Certaines régions offrent un terroir abondant, avec de nombreuses spécialités locales, ce qui rend presque nécessaire l' »export » vers d’autres zones voire pays pour écouler l’ensemble de la production et parvenir à faire vivre économiquement le territoire. D’autant plus quand il s’agit d’une île, ce qui limite mathématiquement la population locale et donc la consommation des dits-produits, même si le tourisme peut amener une clientèle de passage.
La Corse regorge de propositions culinaires au caractère affirmé, très « terroir ». Il y a bien sûr la châtaigne, mais aussi de nombreuses charcuteries (coppa, lonzu, figatellu…), fromages (brocciu, canestrelli…) et autres fruits (agrumes, notamment, avec le cédrat et la clémentine). Un large choix qui permet de composer un repas très gourmand et presque « canaille », pour ainsi dire.
L’avantage de ces produits, c’est qu’ils se conservent et voyagent très bien, permettant aux différents producteurs de trouver des débouchés un peu partout en Métropole… et bien sûr à Paris, où les épiceries corses ne manquent pas.
Ce qui est moins fréquent, ce sont les boulangeries corses. Je dois même avouer ne pas en connaître d’autres. Pour autant, la boulangerie Ghisoni, installée à deux pas de la place Saint-Augustin, dans le 8è arrondissement, ne peut pas renier ses origines. Dès la vitrine, les confitures corses annoncent la couleur et nous transportent sur l’île de Beauté pour un petit voyage gastronomique…
A l’intérieur, le dépaysement continue avec des victuailles qui nous prouvent bien l’attachement de cet artisan à son terroir. En effet, avant d’être présent à Paris, Dominique Ghisoni est un boulanger implanté à Bastia, ce qui lui permet de nous ramener tous les parfums et les traditions locaux.
Si l’on choisit de s’intéresser à la boulangerie « pure », on passe rapidement sur la baguette de tradition, juste correcte, sans intérêt particulier et affichant des cuissons trop courtes. Ce qui attire notre envie et notre attention, ce sont les pains « typés », tel que ce bâtard aux figues et noix, ce pain à la châtaigne moelleux et bien parfumé ou encore ces fougasses et pains aux olives. Les façonnages sont soignés, les arômes bien présents et ces pains nous transmettent tout le charme de l’île. Conservation acceptable et tarifs modérés.
Cependant, ce qui remporte certainement le plus de succès ici, d’autant plus au vu de l’orientation « d’affaires » du quartier, ce sont les produits de la gamme traiteur. Les sandwiches font la part belle aux spécialités corses, comme on pouvait s’y attendre : coppa, brocciu, panzatta… Rien ne manque, tout comme du côté des salades où les fromages locaux s’insèrent sans difficulté. La maison propose également divers plats chauds, différents selon les jours. L’ensemble est généreux et savoureux, plutôt bien réalisé et frais.
Pour finir son repas en beauté, des pâtisseries très classiques sont proposées – éclairs, millefeuilles, tartes individuelles ainsi qu’une large sélection de flans ou tartes aux fruits à la part. Rien d’exceptionnel, des produits relativement honnêtes. On s’attardera plus sur les différentes gourmandises typiquement corses que peut nous proposer la boulangerie Ghisoni, comme les Canistrelli.
A noter également l’offre d’épicerie, entre vins corses, confitures diverses, charcuteries (saucissons secs, notamment) ou diverses terrines. De quoi emmener un peu de l' »expérience » et du voyage chez soi, même si de nombreuses boutiques sont présentes sur ce créneau dans notre belle capitale.
On apprécie l’espace de dégustation, déployé dans un décor « boisé » bien agréable et apaisant. D’ailleurs, il est possible de s’y retrouver le samedi, de 11h30 à 16h, pour un brunch à volonté décliné autour des spécialités corses. Pour 25 euros, les plus gourmands y trouveront certainement leur compte.
Terminons notre tour d’horizon par l’accueil, pas forcément très enthousiaste ni chaleureux, il ne parvient pas à nous transmettre une quelconque passion pour ces produits typés, qui mériteraient pourtant d’être défendus avec plus de coeur.
