Paris est riche en alignements, d’un goût parfois douteux. Avenue de Flandre, ce sont ainsi des boulangeries plutôt médiocres qui se suivent et finissent par se ressembler. Le quartier serait-il donc condamné à consommer du pain de piètre qualité ? Il ne faut pas voir cela comme une fatalité, et même si les artisans les plus talentueux auront tendance à s’installer dans des zones plus « en vue », avec une population au pouvoir d’achat plus élevé, d’autres font honneur à leur vocation d’artisan boulanger, à savoir de proposer un plaisir accessible à chacun, au quotidien.
C’est précisément le cas du couple Arrigault. On les connaissait précédemment à Saint-Mandé, les voici à présent dans le 19è arrondissement. La boulangerie Pauline a ainsi ouvert ses portes début octobre 2014, au 36 rue de Joinville, dans le 19è arrondissement.
Ces lieux ont une histoire, puisque c’est ici que Jacques Mabille – ex-président de la Chambre professionnelle des artisans boulangers-pâtissiers de Paris, Hauts-de- Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne – officiait il fût un temps. L’affaire est restée fermée longtemps, et d’importants travaux ont été réalisés pour aboutir à sa réouverture.
Le nom de la boulangerie n’a pas été choisi par hasard, et sonne comme un bel hommage à Pauline Arrigault. Avons-nous des raisons de tomber sous le charme de la douce et des produits proposés ici ? En tout cas, son compagnon Anthony et son équipe font tout pour. Dans le laboratoire, visible depuis l’espace de vente, tout le monde s’affaire pour proposer des gammes particulièrement étendues.
Il faut dire que les vitrines doivent être remplies pour satisfaire la clientèle particulièrement nombreuse qui se presse ici les jeudis et dimanches : le quartier accueille en effet un marché très animé, et la boulangerie devient alors un lieu de passage obligé.
Côté pains, les déclinaisons gourmandes ne manquent pas, avec un large éventail de propositions autour des fruits secs (grosses pièces à la coupe, bâtards aux noix, aux figues …), de petits pains fourrés salés ou sucrés, et des références mises au point par les Moulins Bourgeois. Baltik, El Maïs, autant de noms qui se rappèleront aux souvenirs des connaisseurs. Pour rester sur les fondamentaux, on trouve également une baguette de Tradition (1,10€ les 250g) aux douces notes de froment, ou des tourtes de Meule au caractère rustique très agréable. Globalement, les produits sont soignés, autant au niveau des cuissons que des façonnages, pour des prix tout à fait mesurés.
Les viennoiseries ne sont pas en reste : l’artisan maîtrise très bien le feuilletage et nous propose des gourmandises accessibles et savoureuses, avec notamment un croissant de très bonne facture pour seulement 1 euro. La belle gamme de brioches est également à saluer, qu’elles soient feuilletées, tressées, aux pralines, … voilà qui devrait illuminer quelques petit-déjeuners.
Je suis particulièrement attaché aux petits gâteaux de voyage que sont les financiers, madeleines et autres moelleux. Chez Pauline, ce segment n’est pas négligé et bénéficie d’une place de choix, avec notamment le « Duo » et ses éclats d’amandes.
Pour rester dans le domaine sucré, la pâtisserie ne manque pas d’idée et de volonté de bien faire, mais cela manque parfois de finesse et de soin dans l’exécution. Il n’est pas toujours facile d’en faire beaucoup et de bien faire… mais je ne doute pas que cela viendra avec le temps.
En semaine, les sandwiches, plats chauds, soupes… constituent une offre tout à fait sérieuse et qualitative, en alternative aux nombreuses propositions de restauration rapide développées dans ce quartier.
Infos pratiques
36, rue de Joinville – 75019 Paris (métro Crimée, ligne 7) / tél : 01 40 05 06 60
ouvert du mercredi au dimanche de 7h à 20h.
