je m’installerais à mon tour dans un troquet que je nommerais fièrement « Chez Bébert », alors que je ne m’appelle pas vraiment Albert… Je dois avoir un humour un peu particulier, parfois. Passons.

En l’occurrence, le nom qui est revenu un peu trop souvent n’est autre que La Parisienne, puisque deux boulangeries proches géographiquement le portent. Souvenez-vous, je vous avais parlé de la boulangerie de Daniel Pouphary, installé rue Monge, dans le 5è arrondissement. Un peu plus bas, sur le boulevard Saint-Germain, c’est Mickaël Reydellet qui tient une autre Parisienne… Quand un painrisien rencontre une Parisienne, que cela peut-il bien donner ?

Dans le cas présent, je dois dire que l’expérience fut plutôt décevante, et que le painrisien n’épousera pas la Parisienne pour avoir beaucoup d’enfants comme le voudrait l’histoire. M. Reydellet met en avant sur sa vitrine ses macarons, pour lesquels il a été primé lors du premier concours du meilleur macaron francilien l’an passé. En effet, l’artisan est parvenu à se classer 10è avec ses coques de meringue garnies. Seulement, entre farine et poudre d’amandes, il y a un monde… et visiblement, ce boulanger-pâtissier ne parvient pas à les faire se rejoindre comme on l’aimerait pourtant.
Sa baguette de tradition, réalisée à partir d’une farine fournie par les Moulins de Chars est plus que décevante. Malgré un alvéolage bien marqué et une croûte fine qui pourraient être agréables, elle n’est que peu craquante, rapidement pâteuse et molle. Sur le plan des saveurs, le froment s’exprime légèrement, sauvant le tout du caractère insipide qui nous guettait, mais rien de bien exceptionnel. Le façonnage manque souvent d’élégance, et les cuissons demeurent assez aléatoires selon les fournées, avec une tendance à proposer du pain assez blanc en boutique.
Les pains spéciaux ne sortent pas du lot, à l’image du pain au levain vendu au poids, pour lequel la croûte demeure peu présente et la conservation là encore plus que médiocre. Certes, on ne pourrait pas prétendre que cela manque de goût, mais seul le levain s’exprime, ce qui n’est ni souhaitable, ni agréable.
Le reste de la gamme est à l’avenant, les ficelles – tarifées au prix élevé d’1,5 euros – aux multiples déclinaisons n’expriment que peu de parfums et sont d’une blancheur à faire pâlir l’émail de nos dents…

Pour les becs sucrés, les viennoiseries n’invitent pas à la gourmandise, peu soignées et sans intérêt. Les pâtisseries sont plus correctes, rien de bien surprenant mais cela se tient, que ce soit du côté des tartes à la part ou des produits plus créatifs.
Les sandwiches rencontrent un certain succès au déjeuner, au travers de nombreuses déclinaisons plus ou moins gourmandes. Rien à redire sur le plan de la fraîcheur, cependant, dès lors que le pain ne suit pas, difficile de créer un bon sandwich…

L’accueil est assez souriant et dynamique, bien que parfois un peu désinvolte et ayant tendance à négliger la clientèle au profit de discussions personnelles sans grand intérêt pour les consommateurs venus acheter du pain ou se restaurer.

Infos pratiques

52 Boulevard Saint Germain – 75005 Paris (métro Maubert-Mutualité, ligne 10) / tél : 01 43 54 48 72

Avis résumé

Pain ? Malheureusement très décevant. La baguette de tradition manque de craquant, sa conservation est plus que moyenne et elle a rapidement tendance à devenir molle et pâteuse. Ses saveurs sont peu présentes, quelques notes de froment, mais rien d’intéressant. Cuissons souvent assez courtes, façonnage irrégulier. Les pains spéciaux ne relèvent pas le niveau, que ce soit pour le pain au levain, aux saveurs mal équilibrées, ou encore les ficelles, blanches et peu savoureuses.
Accueil ? Souriant et assez sympathique tout en demeurant efficace lorsqu’il faut l’être. En heure creuse, on sent un certain relâchement, certes compréhensible, mais pas toujours agréable pour la clientèle.
Le reste ? La spécialité de la maison semble être les macarons et les éclairs. Cependant, ces derniers ne semblent pas être présent de façon régulière en boutique, puisque les déclinaisons annoncées sur la devanture manquent à l’appel. Les pâtisseries sont à peu près correctes, aussi bien du côté des tartes à la part que des créations de la maison. Rien d’exceptionnel, mais cela est toujours mieux que les viennoiseries, sans intérêt.
Les sandwiches sont frais, mais les défaillances observées sur le pain ne permettent pas d’en faire des produits réellement intéressants.

Faut-il y aller ? Les raisons de le faire sont malheureusement peu nombreuses. Que ce soit du côté des pains ou des gourmandises, le contrat est loin d’être rempli comme on le souhaiterait, et cette Parisienne fait preuve de bien peu de générosité à notre égard. En sortant, on aurait envie de lui demander d’être plus sincère et honnête, mais cela ne semble pas être le propre de ces demoiselles de la capitale… Dommage.

Une réflexion au sujet de « La Parisienne, Mickaël Reydellet, Paris 5è, quand le pain ne tourne pas (maca)rond »

  1. Personnelement ayant tester une grande partie des produits j en suis carrément satisfaite la boule au levain se conserve très bien la patisserie est aussi belle que bonne. Une grande variete de pains aussi bon les uns que les autres. Au petit déj la viennoiserie passe toute seule… Je suis très surprise par cet article. Je ne comprends pas la raison d un tel massacre. Enfin les goûts et les couleurs ne se discutent pas! Bonne continuation!

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