Les égéries sont monnaie courante dans le commerce, la restauration, ou même dans la vie des marques en général. Je trouve cela amusant, enfin, c’est assez symptomatique – pour ainsi dire – de la fascination que peuvent porter les hommes aux femmes, de leur caractère inspirant et de la source de créativité qu’elles représentent.
Pour Pierre Thilloux, ce fût Augustine… et sa fournée. Enfin, ses fournées, puisque l’on retrouve désormais 5 boulangeries à ses couleurs, dont 4 à Paris et une en banlieue. Autant dire que l’inspiration devait être grande, pour s’étendre de cette façon.
Une devanture bleue, affichant fièrement la réalisation « à l’ancienne » des produits, voilà pour la signature de l’enseigne. Le titre reçu en 2004 – la baguette de tradition des Thilloux a en effet été élue deuxième meilleure baguette de la Ville de Paris en 2004 – est également mis en avant. C’est d’ailleurs une chose qui pourrait avoir tendance à être « choquante », car ce ne sont pas l’ensemble des boutiques qui ont été primées, mais bien une baguette, produite un jour particulier de 2004. Dès lors, il est difficilement imaginable de retrouver la même qualité dans chacune des boutiques, de nombreux éléments rentrant en ligne de compte : qualité du four, formation du boulanger « local », … Au final, tout cela n’a plus grand sens.
Allons faire un tour du côté de l’adresse historique, rue Raymond Losserand, dans le 14è arrondissement. La boulangerie n’est pas bien grande, et la file d’attente en déborde bien souvent. A l’intérieur, on fait rapidement le tour de la gamme de produits, relativement courte – une bonne chose, au demeurant.
Au fil des jours sont distillés différentes ficelles et pains spéciaux, une pratique appréciable pour offrir au consommateur la possibilité de varier les saveurs au cours de la semaine. Raboliot, Abricot-Pistache, Ficelle au chorizo… des pains gourmands dont les tarifs ont tendance à grimper rapidement. Au delà de ça, des « permanents » sont proposés, tels que le pain de campagne, aux céréales et divers classiques de la boulangerie. La réalisation est sérieuse, dans la moyenne, rien à signaler. La star de l’endroit, c’est bien entendu la baguette de tradition – et ses déclinaisons en petits pains, pavés et autres ficelles. Le prix est plancher : 1 euro la baguette de 250g, notre porte monnaie est séduit, mais qu’en est-il de nos papilles ? Augustine nous propose là une jolie baguette de tradition, honnête et sans défaut particulier. Cuissons bien maîtrisées, mie élastique et agréable, croûte fine, conservation dans une bonne moyenne. Cependant, les arômes exprimés ne sont pas particulièrement marqués et on pourrait regretter une certaine platitude. Le rapport qualité/prix demeure cependant plus qu’acceptable.
Pour le reste des produits, on reste dans la même lignée, du traditionnel à la réalisation honnête, sans relief particulier. Côté sucré, les viennoiseries ne sortent pas de ce cadre, ordinaires mais correctes, et les pâtisseries se limitent à des classiques « de boulangerie ». C’est une démarche à saluer, car il n’y a pas d’éparpillement inutile, qui serait nuisible à la qualité des produits.
Si l’on s’intéresse au salé, les divers sandwiches et tartes sont frais et font leur office, qui est de nourrir des travailleurs pressés. L’offre a d’ailleurs son petit succès dans le quartier à l’heure des repas, d’autant qu’elle est assez bien mise en avant par le réfrigérateur latéral, qui regroupe les diverses propositions.
L’accueil est efficace, il ne faut pas en attendre des effusions de chaleur humaine, mais le travail est fait de façon sérieuse, parfois un peu rapide. Je trouve d’ailleurs que cela s’est amélioré ces derniers temps, ayant pu assister à des scènes plutôt désagréables par le passé. Espérons que cela continue sur cette voie.
Infos pratiques
96 Rue Raymond Losserand – 75014 Paris (métro Pernety ou Plaisance, ligne 13) / tél : 01 45 43 42 45
ouvert du lundi au samedi de 7h30 à 20h.
