Je suis parfois frappé par le caractère « moutonnier » de certains entrepreneurs. Plutôt que de chercher à se démarquer, à offrir une vraie différence à leur clientèle, ils se contentent plutôt de reprendre les codes déjà existants sur le marché, en pensant que cela fonctionnera bien. Ce n’est sans doute pas complètement faux, car la clientèle sera réceptive à des messages connus. Seulement, il faut voir plus loin, et s’intéresser à ce que l’on pourrait faire ou créer pour continuer à exister et intéresser demain. C’est le propre de la nature humaine : l’évolution. Ceux qui stagnent sont condamnés à mourir, un jour ou l’autre. Le formidable cycle de la vie…
Ainsi, quand je vois l’engouement autour de la création d’épiceries et de magasins biologiques, je suis un peu perplexe. Le marché ne sera pas extensible à l’infini, et si l’ensemble des acteurs développent des offres similaires, il leur sera bien difficile d’attirer suffisamment de consommateurs pour subsister. C’est un peu le même combat que pour l’épicerie fine, car on se situe sur un segment similaire, avec des consommateurs au pouvoir d’achat élevé… et ces derniers ne sont pas si nombreux que ça.
Pendant 3 jours – du 20 au 22 octobre 2013, à Villepinte, c’est la nature qui s’est invitée au sein du Parc des Expositions… ou plutôt les produits dits « naturels », voire biologiques. Cosmétiques, entretien de la maison, aliments variés, régions… Il y en avait pour tous les goûts. Bien sûr, je n’y étais pas par hasard, et c’est en bon painrisien que je m’y suis rendu. Le secteur compte en effet plusieurs « poids lourds », bien implantés dans la panification biologique. Certains n’ont pas contribué à donner à ces produits une réputation que j’aurais souhaité connaître : acidité, mie compactes, saveurs parfois bien étranges ou manque de fraicheur… autant de qualificatifs qui sont encore aujourd’hui une réalité, même si elle tend à se marginaliser.
Cela n’empêche pas quelques entreprises de persister dans cette voie, visiblement convaincues des qualités de leurs produits. Biofournil était ainsi très fière d’annoncer la reprise et le développement de la marque L’Angélus, historiquement implantée dans la région troyenne. Celle-ci sera destinée à la distribution dite « spécialisée », c’est à dire les magasins bio et autres épiceries. On y retrouvera ainsi les fameuses camusettes et autres joyeusetés, sur lesquelles j’ai bien failli me casser quelques dents. Il faut dire que cette « boulangerie biologique » n’est pas avare d’idées géniales pour faire manger du bon pain à sa clientèle : entre un levain entretenu depuis 33 ans, avec aujourd’hui un caractère… bien trempé, des produits frais pouvant être envoyés à la demande par transporteur (« oh, vous savez, tout le monde ne consomme pas du pain frais »), etc… je suis reparti avec quelques cheveux blancs de plus.
Pour rester côté transformateurs, on pouvait également découvrir les produits de chez Cyril Pinabel, plutôt spécialisé dans les pains de mie et autres déclinaisons moelleuses, les viennoiseries et pizzas de chez Laborie, les pains sans Gluten de chez Schär ou les Recettes de Céliane (avec le lancement d’un pain « frais », en plus de ceux proposés en longue conservation)… mais aussi des producteurs dont l’activité reste principalement le pain frais, comme les pains de Belledonne ou les établissements Moulin. Malgré le fait qu’il leur soit difficile de proposer des produits équivalents à ceux d’un artisan en terme de fraicheur, on peut tout de même reconnaître les efforts menés pour proposer des pains moins acides et néanmoins savoureux.
Si l’on remonte la filière, quelques meuniers présentaient leur activité, à l’image de Borsa – Minoterie Dupuy-Couturier (et son fameux procédé de mouture inventé par Woldmar Borsakovsky), Decollogne ou encore la minoterie Prunault.
