Les quartiers ont une influence directe sur le prix des produits proposés dans les boulangeries. Que ce soit pour des questions de loyer, de concurrence, ou même de niveau de vie de la population, on pourra ainsi trouver des baguettes de tradition à des tarifs très variables, allant de 1 euro à plus d’1 euro 30 dans certains secteurs… De plus, on ne saurait négliger l’effet « d’émulation » qui se créé ainsi entre artisans.
Dans le 16è arrondissement, le pain a souvent tendance à être plus cher qu’ailleurs. Certains boulangers, tels que les fameux Desgranges, très présents (3 adresses !) dans la zone, n’hésitent pas à proposer des produits à des tarifs parfois honteux à mon sens, car ils sont loin d’être en adéquation avec la qualité de la marchandise vendue…
Chez Francis Rault, le phénomène semble ne pas avoir touché sa baguette de Tradition – réalisée à partir d’une farine fournie par les Grands Moulins de Paris / Ronde des Pains, puisqu’elle est proposée au tarif de 1,10€, soit un prix couramment pratiqué dans les rues de la capitale. Au delà de son attractivité sur le plan pécuniaire, elle parvient également à nous séduire au travers d’une qualité de réalisation plus qu’honorable. Sa croûte fine et craquante, sa mie crème bien alvéolée et son parfum de froment soutenu en font un pain agréable à déguster sans façon, simplement rompu du bout des doigts. Malheureusement, le reste de la gamme ne saurait tellement satisfaire notre appétit painrisien, car en plus d’offrir une diversité (mélanges de céréales, noix ou raisins) plutôt limitée, leur qualité générale laisse à désirer, malgré des cuissons assez bien menées. Ajoutez à cela des tarifs excessifs (le pain « au seigle » – donc loin d’être réalisé à 100% avec de la farine de seigle – culmine ainsi à 2,10€ les 250g…), et vous obtenez un résultat sur lequel on ne souhaitera pas s’étendre.
Pour le reste, les pâtisseries sont accessibles autant qu’acceptables, même s’il ne faut pas trop en demander. On y trouve des classiques (éclairs, tartes aux fruits individuelles ou à la part…) et quelques créations maison. N’attendez cependant pas trop de finesse ni de soin. Les viennoiseries devraient être au meilleur de leur forme, ne sommes-nous pas au pays de Mozart ? En définitive, pas vraiment, puisqu’elles sont loin de briller dans leur vitrine…
Toute cette musique boulangère peut se consommer sur place, grâce à quelques places disposées dans le fond de la boutique. Pratique pour les travailleurs du secteur, pour qui l’artisan a développé sa gamme traiteur : des salades et plats sont proposés, en sus des quiches, pizzas et sandwiches. Ces derniers manquent de soin et n’attireront pas notre gourmandise.
Francis Rault n’est pas un inconnu sur la « scène boulangère » parisienne. En effet, ce boulanger normand a obtenu le premier prix du meilleur croissant d’Île-de-France en 2001, puis est parvenu à se classer honorablement à d’autres concours (galette aux amandes, notamment)… tout cela dans le VIè arrondissement, à l’angle de la rue Madame et de la rue de Vaugirard. Il s’installera ensuite dans la boulangerie tenue à présent par Alain Yhuel dans le centre de Paris, avant d’acquérir cette affaire dans le XVIè fin 2009.
Le lieu s’inscrit dans un style sobre, relativement élégant, servi par un service aimable et efficace. Les personnes âgées, qui ne manquent pas de se presser en nombre devant les portes de l’établissement, sont bien servies et accompagnées, preuve d’une patience parfois bien nécessaire.
Infos pratiques
48 avenue Mozart – 75016 Paris (métro Ranelagh, ligne 9) / tél : 01 42 88 14 21
Avis résumé
Pain ? Même si on peut saluer le prix modéré – 1,10€ – et la bonne qualité de sa baguette de Tradition, le reste de la gamme développée par Francis Rault à partir des farines des Grands Moulins de Paris demeure plutôt basique et sans grand intérêt. Les produits sont en effet très classiques et n’offrent pas une qualité de réalisation exceptionnelle, tout cela pour des tarifs trop élevés.
Accueil ? Souriant, efficace et chaleureux, le service de la Boulangerie Mozart nous offre une belle musique, sans fausse note. La clientèle est servie rapidement, avec un conseil avisé et agréable.
Le reste ? Même si elles demeurent simples et manquent parfois un peu de soin, les pâtisseries de la maison Rault sont relativement acceptables et accessibles, alliant classiques (éclairs, millefeuilles, tartes aux fruits individuelles ou à la part…) et créations. Même si la qualité du feuilletage de cet artisan a été plusieurs fois primée, ses viennoiseries ne jouent pas dans le domaine de l’exception au quotidien. Quant aux sandwiches, ils font plutôt triste mine, et on leur préférera les quiches ou pizzas servies à la part. Des plats et salades sont également proposés.
Faut-il y aller ? La Maison Rault nous propose une prestation de boulangerie « de quartier », plutôt honnête sans pour autant briller comme ses nombreux classements aux concours professionnels pourrait nous le laisser penser. Cette boulangerie présente néanmoins le caractère pratique d’être ouverte le dimanche, chose plutôt rare sur l’avenue Mozart. Cela permet ainsi aux habitants du secteur de se fournir en pain frais, et plus particulièrement en baguettes de Tradition, cette dernière étant de bon niveau.
Rémi, pécunier n’esxiste pas, c’est pécuniaire qu’il faut utiliser 😉
Merci pour la correction Henri-Pierre !
Dans le même ordre d’idées, Mozart n’est pas viennois 🙂 Il est salzbourgeois, c’est-à-dire allemand si l’on s’en réfère à la toponymie actuelle (et aucun des compositeurs de la première école de Vienne n’est viennois non plus ! 😉 )
Mince, si on m’enlève mes jeux de mots, que me reste-t-il ? Snif 😉
Mais il reste un très joli « les produits sont en effet très classiques » : du plus bel effet, justement ! 😉
Je suis un client assidû de cette boulangerie, j’ai connu les débuts de M. Rault à cette adresse, déjà quelques années. Depuis quelques temps, je ne vois plus les patrons, où sont-ils passés ? Par contre, le service est toujours assuré par une ancienne employée, toujours aussi efficace, assistée de nouvelles recrues qui elles, ont bien du métier à apprendre. Quand le client leur passe commande, elles continuent à raconter leur vie et souvent, elles ne donnent que la moitié de la commande et on est obligé de répéter, chose désagréable quand ca se renouvelle quotidiennement. Ce n’est plus une boulangerie, c’est le café du commerce. De grâce, M. Rault, remettez de l’ordre dans la boutique.
Bonjour la boulangerie as était reprise lorsque vous avez publié votre commentaire cela fait 7 ans que Mr Rault ne tiens plus cette boulangerie et c’est installé à Limours dans le 91