Les pilotes de voitures de course doivent parfois avoir bien du mal à revenir à des véhicules traditionnels : il seraient bien en peine de rouler à plusieurs centaines de kilomètres/heure avec des berlines ou citadines… Heureusement pour les autres usagers de la route, malheureusement pour eux ?
C’est un peu comme pour le reste des activités de la vie : il faut s’avoir s’adapter à son environnement et à l’outil que l’on a dans les mains à l’instant T. Un changement brusque peut être une excuse temporaire à un comportement déplacé, mais cela ne tient pas longtemps.
Jean-Michel Santacreu est passé des Grands Moulins de Paris avec un poste à hautes responsabilités – il était Directeur Régional Commerce de proximité Ile-de-France avant de quitter l’entreprise – à la… petite boulangerie, nommée Flaveur, à Suresnes (92).
Le véhicule et la route ont bien changé, mais le pilote ? Sa formation pour adultes au CAP Boulanger – suivie à l’EBP, comme cela s’entend – n’en a pas fait un homme neuf. Ses convictions et son approche n’ont, semble-t-il, pas varié.
Pourtant, dès lors qu’on fait le choix d’ouvrir une boulangerie artisanale, je pense qu’il faudrait en adopter les codes, saisir la mesure de l’engagement que l’on prend vis à vis de sa clientèle.
Le discours de ce « jeune » artisan aurait pourtant de quoi séduire au premier abord : se différencier par la qualité, le choix des matières premières, offrir des produits frais à toute heure de la journée…
Seulement, au détour d’une phrase, d’un virage, on se rend bien compte des ambitions qui animent l’homme au sein de son entreprise. D’accord, le temps était pluvieux le jour de mon passage, les routes glissantes… ce qui explique peut-être la sortie de route sur le sujet de la viennoiserie. Soyons sérieux, juste un peu.
Tandis que M. Santacreu prône le fait maison, il défend aussi ardemment la viennoiserie industrielle, en mettant en avant le peu de différences qui existeraient entre un croissant artisanal et ceux fabriqués par des entreprises comme Bridor sur leurs segments « haut de gamme ». Mieux encore, les machines seraient plus à même que l’homme d’aboutir à des produits d’exception.
Si je peux entendre l’argument de la régularité et de la facilité, le reste m’échappe. Tout autant qu’il semble échapper aux artisans ayant constaté une lente baisse, à long terme, de la consommation de viennoiseries après être passés en industriel.
Pour le reste, il est intarissable sur la qualité de ses process et produits. S’il omet de parler des pains élaborés à partir de pré-mixes, le levain naturel et la poolish qui seraient mis en oeuvre dans son fournil au quotidien ont droit à l’article. Certes, la gamme est assez étendue, avec le Compl’exquis et ses « pépites » (quelle trouvaille) de son, le Kapnor, les pains aux poids, la Tradition et la Grand Siècle (que seul le lamage semble différencier)… mais où est l’identité d’artisan ici ?
Le Carrefour Market attenant propose lui aussi un rayon boulangerie, la concurrence est donc frontale. Je ne suis pas persuadé que les choix réalisés ici développent nettement une quelconque différence.
Flaveur ou le goût du pain, c’est l’intitulé déroulé -tel quel- sur la façade et les sachets. Le sens de la phrase m’échappe légèrement, mais qu’importe. Même si la Grand Siècle se défend honorablement avec un goût de froment bien développé, que dire des pâtisseries approximatives présentées en vitrine ? Ces dernières auraient été élaborées avec un Meilleur Ouvrier de France… si c’est le cas, mieux vaut ne pas connaître son nom.
En réalité, c’est l’offre snacking qui demeure la plus prolifique ici : des salades à la large gamme de sandwiches, le consommateur ne manque pas de choix. Le partenariat tissé avec Loste est mis en avant sur les produits, comme gage de qualité.
Avant de partir, il ne faudrait pas oublier de s’intéresser un peu aux lieux : la boutique est sobre, moderne, sans âme. Le service est agréable et efficace, avec notamment un responsable de boutique lui aussi formé à la boulangerie, ce qui permet d’assurer des cuissons jusqu’à la fermeture sans nécessiter de personnel complémentaire. Que d’ingéniosité.
Infos pratiques
103 rue de Verdun – 92150 Suresnes (Tramway T2, station Belvédère) / tél : 01 71 05 50 90
ouvert du lundi au samedi de 7h à 20h.
ta visite a été très enrichissante on dirais 😉
Complètement. J’ai un nouveau regard sur la boulangerie artisanale, à présent.
Je suis passé acheter dans cette boulangerie. Je trouve que s’est très industrielle!!
Je fréquente cette boulangerie
Mais les croissant sont purement industriel (je suis fille d’un boulanger des années 80, avec four romain, je voyais mon pere prenparer les croissants à 3h du matin entrain de préparer sa pate feuilletée)
Donc boulangerie artisanale veut seulement dire que le PAIN doit être préparé et cuit sur place.
Pour le reste j’ai un fort doute
Y a qu’à voir la tete des croissant et pain chocolat ! Y a beau laisser la porte ouverte entre la boutique et l’atelier et la vue de la farine partout , ….mais ça ne changera pas mon avis
C’est normal , entreprise donc il faut faire rentre de l’argent
Mais tromper les gens ….mmmm j’ai du mal!
Il n’y a pas de doute : la viennoiserie est d’origine industrielle, j’en ai fait mention clairement dans mon billet.
Bonjour,
Je suis satisfaite du pain de la Boulangerie Flaveur et surtout de l’accueil, nous sommes toujours accueilli avec le sourire. je n’ai pas eu l’occasion de gouter la viennoiserie et la pâtisserie car je ne suis pas sucrée.
Merci à Jean-Michel et toute son équipe.
A très bientôt
Pour ma part, je suis très déçue de cette boulangerie. Je trouve les prix exhorbitants pour la qualité proposée. Je viens surtout le midi travaillant à côté, et un sandwich avec un dessert me revient à 9€ ! Des sandwichs, des plats du jour et des salades peu garnis qui plus est! Le pain quant à lui est sans plus… Côté service c’est très mitigé: un ou deux vendeurs se démarquent par leur gentillesse et leur accueil mais pour d’autres ce n’est pas encore ça.
J’irai goûter cette boulangerie prochainement pour évaluer la qualité et vous en donner un retour. Cdt