Les marchés et moi, c’est une grande histoire d’amour. Du mardi au dimanche, comme un rituel, je commence ma journée par une petite visite dans un des marchés près de chez moi. Comme je me lève tôt, je suis généralement l’un des premiers clients… En même temps que la ville, le marché s’éveille, je le saisis avant qu’il devienne animé, quelques heures plus tard. Premières paroles, premiers sourires, premières pièces de monnaie qui tintent… J’aime ces moments.
A Paris, les quartiers sont parsemés de marchés, avec leurs histoires, leurs couleurs… et leurs commerçants, puisque c’est ce que l’on vient chercher. J’avais déjà eu l’occasion de vous parler du marché des Enfants Rouges à plusieurs reprises, et notamment de Carole, la tenancière de la magnifique Petite Fabrique (de retour depuis le week-end dernier, d’ailleurs, j’en profite pour vous conseiller une nouvelle fois d’y faire un tour !).
Aujourd’hui, c’est Alain, le fameux crêpier-boulanger du marché que je vous présente.
Sur son stand, ce personnage au caractère bien marqué et ne pouvant laisser indifférent propose un large éventail de produits aux gourmands. Commençons par les pains, présentés sur la partie droite du stand. On trouve des baguettes, des pains au levain, des petits pains variés, des pains typés germaniques (mies sombres et serrées) et depuis quelques temps une sélection de pains biologiques. J’avoue ne pas être un grand adepte du pain vendu sur un marché, celui-ci étant soumis pendant de longues heures aux aléas de la météo, même si dans le cas présent le lieu est relativement couvert. Dans tous les cas, on préférera les propositions les plus originales, telles qu’un pain à l’épeautre et aux graines, façonné en rond, comme une brioche. D’autres pains, ainsi que des viennoiseries très honorables sont également proposés, et permettront aux gourmands du dimanche matin de trouver leur bonheur sans trop courir.
Le plus grand intérêt de ce stand, ce sont certainement les fabrications maison, tels que les blinis ou les crêpes. Ces fameuses galettes sont vendues aussi bien nature – pour les blinis – que garnies de multiples ingrédients : salade, oignons, tomates, jambon, boeuf, saumon… Le choix est vaste et il appartient au client de faire le sien pour composer sa galette. Il est possible de composer un ensemble complètement végétarien, qui sera relevé de citron, graines de sésame ou encore de ciboulette. Pâte à blinis ou galette de sarrasin, le choix de la base est là encore laissé au goût de chacun, c’est bien vu. Si l’on est avide de découvertes, on se laissera sans doute tenter par une Socca, une spécialité niçoise peu commune par ici. Réalisée à partir de farine de pois-chiche, il faut la déguster chaude, c’est ainsi que l’on profite au mieux de son caractère moelleux et tendre. Pas besoin de couvert pour tout cela : voici un parfait exemple de la « street-food » défendue par certains chefs, tels que Thierry Marx. A l’inverse de ce dernier, Alain nous la fait partager en toute simplicité, sans concept ou artifice inutile.
Le succès accompagne notre crêpier, puisqu’il faut souvent s’armer de patience pour déguster ses créations. 20 minutes de queue, rien d’étonnant, les habitués vous le confirmeront mais en profiteront également pour vous rappeler que le jeu en vaut la chandelle. En effet, on devient vite accro à ce snacking sain et savoureux, mais cela ne serait rien sans le supplément d’âme apporté par Alain, son bob quasi-légendaire et sa verve. Plus qu’ailleurs, c’est l’homme qui donne toute sa dimension au produit et on vient tout autant pour l’un que pour l’autre.
En parlant d’humain, n’oublions pas de citer ses charmantes vendeuses qui l’accompagnent le week-end et servent les divers pains et viennoiseries avec sourire et douceur. La maison n’est d’ailleurs pas avare de petits cadeaux et attentions pour les fidèles, fait suffisamment rare pour être signalé.
Infos pratiques
Sur le marché des Enfants Rouges, 39 rue de Bretagne – 75003 Paris (métro Filles du Calvaire, ligne 8 ou Oberkampf, ligne 9).
ouvert mercredi, jeudi et vendredi de 9h à 15h, le samedi de 9h à 20h et le dimanche de 8h30 à 14h.
Faut-il y aller ? Bien sûr, autant pour le personnage (et ses charmantes vendeuses) que pour les produits. Les pains ne sont certes pas parfaits, mais quelques unes des spécialités ne sont pas dénuées d’intérêt, comme le pain d’épeautre aux graines ou le pain Germain. Les blinis maison sont tendres et savoureux, comme les galettes préparées à la minute, aux yeux du client. Voilà de la « street-food » saine et accessible.
Pour avoir déjà errer à plusieurs reprises dans ce charmant petit marché, je confirme : le monsieur sait vendre! (et il a bien raison) =)
s’il vous plaît inutile d’inclure mon message dans les « comment ».Je voudrais juste vous faire passer un message personnel.Malgré les critiques de certains vous essayez,à mon avec style et succés,de défendre la qualité et la tradition d’un métier (tradition ne rimant pas nécessairemenr avec ringardise).Ordoncques si je peux me permettre vous pourriez peut être avoir la même démarche avec un autre trésor:notre langue.Je fais ici allusion aux anglicismes que vous utilisez parfois.Ainsi snacking et street food sont des termes qui évoquent plus la malbouffe linguistique qu’autre chose.
Très cordialement
luc gahéry
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