Il ne s’agit pas de la boulangerie ayant explosé rue de Trévise, mais d’un homonyme !

La fidélité est une valeur bien malmenée dans notre société moderne. Que ce soit au sein de la sphère familiale ou en tant que consommateurs, nous sommes (re ?)-devenus de vrais animaux, prêts à sauter sur tout ce qui bouge… ou presque. C’est ainsi que l’on a développé de vastes programmes de fidélisation. Cartes, avantages, … tout est bon pour essayer de captiver l’attention, même si c’est bien souvent illusoire. Toute cette agitation ne parvient à fédérer que de façon tout à fait partielle et superficielle, et la problématique de fond demeure. Pour les relations humaines, on devrait peut-être essayer… non, cela serait vraiment trop sordide.

Malgré tout, certaines personnes restent attachées à leurs racines, aux lieux qui les ont vu grandir, évoluer. Même s’ils s’en éloignent pour quelques temps, ils finissent par y revenir pour développer de nouveaux projets. C’est précisément le cas d’Hubert Doutreluingne. Ce pâtissier, que l’on a longtemps connu aux côtés de la famille Seurre au 22 rue des Martyrs, vient de reprendre sa propre affaire dans le même arrondissement. A présent, le 31 rue de Maubeuge affiche fièrement le prénom de l’artisan, puisque la boutique a été très sobrement nommée « Hubert ». Pour être tout à fait complet, il aurait fallu l’intituler Hubert, Thibault et Nicolas, puisque deux entrepreneurs se sont associés à l’affaire afin de permettre sa reprise.

Boulangerie Hubert, Paris 9è

Cette boulangerie, qui fut précédemment « La Maubeugeoise » a revêtu des tons plus clairs pour laisser place à la nouvelle équipe, même si les habitués ne seront certainement pas déroutés : en effet, hors de question de convertir l’endroit en une pâtisserie pure comme on aurait pu le craindre, du fait du métier de base du nouvel arrivant. Le moulin est d’ailleurs resté le même, la farine étant toujours livrée depuis Cherisy.
En parlant de pain, Hubert Doutreluingne a profité de ces trois ans pour développer ses compétences en boulangerie, ce qui lui permet aujourd’hui d’être un artisan plus « complet ». Il faudra cependant lui laisser un peu de temps pour trouver ses marques, car les produits sont encore plutôt aléatoires. La baguette de Tradition manque en effet d’alvéolage et de volume, les cuissons sont correctes mais cela ne parvient pas à donner au pain une mâche agréable, car la mie manque de fraicheur. On appréciera tout de même le parfum de froment bien présent, les notes de crème, même si la conservation est plutôt moyenne.

Vue boutique, Boulangerie Hubert, Paris 9è

Le reste de la gamme décline beaucoup de pré-mixes des Moulins de Cherisy, et c’est encore une fois bien dommage : « Bien-Aimée », pain au maïs, entre autres classiques de la maison… seuls quelques pains gourmands, à la coupe -noisette/abricot/raisins- ou à la pièce, comme les créations figue-abricot, au paprika, poivrons ou encore pesto se distinguent, mais ils pêchent tout autant par leur qualité de réalisation. De plus, leurs prix s’envolent rapidement.

A l’inverse, le sucré remportera forcément bien plus l’adhésion du public, et les origines pâtissières de l’artisan n’y sont pas étrangères. Simples, accessibles et bien finis, les tartes -griotte/pistache, abricots, poires/figues/pistaches, normande, framboise …-, éclairs -classiques ou selon l’inspiration du moment-, entremets – Truffellia, Summus, Opera…-, suscitent forcément la gourmandise, même si les macarons et financiers ne sont pas en reste. La gamme est directement inspirée de celle proposée chez Seurre, un choix assumé et défendu en vitrine.
Au rayon des viennoiseries, le feuilletage est encore un peu à la peine. Consolons-nous d’une petite brioche, d’un muffin fruits rouges ou bien d’un cannelé.

Traiteur & pâtisserie, Boulangerie Hubert, Paris 9è

Les sandwiches ont une fâcheuse tendance onéreuse, avec un jambon-beurre tarifé 4,50€ la pièce, même si la charcuterie est de qualité. La gamme n’est pas très étendue, et même si les produits sont relativement soignés, ils peinent à justifier leurs prix.
Reste l’accueil, sympathique même si encore un peu perdu, évoluant dans cette sympathique boutique aux notes brunes et rosées du meilleur effet. Elsa, elle aussi responsable chez Rousseau et Seurre, a rejoint l’aventure et continue de cette façon à écrire l’histoire, qui aurait pu trouver une fin anticipée. Heureusement, la fée fidélité est passée par là.

