Nous sommes tous de grands écrivains. Voyez plutôt : chaque jour, nous rédigeons les pages des histoires singulières qui composent nos vies. Rocambolesques pour certains, tragiques pour d’autres, ou plus souvent paisibles et sans relief, elles se croisent, se mélangent, se lient et parfois s’entrechoquent. Comme pour toute discipline, il faut savoir choisir son matériel afin de pouvoir écrire dans les meilleures conditions : carnet, feuille volante, stylo-plume ou à bille, chacun a ses préférences mais on oublie trop souvent qu’aucun de ses outils et supports ne sont éternels. Dès lors, ils finissent par s’user, se remplir, et l’histoire devient alors moins lisible, voire complètement confuse. L’enjeu est de savoir s’arrêter à temps et de parvenir à transmettre les plus belles phrases de l’ensemble afin de continuer à faire vivre ces histoires et perpétuer ce mouvement continu.
A Dinard, les Biscuits Joyeux font partie des institutions locales. Fondée dans les années 50 par Robert Joyeux, elle a été transmise en 1981 tout en développant son activité sur les marchés de la région. Les sablés, cakes ou rochers coco confectionnés dans le laboratoire de la rue de la Ville-es-Passants (investi en 1963) ont ainsi conquis les habitants et touristes à Saint-Malo, Cancale, Lancieux, Saint-Briac, Matignon, Saint Lunaire … Christine, Daniel, Pierrette et Jean-Claude ont passé la main fin 2016 à un jeune couple en reconversion professionnelle, bien décidé à insuffler une nouvelle dynamique à l’entreprise.
Caroline et Matthieu Gailly ne sont pas boulangers ou pâtissiers : issus tous deux de grandes écoles de commerce (Essec et HEC), leurs parcours professionnels se sont construits dans la gestion financière pour elle et dans l’univers des centres commerciaux pour lui. C’est un retour aux sources pour Matthieu Gailly, qui est originaire de Dinard. Leur première action aura été d’emménager dans un nouveau laboratoire, au 52 rue de la Gare, en reprenant la boulangerie Petit. Quelques travaux plus tard, la devanture a pris un air… Joyeux, avec notamment le fameux nain, devenu l’emblème de la marque au fil des années. A présent, les gammes se sont étoffées et le couple a souhaité développer une proposition de pains au levain naturel. Le meunier Foricher les Moulins, à présent installé en Bretagne avec son entité Foricher Pays des Abers, les a accompagnés dans cette démarche pleine de sens : l’offre locale n’est vraiment pas portée sur la qualité du pain et se contente généralement de la manne touristique pour vivre ou survivre… dès lors, des produits plus savoureux et réalisés dans le respect des règles de l’art deviennent immédiatement un élément de différenciation majeur.
L’espace de vente ne manque pas de charme, avec son côté rétro-désuet avec une pointe de modernité, et met bien en valeur les produits intégralement faits maison. La saison estivale est une véritable épreuve du feu pour les nouveaux gérants, qui ont du rapidement prendre la mesure de la tâche que représente le fait de travailler à la fois sur les marchés et au sein de leur boutique. Que ce soit sur la logistique, la qualité du service et des produits, ils ont du redoubler d’efforts pour être en mesure de donner le bon cap à leur entreprise en accompagnant leurs équipes et en se familiarisant avec les multiples métiers d’une affaire de boulangerie-pâtisserie-biscuiterie. Leur parcours dans le commerce et l’entreprenariat a laissé des traces et l’ambition qui va avec ne manquera sans doute pas de poindre, comme ils l’ont déjà annoncé dans des entretiens accordés aux journaux locaux : développement des marchés, d’autres points de vente fixes ou encore des « micro-ateliers »… avant de parvenir à faire éclore ces projets, il faudra consolider l’existant et s’assurer de la régularité des productions. C’est un sujet encore sensible aujourd’hui, car de réels progrès sont à faire : difficile d’occulter une viennoiserie approximative, des pains relativement peu hydratés et des biscuits trop secs et manquant de saveurs pour certains. Malgré tout, la belle gamme de sablés (au sarrasin notamment, très réussi) et gourmandises locales (kouign-amann, pommard…) reste très séduisante, avec des tarifs très abordables (l’ensemble des fours secs sont proposés au tarif de 18 €/kg)
On ne peut en tout cas que saluer la démarche du couple Gailly, qui fait perdurer une belle aventure tout en respectant ses fondamentaux -ingrédients de qualité (beurre AOP de Poitou Charentes, œufs plein air des Côtes d’Armor, farines CRC, fruits locaux et de saison), fabrication artisanale- et en y apportant des éléments de modernité bien nécessaires. Souhaitons leur de réussir dans leur tâche, et ainsi de réussir leur reconversion professionnelle en compagnie de leurs 12 salariés.
Infos pratiques
52 rue de la Gare – 35800 Dinard / tél : 02 99 16 04 71
ouvert du mardi au samedi de 7h à 19h30, jusqu’à 19h le dimanche. ouverture 7j/7 en juillet et août.
liste des marchés et autres informations sur http://biscuitsjoyeux.fr/
Absolument ! Les pains et biscuits Joyeux méritent le détour ! Produits délicieux, qualité top, accueil chaleureux ! Nous on craque pour le pain au cacao … mais il faut attendre le week-end pour ça !
De délicieux biscuits, pour tous les goûts, des nouveautés, de la diversité, des pains variés, et du pain de mie extra (je dirai le meilleur de la région !)
Idée de cadeau : la présentation des gâteaux dans les boîtes en fer blanc !
Les amis apprécient toujours
La boutique mérite le détour
La biscuiterie Joyeux ne date pas de 1963., elle est beaucoup plus ancienne. C’est le Père de Robert Joyeux qui a fondé ce commerce au tout début des années 30 et il vendait sur les marchés, celui de Dinard en particulier. Il presentait ses produits (galettes, mini cakes avec des fruits, etc) exactement comme vous le faites toujours, dans des boîtes en fer. C’était toujours lui qui vendait sur les marchés dans les années 45 et même 50. Au départ il habitait Saint-Lunaire, dans le Vieux Bourg, et il a commencé bien modestement, m’a-t-on raconté, dans le grenier d’une maison qu’il louait dans le Vieux Bourg.
Je crois qu’il serait bon de ne pas l’oublier.
Merci