S’il y a bien une tendance à observer chez ces différents acteurs, c’est la volonté de proposer de la farine au consommateur final, en plus de leur gamme à destination des boulangers. Même si cela représente des efforts sur le conditionnement, des difficultés pour constituer un réseau de distribution, … c’est un débouché de taille pour des acteurs qui peinent aujourd’hui à intéresser des artisans parfois peu portés sur la qualité de leur matière première, mais plutôt sur son prix. Un terrain sur lequel les meuniers Bio auraient bien du mal à combattre, au vu du prix de la matière première, à moins de céder à des tentations plutôt douteuses, comme celle de faire fortement appel à des blés étrangers.
On notera également la présence de la marque Kamut, détentrice des droits sur ce fameux cultivar du blé Khorasan. Au delà du pain, l’entreprise mettait en avant les nombreux dérivés de cette délicieuse céréale : boulghour, boisson, pâtes, galettes craquantes… et même bière, avec un étonnant goût sucré !
En bref, Natexpo 2013, c’était… tout bio. Gageons que le pain Bio devienne tout aussi beau avec le temps, et que le label ne serve pas juste d’excuse pour vendre des produits souvent médiocres : c’est le goût qui demeure essentiel.
Salut, merci d’y être allé pour nous, j’ai reçu des invit’ mais je n’avais pas trop le temps ni la foie car je trouve déjà le carton d’invitation tape à l’œil et le bio, comme tout ce que les industriels touchent, devient une belle farce à mon sens, on voit des produits siglés AB à tout bout de champ, avec des produits qui sont à des milliers de km de ce que le bio tend à offrir aux consommateurs. Exemple=> Belledonne, visuel qui fait penser à de l’authentique, marketing bien rodé.Le patron et son argumentaire eux aussi sont bien rodés, après son laius sur le bio et le métier de boulangerie, la pérennisation dans le temps de l’activité du métier etc….J’aimerai bien voir notre parinrisien invité et tester ce qui se passe dans l’usine de fabrication de la vallée de belledonne vers le grenoblois, pour nous dire si de « pains » il n’y que le nom ou les méthodes de fabrications aussi…Après vient l’épineux sujet « le Le goût dans tout ça? » je ne peux pas reprocher à belle donne de vouloir donner du goût à ses articles, je pense au pain de meteil par exemple, mais le résultat ne m’a pas convaincus une seconde. Alors, le débat est encore une fois ouvert, faut il offrir de l’emploi à plus de 100 ouvriers en boulangerie pour relancer l’économie d’une région sinistré par le chômage, au détriment de ce que l’on appelait autrefois « du pain » tout en clamant haut et fort pour le qualitatif et se réclamant du bio…..Ou alors, proposer un modèle de franchise (je lance ça en l’air). Car je persiste à penser que la boulangerie doit retrouver son aspect d’antan à savoir un business local, produits locaux, culture CRC par exemple (est un modèle louable à bien des égards) en bio pourquoi pas si ça n’est pas au détriment du goût. Un boulanger, se doit d’être un artisan amoureux de ce qu’il fait, je sais que les contraintes économiques et administratives dans notre partie de l’hémisphère sont plus que nombreuses, que l’on tue l’artisanat, qu’il est presque mort dans notre pays, son perf’ depuis des décennies, que les consommateurs ont tellement été habitués à manger de la cochonnerie appelée pain. Il reste quelques irréductibles gaulois qui militent et œuvrent pour le pain que l’on pain tel que notre pays l’a inventé (je dis inventé à dessein). On en est venu à un tel extrême qu’aujourd’hui, que manger sain est un logo => AB. alors que cela devrait être inscrit dans les lois organiques de notre état, à savoir, messieurs les industriels, « bio » ou conventionnels, il est interdit de mettre des correcteurs, additifs, et autres cachoteries nocives dans vos farines pour masquer une faiblesse d’une récolte à l’autre, de moudre ses dernières dans des conditions peu catholiques, et de siglé tout ça « label rouge’…..En définitive, on se retrouve, consommateurs, à aller acheter jusqu’à 5 fois le prix de la farine, bio, pour se donner bonne conscience et pour alimenter un système de personnes qui n’ont rien de philanthropes….
Bonjour rémi! je suis triste d’apprendre que l’Angelus à été vendus . Il y à 4 ans moi et le patron de la marque avions commencé à réfléchir a son implantation parisienne. Chose qu’il n’à pas réaliser plus par manque de temps que d’argent hélas .