Infos pratiques

31 rue de Maubeuge – 75009 Paris (métro ) / tél : 01 48 74 40 85
ouvert tous les jours sauf le mercredi de 7h à 20h30, 20h le dimanche.

Avis résumé

Pain ? Il reste encore des efforts à faire pour parvenir à un résultat convaincant, mais je ne doute pas que la passion d’Hubert Doutreluingne gommera bien vite ces défauts de jeunesse. Les mies manquent d’alvéolage, la Tradition de volume, ce qui rend la mâche peu fraiche et même si le goût est correct, avec un parfum de froment bien présent et des notes de crème, il n’y a rien de bien intéressant. Même constat du côté des pré-mixes issus des Moulins de Cherisy, où l’Impatiente aux céréales, la Bien-Aimée entre autres pains au maïs sont représentés. Les déclinaisons plus « gourmandes », à la coupe -noisette/abricot/raisins- ou à la pièce, comme les créations figue-abricot, au paprika, poivrons ou encore pesto atteignent rapidement des tarifs élevés sans décoller en qualité.
Accueil ? Elsa, ancienne responsable chez Rousseau et Seurre, accueille la clientèle avec autant de professionnalisme qu’elle pouvait le faire rue des Martys. Même si toute l’équipe n’a pas encore trouvé ses marques, le service n’en est pas moins agréable et développe un esprit cohérent avec cette boutique chaleureuse et enjouée, aux tons bruns et rosés agréables.
Le reste ? Même si la viennoiserie pêche encore un peu par un feuilletage sans grande prestance, les pâtisseries sont de bon niveau. La gamme développée chez Seurre, et donc bien éprouvée, a naturellement trouvé sa place dans les vitrines du 31 rue de Maubeuge. Tartes -griotte/pistache, abricots, poires/figues/pistaches, normande, framboise …-, éclairs -classiques ou selon l’inspiration du moment-, entremets – Truffellia, Summus, Opera…- associent soin, saveurs et accessibilité. Macarons, financiers, muffins ou cannelés ne sont pas en reste, et compenseront avec douceur un rayon salé où la note est, justement, un peu salée… avec un jambon (certes à l’Os)-beurre tarifé à 4,50€.

Faut-il y aller ? Pour les pâtisseries, « Hubert » fait un sans-faute. Il faudra sans doute un peu de temps avant que le reste des produits soit tout à fait en place. Saluons néanmoins le retour de cet artisan fidèle et passionné, apprécié des habitants de ce quartier où il a évolué pendant 25 ans. Une histoire qui est maintenant bien partie pour continuer à s’écrire quelques années encore !

4 réflexions au sujet de « Boulangerie-Pâtisserie Hubert, Paris 9è, du neuf pas si neuf dans le 9è »

  1. Je confirme tout ce qui est dit. Les pâtisseries sont très bonnes mais la qualité des pains varie beaucoup. J’ai souvent tendance à prendre le petit pain tomate séché – fêta (1,30 € environ) qui change de goût et de qualité selon les jours. De toute façon dans les boulangeries-pâtisseries, il est souvent très difficile d’avoir du bon pain et de bonnes pâtisseries en même temps dépendant de la spécialité de ses créateurs. Le pain dépanne, il y a bien pire dans le quartier… Je ne pense pas que la moitié soient de fins connaisseurs en matière de pain. Cela plaît à la majorité et c’est tant mieux. Le hic reste les tarifs assez prohibitifs dépendant de ce qu’on prend.

  2. Je viens de tester cette boulangerie et j’ai été très mal accueilli par une boulangère qui fait une tête d’enterrement, ne regarde pas les clients, dit à peine bonjour et surtout par au revoir. Grâce à sa caisse automatique elle pose le pain au chocolat à 1 mètre du comptoir et s’en va vous laissant payer tranquillement. Quant au pain au chocolat j’en ai mangé des meilleurs en grande surface. Je dirai donc que le mauvais accueil n’a pas changé avec les travaux. A éviter !

  3. Très mauvais accueil, n’est pas du tout commerçant. De plus la qualité des produits laissent à désirer !!
    Je déconseille fortement !!!

  4. comme c est dommage j achete une fois par semaine macaron individuel ou 2 en general que j offre
    Avant il y avait des jolis sacs fuschia de facon a offrir mais maintenant meme un vulgaire sac viennoiserie il faut le solliciter ….?????Attention vous perdez des clients qui vont ailleurs

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