L’hiver ne dure pas éternellement, fort heureusement. Arrivé à un moment, il finit par laisser place au printemps… C’est ce qui se produit depuis quelques jours, et même si nous n’avons pas connu une saison aussi difficile qu’elle avait pu l’être l’an passé, je pense que ce n’est pas sans une certaine joie que nous assistons à l’arrivée des beaux jours. Avec eux s’accompagnent d’autres changements, dans nos habitudes notamment, et il est intéressant de s’y pencher pour les comprendre un peu mieux.

Notre corps n’exprime plus les mêmes envies. Forcément, les températures plus clémentes font qu’il aura moins à lutter au cours de nos déplacements à l’extérieur, ses besoins nutritionnels auront donc tendance à être moins importants. Cela a un impact direct sur notre alimentation et sur les plats que nous aurons chercherons à consommer. Certes, il est encore un peu tôt pour les fruits et légumes du soleil – saison, ensoleillement et températures encore un peu basses oblige, bien que tout cela ne doit plus vraiment respecté – mais on aspire à plus de verdure et de légèreté. Exit donc les potées réconfortantes consommées au coin du feu en plein coeur de l’hiver…

Pour le pain, c’est un peu la même chose. Cela avait commencé en automne avec l’apparition des pains à la châtaigne, aux figues et autres créations remplies d’ingrédients divers et variés. La pâte à pain se faisait plus riche pour accompagner nos besoins et nos plats… Avec ces changements, nos artisans vont devoir eux aussi s’adapter et proposer – s’ils ne le font pas déjà – des couleurs différentes. Certes, la baguette, les pains au levain et diverses miches sont toujours présents dans les présentoirs des boutiques, mais nous devons sortir de ce carcan pour accorder mets et pains. Pourquoi ne pas parler de « pains de saison » ? Il existe en effet de nombreuses recettes qui s’accommodent très bien des plats remplis de soleil que nous allons être amenés à préparer ou consommer dans les mois à venir.

D’ailleurs, plusieurs d’entre eux viennent des pays où il fait bon vivre. La Ciabatta, la Foccacia et autres pains moelleux originaires d’Italie accompagnent très agréablement une salade. On peut les trouver nature ou garnis d’olives, d’herbes diverses. L’important, et on n’y prête peut-être pas assez attention, est d’utiliser une bonne huile d’olive, ce qui va parfumer le pain, sinon quoi l’effet est manqué : on obtient un résultat graisseux et sans saveur. Vous trouverez de très bonnes Ciabattas chez Alexine, la boulangerie du couple Planchais installée rue Lepic, dans le 18è arrondissement, et à quelques pas une belle Foccacia aux herbes chez Gontran Cherrier. Benjamin Turquier, dans sa boulangerie 134 RdT en propose également de façon régulière, en plus de son pain « Provençal », que j’ai déjà eu l’occasion de vous présenter.
Bien sûr, les fougasses sont également de la partie, et là encore le sujet est vaste : il doit y avoir au moins autant de recettes qu’il y a d’artisans. Plus ou moins garnies, elles peuvent accompagner ou mener un repas simple et léger.

Malgré tout, cela me semble assez convenu et presque trop traditionnel. Soyons créatifs et dépassons ces classiques ! Je pense qu’il serait intéressant de mener un travail sur les farines que l’on pourrait utiliser pour varier les saveurs, ainsi que sur les autres ingrédients que l’on pourrait ajouter. L’olive est certes agréable, mais son parfum a tendance à écraser plutôt qu’à accompagner. Pourquoi ne pas privilégier l’utilisation d’herbes aromatiques, telles que le basilic, le romarin ou le thym ? Il est important de trouver un certain équilibre dans le mélange, sinon quoi cela peut être trop fort au goût du consommateur. Egalement, le citron et les agrumes en général manquent plutôt à l’appel en dehors des périodes de fête, où le « seigle-citron » est un grand classique.
Les épices manquent aussi dans les créations de nos artisans. Par exemple, le curry pourra très bien accompagner une salade à base de poulet.

Dans tous les cas, même si l’on varie les saveurs, la consommation de pain aura plutôt tendance à baisser au cours de ces « beaux » mois. Dès que les températures commencent à être vraiment élevées, les clients désertent littéralement les boulangeries pendant quelques semaines, avant d’y revenir petit à petit… Une valse répétée, toujours amusante lorsqu’on la regarde de l’extérieur. Pas question d’arrêter de manger du pain pour un painrisien !

3 réflexions au sujet de « Changement de saison, changement de pains ? »

  1. Tiens, je n’avais jamais fait attention, mais c’est vrai que j’ai l’impression que ma saisonnalité du pain est bien marquée. Et je vais effectivement plutôt sur les pains à l’huile d’olive en été… (Quoique au plus fort de l’été, rien ne dépassera le pain à la courgette… fait maison parce qu’on ne le trouve pas vraiment en magasin).

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