Chaque jour, les boulangers font un travail comparable à celui des musiciens. Ils jouent une partition, suivent des recettes et tâchent de faire en sorte que cela donne un résultat harmonieux, qui soit agréable en bouche, tout comme la musique à l’oreille. Il arrive qu’il y ait quelques fausses notes, bien sûr, parfois il faut revoir ses gammes et jouer dans d’autres répertoires… On peut être bon ou mauvais boulanger autant que musicien. Il en est ainsi pour tous les métiers d’art et d’artisanat.
Dans le 16è arrondissement, l’avenue Mozart est une occasion rêvée pour les propriétaires de boutiques. En effet, elle leur donne une belle source d’inspiration pour le nom de leurs échoppes, qui tournent souvent autour d’un univers très musical. La boulangerie « A la Flûte Enchantée » n’y échappe pas et s’est mise au diapason.
Dans ce lieu, ouvert par Olivier Raybaud il y a plus de 10 ans, il est possible de déguster les produits sur place, grâce à une petite partie Salon de Thé. Le décor n’est pas particulièrement contemporain, on évolue dans un cadre pris entre rose et brillant, quelque chose de très traditionnel et commun dans ce quartier de Paris. Néanmoins, l’ensemble est bien tenu, les vitrines sont très propres et on sent un grand sérieux dans cette boulangerie.
Ce sérieux se retrouve du côté des pains, réalisés à partir d’une farine des Moulins Bourgeois. La baguette de tradition – certes tarifée à 1,30 euros, mais rien de surprenant dans le secteur – est tout à fait honorable : elle affiche une belle croûte dorée, un façonnage plutôt soigné et est agréablement craquante. Côté saveurs, nous sommes bien dans le domaine de la tradition, au travers d’un doux parfum de froment.
Quelques pains spéciaux apportent un peu d’originalité dans la boutique, comme le pain de la forêt noire – riche en graines et céréales, à la mie sombre et à la croûte épaisse, mais aussi diverses baguettes réalisées à partir de mélanges de farines. Les plus gourmands seront satisfaits par le « bun’s », un petit pain incorporant miel et fruits secs. Belle tourte de seigle également.
Pour les becs sucrés, la musique se prolonge avec un rayon pâtisserie très traditionnel, entre tartes aux fruits (malheureusement pas tous de saison, on retrouve notamment des framboises), tropézienne en vedette, fraisiers (en février, snif) et différents entremets au chocolat ou aux fruits (comme ce simili-Ispahan). Finitions soignées là encore, pour des gâteaux tout à fait honnêtes. Les viennoiseries suivent le même chemin, avec des croissants et pains aux chocolats de bonne facture. Le reste est un peu moins intéressant, même si l’on se laissera aisément tenter par l’une des gourmandises traditionnelles proposées par cette boulangerie (tuiles aux amandes, cakes…).
Côté salé, l’offre est assez variée, dépassant le cadre de la simple proposition boulangère. On retrouve en effet des plats chauds ou des salades, sans intérêt particulier. A cela viennent s’ajouter les habituels sandwiches, pizzas et quiches, très traditionnels. Pas de fantaisie ici, les classiques sont exécutés mais nous ne sommes pas en présence d’un chef d’oeuvre qui jouerait une symphonie lors de la dégustation. Néanmoins, on appréciera le côté pratique apporté par les tables et chaises du salon de thé, permettant de s’asseoir un peu, le temps d’une pause.
Le service est dynamique, souriant et les produits sont bien maîtrisés. Les sections traiteur et boulangerie/pâtisserie sont séparées, ce qui est plutôt bien vu, car cela permet aux clients « pain » de continuer à être servis rapidement au déjeuner.
Infos pratiques
Avis résumé
Pain ? La gamme de pains est réalisée avec sérieux, les croûtes sont bien dorées, signe de cuissons menées à leur terme. La baguette de tradition s’en sort honorablement, craquante et plutôt savoureuse. Le plus intéressant se situe sans doute du côté des pains et baguettes spéciaux, comme avec ce pain de la forêt noire, riche en graines, avec sa mie sombre et sa croûte bien épaisse. Notons également la présence d’une belle tourte de seigle et de diverses baguettes (mélanges de farines, céréales…), ainsi que de petits pains spéciaux. Les tarifs restent dans une moyenne acceptable compte tenu du quartier, la baguette de tradition est certes proposée à 1,30 euros les 250g, mais les pains spéciaux – dont la plupart sont vendus au poids – restent dans le domaine du raisonnable.
Accueil ? Jeune, dynamique et souriant. Les questions au sujet des produits sont répondues sans difficulté, et la séparation mise en place entre le service « traiteur » et le reste des produits permet d’assurer la fluidité de l’ensemble.
Le reste ? Les pâtisseries s’inscrivent dans le registre de la tradition, entre tartes, babas, éclairs, tropéziennes et entremets au chocolat ou aux fruits. Le tout est plutôt soigné et les becs sucrés trouveront de quoi satisfaire leurs appétits. Croissants et pains au chocolat sont à l’avenant, tout comme les quelques gourmandises parsemées dans la boutique (tuiles aux amandes, cakes…). Le reste est moins intéressant, à l’image de l’offre traiteur, sans grand attrait. Le cadre n’est pas très chaleureux, très « seizième » et traditionnel, mais on appréciera les quelques tables disposées dans l’espace salon de thé, permettant de prendre une petite pause en cours de journée.
Faut-il y aller ? Sans nous offrir un concert d’exception, la boulangerie A la Flûte Enchantée est une maison bien tenue, offrant une certaine cohérence au sein de ses diverses gammes de produits. Une bonne adresse pour le quartier, inscrite dans une tradition de qualité, aux finitions soignées.
M. raybaud devrait sans doute être plus présent dans ses boulangeries. Il découvrirait non seulement le métier qu’il ne semble pas connaître mais en plus que la qualité est d’une affligeante médiocrité au regard de son prix. Ses parents Claude et Maryse Raybaud avaient le soucis du détail et du goût. Lui n’a que le soucis du prix et de l’apparence. Si par chance vous croisez un petit homme chauve au yeux bleux délavés il y a de fortes chances pour que ce soit Olivier Raybaud; demander lui donc la recette aussi simple d’un croissant il y a de forte chance pour qu’il vous répondent que c’est compliqué a expliquer. Non pas qu’li veuille garder un secret ancestral, non, c’est simplement qu’il n’est pas un vrai boulanger et croit être un buzinesman. Malheureusement il n’est l’un ni l’autre et à la fin c’est nous les consommateurs qui en payont le prix. je boycotte.
Je suis tout à fait d’accord avec Simone. Et si vous voulez avoir de la viande dans vos gâteaux allez aux délices de Passy qui appartient aussi à Olivier Raybaud, en face du plaza Passy j’ai déjà eu un cafard dans une tropezienne, crêpes et dans un fard breton ( j’ai les photos) « écœurant » c’est boulangeries sont à éviter absolument
Cette boulangeries bénéficie d’un emplacement de choix, au cœur du quartier de la muette, juste à la sortie du métro…. et semble se contenter de cet emplacement de choix pour attirer la clientèle, car côté pain, comme côté pâtisserie… l’ensemble est correct, mais très moyen, et sans personnalité. Et comme les prix sont élevés (baguette à 1€30!), le rapport qualité-prix est décevant.