Nous voici dans le Paris d’Amélie Poulain. Sacré Coeur, bérets, accordéons, pavés… Montmartre, les Abbesses. J’aime cette ambiance, surtout un après-midi ensoleillé, vers 15h, quand le quartier hésite entre une douce sieste et cette activité permanente qu’imposent les masses de touristes. Je me sens bien dans ce décor de village, tout cela me donne un peu l’impression de quitter Paris et sa fureur pendant quelques minutes.
Place des Abbesses, un Coquelicot. Drôle de fleur que voici puisqu’elle vend du pain, des pâtisseries et autres gourmandises, en plus de proposer une offre de restauration.
Cette boulangerie est la soeur de la « Prairie de Coquelicot », installée au 50bis rue de Douai. Créées par Thierry Racoillet – compagnon du tour de France -, elles ont acquis une certaine notoriété au fil du temps. En effet, sa baguette de tradition avait été classée 7è au Grand Prix de la Baguette de la Ville de Paris en 2009.
La terrasse installée devant la boutique ne désemplit pas dès que les beaux jours arrivent, particulièrement les week-ends, où de nombreux parisiens et touristes aiment prendre un brunch.
C’est d’ailleurs là une des caractéristiques intéressantes de l’adresse : est-ce plus un « bistro » ou une boulangerie ? Intéressons-nous à l’offre de pains pour tenter de le savoir…
Ici, la star, c’est sans conteste la Picolla, une baguette de tradition torsadée. Réalisée avec une farine des Moulins Bourgeois, elle n’est pas désagréable à la dégustation, sa croûte est assez fine, grâce notamment à ce façonnage manuel et particulier. Sa conservation n’est pas exceptionnelle mais elle demeure dans une bonne moyenne.
A côté de cela est proposée une large gamme de pains spéciaux, qui varie chaque jour de la semaine. On retrouve au quotidien la Paume – un pain au levain naturel élaboré par les Moulins Bourgeois en collaboration avec Alain Passard, le chef triplement étoilé de l’Arpège – et sa déclinaison au raisins, ou le pavé de Montmartre. Il est rejoint les mardis, jeudis et samedis par un pain Complet, entre autres.
Le plus curieux et déroutant est sans conteste le pain au Coquelicot, parfumé à l’essence de coquelicot ainsi qu’aux graines de Lin et de Tournesol. Façonné en « pétales » avec un coeur de pavot et proposé le week-end, il ne manquera pas de surprendre. A déguster seul ou avec un peu de beurre.
A côté de cette offre boulangère, une large gamme de plats salés sont proposés à la dégustation sur place. Déjeuner, bruncher… C’est aussi ce qui fait le succès de cette adresse, car son emplacement est situé à un lieu particulièrement « stratégique ». Je n’ai jamais été vraiment attiré par ce qui était proposé, d’autant que les tarifs ne sont pas particulièrement bas, mais au vu de la clientèle nombreuse je suppose qu’il n’y a pas grand chose à en redire – à moins que le caractère touristique du quartier suffise à faire tourner l’affaire.
Quant aux proposition sucrées, viennoiseries, pâtisseries… je passe définitivement mon tour. Entre les vitrines pas franchement belles et des finitions approximatives, rien ne justifie de se laisser aller à un petit « plaisir », du moins pour moi. Là encore, le succès de leur brunch me donne tort, mais mes goûts sont loin d’être ceux de chacun !
Le service est toujours très empressé, pas franchement agréable. Sa lenteur lui est souvent reprochée par les personnes consommant sur place, tandis que tout doit aller très vite pour la vente à emporter. Une schizophrénie difficilement compréhensible.
Infos pratiques
24 rue des Abbesses – 75018 Paris (métro Abbesses, ligne 12) / tél : 01 46 06 18 77
ouvert tous les jours sauf le lundi de 7h30 à 20h – service sur place à partir de 8h, jusqu’à 19h en été, 18h en hiver.
Avis résumé
Pain ? Rien qui justifie un déplacement particulier. Ou peut-être leur fameux pain au Coquelicot, pour l’expérience, bien que les pains aux pétales de fleurs de chez Véronique Mauclerc soient bien plus authentiques et intéressants. La Picolla reste une baguette agréable, et la variété des pains proposée est appréciable.
Accueil ? De gros progrès à faire même si on sent tout de même que les jeunes demoiselles tentent de faire leur possible, malgré la pression qu’elles semblent avoir sur leurs épaules.
Le reste ? Un très large choix et des formules sur place qui semblent rencontrer un vif succès, pouvant être justifié par le caractère très touristique du quartier. Quant à moi, cela ne m’a jamais tenté.
Faut-il y aller ? Pour l’ambiance du quartier, pour Montmartre, oui ! Certainement pas uniquement pour la boulangerie.