L’an passé, à la même époque, j’apprenais à faire des baguettes et j’avais eu l’occasion d’en juger un certain nombre dans le cadre du Concours de la Meilleure Baguette de la Ville de Paris. J’ai pu retirer de nombreux enseignements de ces deux expériences, et si l’une d’entre elles m’a apporté un diplôme, l’autre n’a fait que confirmer des doutes que j’entretenais de longue date. Vous savez, il y a parfois des choses qui se produisent et que vous ne comprenez pas, un peu comme les magiciens à la petite semaine jouent avec des balles et des timbales. A ce jeu là, on finit toujours perdant. Quand bien même on pense avoir suivi l’objet des yeux de bout en bout, il nous échappe et le prestidigitateur empoche la mise. Nos boulangers et certains de leurs amis ont aussi de jolies baguettes magiques.
En 2016, je suis redevenu simple spectateur de la compétition. J’avoue que la position est plutôt confortable : je n’ai pas de responsabilité dans le résultat. Voici donc le classement :
1 – La Parisienne – Florian Charles – 48 rue Madame – 75006 Paris
2 – Boulangerie de Lourmel – Alexandre Fraysse – 121 avenue Felix Faure – 75015 Paris
3 – Le Grenier à Pain – M. Kourougkli – 33 bis rue Saint Amand – 75015 Paris
4 – Boulangerie Alexine – Alexandre Planchais – 40 rue Lepic – 75018 Paris
5 – Boulangerie L’Essentiel Blanqui – Anthony Bosson – 73 boulevard Auguste Blanqui – 75013 Paris
6 – Douceurs et Traditions – Nelly Julien – 85 rue Saint Dominique – 75007 Paris
7 – La Flûte Enchantée – M. Hamada – 104 rue du Faubourg Saint Antoine – 75012 Paris
8 – Boulangerie Brun – Sami Bouattour – 193 rue de Tolbiac – 75013 Paris
9 – Le Grenier à Pain – Vincent Joly – 52 avenue d’Italie – 75013 Paris
10 – L’Académie du Pain – M. Simoes & Vabret – 30 rue d’Alésia – 75014 Paris
La Rive Gauche est particulièrement bien représentée, avec 8 boulangers sur 10 primés. Le 18è arrondissement, qui a connu son heure de gloire par le passé, reste présent avec Alexandre Planchais. On notera également que le Grenier à Pain affirme sa présence, puisque son nom apparaît deux fois dans le classement, et ce malgré l’absence imposée de son champion Djibril Bodian.
A titre personnel, je suis toujours heureux de lire les noms de certains de mes boulangers préférés, vous savez, ces amis de longue date qui brillent à la façon des étoiles filantes, seulement quelques minutes dans la nuit infinie que représente le quotidien des fournils.
Gilbert Pytel m’avait interrogé il y a quelques jours pour Télérama Sortir, au sujet de ce concours et de son mode de fonctionnement. Son article, au titre évocateur, résume bien ma pensée et la nécessité toujours plus pressante de remettre de l’ordre et du sens dans ces compétitions. Les titres et récompenses ne valent rien si elles ne sont pas mises au service quotidien de la clientèle. J’ai aujourd’hui pleinement conscience que le changement ne viendra pas « du haut », de nos grandes instances et têtes pensantes. C’est à nous, panophiles de tous horizons, de reprendre la main. Comptez sur moi pour le faire dans les mois à venir.
Pour y avoir moi même participé cette année (comme candidat), je suis forcé de reconnaitre l’hypocrisie de ce concours. Pétrin fait séparément et spécialement pour le concours, attention toute particulière sur chacune des différentes étapes, façonnage exceptionnellement à la main… Il suffit de passer plusieurs mois après le résultat du concours dans la boulangerie gagnante pour se rendre compte que la qualité s’est souvent envolée. Cette façon de faire fallacieuse s’applique en règle général à tout les concours: certains cols tricolores proposent parfois des produits à la qualité vraiment effarante… Le principe même du concours devrait être revu.
Quoiqu’il en soit, restons humbles et félicitons le gagnant.
La ou je suis admiratif, c est que la veille du concours, la Parisienne publiait une annonce de recrutement pour un boulanger ruée madame et le lendemain, il gagne.
Peut-être, mais pour y être allée plusieurs fois, je crois que Florian Charles est non seulement le gérant de la boulangerie mais aussi le chef boulanger qui réalise le pain tous les jours, à certains horaires… Il faut bien que quelqu’un prenne la relève de temps en temps !
J’aimerais comprendre pourquoi les prénoms de certains participants sont clairement divulgués alors que d’autres,qui, d’après leurs noms de famille à connotation étrangères, ne sont pas publiés?
Florian Charles contre un simple M.Kourougkli ou encore Vincent Joly contre un simple M. Hamada…
C’est simplement que je n’avais pas l’information… il n’y a pas à chercher plus loin.
Le problème dans ce concours est qu’en effet rien ne prouve que les baguettes fournies aient été faites dans le fournil du gagnant ni par le boulanger habituel…
Quand on voit ce que sont capables certains pour gagner ca laisse rêveur…..
Maintenant dans cette liste de gagnants ceux que je connais sont de très bon professionnels….