Certaines tendances et manies m’agacent vraiment, car elles ne reposent sur… rien. Parmi elles, celle de fariner le pain. Un grand nombre d’artisans utilisent une quantité considérable de farine pour « décorer » leurs baguettes, bâtards et autres miches. Au final, c’est blanc comme un jour de neige.
A la dégustation, cela n’apporte strictement rien, mis à part un goût persistant de… farine. Or, le pain a des arômes bien plus complexes et intéressants que cela, il est donc idiot de les gâcher de cette façon. De plus, je ne suis pas persuadé que cela enrichisse le visuel : il n’y a rien de plus beau qu’une croûte bien dorée. Au final, tout cet amas de farine serait simplement destiné à donner un aspect plus « traditionnel » au pain, à rassurer le consommateur sur le fait qu’il achète un produit artisanal. Cela revient à considérer que nos ancêtres avaient des habitudes dispendieuses sur les matières premières – et je ne suis pas certain que ce soit les respecter que de penser ça.
C’est dommage, car on retrouve ce travers chez de bons artisans, qui gâchent leurs talents et leurs produits de cette façon. Bien entendu, la pratique est beaucoup plus répandue chez des boulangers cherchant à « prouver » leur maîtrise et leur savoir-faire. Il faut donc leur demander du pain, et non de la farine… En effet, le prix n’est pas le même au kilogramme, et la bonne farine se trouve certainement plus que le bon pain. C’est tout ce que l’on demande à un boulanger : du bon pain, qui nourrisse notre corps et notre âme. Tout le reste est superflu.
Tellement d’accord !!! ça colle à la langue !!