Avis résumé
Pain ? Le couple Arrigault est resté fidèle aux Moulins Bourgeois, dont ils étaient locataires-gérants au sein de leur précédente affaire de Saint-Mandé… et cela semble leur réussir, puisque la gamme de pains proposée ici est tout à fait digne d’intérêt. La baguette de Tradition développe un beau parfum de froment, tout comme la tourte de Meule séduit par ses notes rustiques. Les amateurs de propositions gourmandes ne seront pas en reste, avec des déclinaisons aux ingrédients variées (noix, figues, chocolat, petits pains fourrés…). Les cuissons sont généralement bien menées, et les façonnages soignés.
Accueil ? Dynamique, souriant et efficace, il contribue à mettre à l’aise la clientèle dans ce lieu élégant et moderne, où les éclairages mettent bien en valeur les produits. Pauline Arrigault mène son équipe avec beaucoup de professionnalisme et de rigueur.
Le reste ? Les viennoiseries et brioches sont particulièrement réussies, avec un croissant généreux et accessible (1 euro), sans pour autant occulter les nombreuses propositions présentées en vitrine. Oranais, escargots, brioches feuilletées, couronnes, tresses, … rien ne manque. En pâtisserie, la créativité de l’équipe ne peut qu’être saluée même si les finitions sont encore un peu aléatoires.
Au rayon salé, la gamme est tout aussi variée, avec des sandwiches classiques et plus originaux (saumon, poulet curry…), ainsi que des plats, salades et soupes.
Faut-il y aller ? Pauline apporte un vrai renouveau dans l’offre boulangère de ce quartier, autant sur le produit, avec des gammes entièrement réalisées maison à partir de produits de qualité, que sur la boutique en elle-même. Lumineuse, moderne et bien tenue, elle se démarque nettement de la plupart des affaires sur le déclin du 19è arrondissement et notamment de l’avenue de Flandre. On appréciera d’autant plus l’ensemble qu’il est tenu par un jeune couple dynamique, entouré d’une équipe engagée dans une belle dynamique. Cela fait plaisir de voir de telles ouvertures, qui contribuent à élever le niveau en dehors des quartiers déjà bien pourvus en adresses recommandables.
Ne serait il pas intéressant de commencer a sortir de jolis produits lors de votre CAP en juin prochain avant de vous permettre de juger vos « futurs » paires ? La boulangerie n’est visiblement pas faite pour vous, il serai peut être bon de retourner dans un autre univers.
Quel est le rapport avec ce billet ? Les critiques gastronomiques sont-ils tous cuisiniers ? Votre argumentaire, si l’on peut appeler ça ainsi, ne tient pas. Au passage, vous avez un bien joli nom, qui en dit long sur votre courage. Belle journée !
Moi, je pense que Corbeau serait bien mieux à voler dans l’espace, bien loin de notre atmosphère. T’en dis quoi, Corbeau ? Une autre galaxie, ce serait « chouette » (si je puis dire), non ?
Je suis un habitant du quartier et tombe par hasard sur votre page sur la Boulangerie Pauline. C’est la meilleure boulangerie-pâtisserie de tout l’Est Parisien et forcément aussi de tout Paris. Une vraie bouffée d’air frais vu l’offre miteuse dans le coin. Pauline est une professionnelle hyper sérieuse, toujours souriante et classe. Ses employés sont pour la plupart au niveau et seuls certains font un peu tâche dans la boutique. Mais bon, l’essentiel est là : une vitrine toujours superbe et bien fournie, avec de belles couleurs. Les pains sont excellents, la viennoiserie toujours fraîche et croustillante. Les gâteaux sont à tomber par terre, surtout pendant les fêtes de Noël et de fin d’année. On peut commander du sur-mesure et les délais et les réalisations sont au rendez-vous. Du coup, la rue de Joinville remonte en gamme : il nous manque un bon et vrai boucher, une poissonnerie, une vraie fleuriste, une fromagerie. Et ce sera parfait. Bonne continuation Pauline, on vous adore.
Habitante de Paris 19eme, je tiens a dire que toutes les boulangeries ne sont pas médiocres & que la boulangerie Pauline ne fait que du pain trop cuit ! Vous aimez les baguettes blanches ? C’est limite si ils vous répondent pas d’aller vous faire voir. Les gâteaux sont très bon mais le pains vraiment dure !