D’autres adresses à Paris et en banlieue : http://g.co/maps/9zfw
Avis résumé
Pain ? La baguette de tradition se défend bien, croûte fine, conservation correcte, mie bien alvéolée, même si l’ensemble manque de parfum et d’arômes. Son tarif très attractif – 1 euro – lui confère cependant un bon rapport qualité/prix. Le reste de la gamme est assez traditionnel, mis à part les pains spéciaux proposés au fil de la semaine. Les tarifs grimpent assez rapidement, partiellement justifiés par le caractère créatif – mais pas forcément original – des propositions.
Accueil ? En amélioration, assez professionnel même si pas toujours très souriant ni chaleureux. A voir si cette impression perdurera dans le temps, ce qui sera une excellente chose.
Le reste ? Rien ne dénote ni ne surprend particulièrement, tout est effectivement réalisé dans le respect de la tradition comme l’indique la devanture. Les tartes aux fruits sont de bonne facture, les sandwiches également, comme en atteste la clientèle nombreuse le midi.
Faut-il y aller ? Pourquoi pas. Cependant, il n’y a pas lieu de traverser Paris pour ses produits, assez traditionnels même si bien réalisés, d’autant plus que l' »enseigne » s’est installée un peu partout dans la capitale. Cette multiplication n’est d’ailleurs pas toujours une bonne chose, l’artisan perdant le contrôle sur la qualité quotidienne de ses produits, ce qui peut avoir un effet assez néfaste sur celle-ci au quotidien. Chez les Thilloux, les diverses adresses semblent être tenues avec sérieux. Rien d’exceptionnel, du sérieux cependant, donc peu de risques à prendre.
Pour avoir habité le quartier, je confirme que l’accueil est souvent limite… S’il est en voie d’amélioration, tant mieux.
Par contre, j’ignorais que l’enseigne s’était multipliée à ce point.
Sinon, dans mes souvenirs — un peu lointains, je l’avoue —, la galette des rois était pas mal du tout. Je me demande si c’est encore le cas.
Je confirme que les tartes salées, viennoiseries, pâtisseries (juste sucrées comme il faut) et les galettes des rois sont excellentes. Tout est ds un bon équilibre. La Tradi, bonne. Quand à l’amabilité je n’ai jamais eu à m’en plaindre. Le bobo parisien n’est pas toujours lui même très avenant, donc peut-être qu’elles se méfient. Lorsque les choses sont bien, il faut le dire. Donc merci à votre qualité de produits.
Je confirme que l’accueil de cette boulangerie s’est amélioré ces derniers temps. Il y a également un autre must dans cette boutique : les cannelés au très bon rapport qualité/prix.
De passage à Paris, je suis retourné à cette boulangerie que j’ai connue à son ouverture. Où la boulangère travaillait seule et où son pain était vraiment savoureux.
Je suis déçu de cette dernière visite. Pain de peu de saveur, croûte trop fine et molle, cuisson trop courte et accueil sans vie…
Moi qui me réjouissait d’y retourner !
En aparté, je suis heureux de constater, cher Rémi, que vous soyez allé chez Bruno Solques et à la seule bonne boulangerie de chez Kayser (2 en 1 en vérité, au 8 et au 14 rue Monge). Etonné, je suis, que vous ayez omis de parler de son pain Méteil.
Pour y avoir travailler ils font travailler au black : les 5 premières heures non payées et pour le reste : virée comme une malpropre à cause d’une salarié qui a peur de perdre sa place face à moi qui parle anglais et accueil avec le sourire. Une honte…j’y est travaillé 3jours…
Comment ça Estelle?? Pourquoi non payées? Je voulais aller m’y présenter? C’était quelle boulang’?
Patrons irrespectueux envers leur personnel, pour y avoir bosser je sais de quoi je parle.
Aucune considération pour le travail accompli, ce n’est jamais assez pour eux, et si on n’est pas assez soumis pour eux pour les dépanner quand ils virent du personnel comme bon leur chante, eh bien on se fait virer aussi. Vraiment enseigne à éviter si on veut progresser et trouver quelque chose de stable.