Infos pratiques
51 rue Laborde – 75008 Paris (métro Saint-Augustin, lignes 9 et 14) / tél : 01 40 08 06 54
ouvert du lundi au samedi de 7h à 20h.
Avis résumé
Pain ? Chez Ghisoni, on s’intéresse surtout aux pains spéciaux et à ces créations qui nous transportent dans le maquis, tel que ce pain aux figues et aux noix, à la châtaigne (bien moelleux et parfumé, très agréable !), ou encore les fougasses et pains aux olives. Diverses ficelles au fromage et pains aux céréales complètent la gamme. La baguette de tradition est acceptable, sans grand intérêt. Les prix sont tout à fait modérés et correspondent plutôt bien à la qualité des produits, façonnés avec soin et assez savoureux.
Accueil ? On aurait aimé retrouver le charme légendaire des corses, des accents chantants, une passion pour ce terroir si particulier. Malheureusement, rien de tout ça, le service est réalisé sans grand enthousiasme ni chaleur.
Le reste ? La force de l’endroit, c’est sans doute son offre traiteur faisant la part belle aux spécialités corses. Sandwiches à la coppa, au brocciu, à la panzatta… ainsi que diverses salades composées ou plats chauds déclinés selon les jours. Les diverses gourmandises corses nous séduiront plus que les pâtisseries, très traditionnelles, ou les viennoiseries, sans intérêt. On appréciera le fait de pouvoir sortir de table en faisant quelques emplettes dans les étagères de l’offre d’épicerie, proposant notamment des confitures, vins et autres charcuteries ou terrines en provenance directe de l’île de Beauté.
Faut-il y aller ? Dominique Ghisoni nous fait faire un savoureux voyage sur son île et a su ramener de Bastia la beauté de la gastronomie corse, tout en la proposant aussi bien du côté des pains que de l’offre traiteur. Sa boulangerie offre une opportunité de halte déjeuner agréable et dépaysante, même si l’on repart avec plaisir avec un pain à la châtaigne ou aux figues et noix sous le bras. Si l’accueil était à l’avenant, ce serait encore plus agréable, et cela nous permettrait de mieux profiter de l’élégant espace de dégustation déployé dans la boutique.
Connaissais pas. J’irai voir.
Dans la même veine, il y a une boulangerie « basque » rue d’Alésia. Jambon de bayonne et autres charcuteries, piment d’Espelette, etc…
Le pain? Hmm. parlons d’autre chose…
Oui, je l’avais vue et rien que de visu j’ai bien compris que le pain n’était pas très… intéressant 😉
Je vais souvent dans cette boulangerie et c est toujours avec un grand plaisir que je déguste la baguette tradition cuite à souhait, sans parler du sandwich chèvre panzetta qui est une vraie réussite !
Si je dois conseiller une adresse c est vraiment celle ci, le voyage gustatif est assuré !!!!
Bonsoir, trés intéressante votre boulangerie tous les produits corse! Vous connaissez Les Boulangeris MULTARI à Nice? ous viendrons vous rendre visite à Paris lors de notre passage.Cordialement.ANTOINETTE MULTARI.
Peu chaleureux, peu commerçants, j’y allais néanmoins régulièrement pour le burger panzetta. Jusqu’à ce que je manque de croquer dans un escargot vivant, tout droit sorti de ma salade mal lavée… L’erreur est humaine c’est une chose, mais lorsque je suis revenue avec mon escargot en demandant d’être remboursée, on m’a juste remboursée sans même s’excuser ou me proposer un nouveau repas (donc je suis partie ventre vide) ou un avoir pour une prochaine fois. Pour moi, il est intolérable de ne pas s’excuser platement dans un tel cas, encore une fois, personne n’est infaillible, mais lorsqu’un client manque de manger un animal rampant et visqueux, on se sent un peu plus honteux et concerné que ça. Conclusion : NEVER EVER!
mumm les escargots et la salade a le mérite d’être sans pesticide
nustrale!!!!!!