On devrait toujours être mieux préparés aux mauvaises nouvelles. Vous savez, celles qui vous minent le moral au fil de la journée, sans crier gare. Celles qui vous donneraient envie de rester couchés, ou bien d’aller voir si au final, l’herbe ne serait pas plus verte ailleurs. En définitive, la fuite n’est pas une solution et il demeure préférable de rester sur le terrain pour mieux comprendre et répondre à la grisaille, à grands renforts de couleurs et d’espoir. Même si c’est difficile, même si le découragement guette.

Le Moulin de la Vierge, Paris 1er

Je dois dire que je l’étais, découragé, en passant en ce début de semaine rue des Petits Pères, dans le 2ème arrondissement. C’était ici que Lionel Favario avait repris, il y a tout juste un an, la boulangerie « Au Panetier », avec la ferme volonté de redonner ses lettres de noblesse et d’antan à ce lieu chargé d’histoire. Pour cela, le boulanger, reconverti « sur le tard », avait mis au point des produits typés et rustiques, collant parfaitement à l’ambiance du lieu. Pain des Petits Pères, fouace aveyronnaise, tarte fine aux pommes, croquant aux fruits secs entre autres pâtisseries et gourmandises traditionnelles… les efforts étaient aussi notables que nombreux.

On peut en parler au passé car l’aventure a tourné court. Du fait de la lourdeur de la charge financière que représentait la boulangerie et le bar attenant, détenu également par M. Favario, l’entrepreneur a fait le choix de céder l’ensemble à un acteur bien connu sur la place parisienne… puisqu’il s’agit du Moulin de la Vierge.
En effet, la devanture affiche à présent ses couleurs, de même que les produits et tenues des vendeuses. Il faut dire qu’il n’y a pas de choc culturel, l’enseigne ayant fait de ce type de boutique sa marque de fabrique, au point en recréer avec la complicité de Lucien Helle.

Le Bar du Moulin de la Vierge, Paris 1er

Ce choix n’est pas le fruit du hasard, puisque Basile Kamir – fondateur de la micro-chaine boulangère – est un ami de la famille. L’aile restauration est aussi de la partie, puisque le Vide Gousset a mué en « Bar du Moulin », probablement en association avec le groupe Costes, partenaire-associé très proche du Moulin de la Vierge. Alors que l’on avait assisté à la cession progressive de plusieurs adresses de cet ancien porte-drapeau du « bon pain » à Paris (rue Fondary il y a déjà plusieurs années, mais également rue de Lévis plus récemment), la marque serait-elle repartie dans une logique de développement ? A voir.

Intéressons-nous tout de même à ce qui se passe ici : exit les produits spécifiques proposés jusqu’alors, on retrouve des standards, contribuant ainsi à l’uniformisation globale de l’offre boulangère : Paresseuse, Campagne Bio, millefeuille… des classiques qui ont fait le succès de la « Vierge ». L’organisation de l’espace de vente a été légèrement revu. J’avais eu l’occasion d’en parler, le fournil s’inscrit directement dans le prolongement de cette boutique « d’époque », et compte notamment un four à bois. Comme l’indique la devanture, ce dernier devrait reprendre du service après avoir été rénové afin de le rendre à nouveau productif, ce qui n’était plus le cas jusqu’à présent. Là encore, cela s’inscrit bien dans les codes développés par Basile Kamir depuis ses débuts, avec la présence d’un four à Gueulard dans la boutique historique de la rue Vercingétorix.

J’en profite pour souhaiter à Lionel Favario une excellente continuation pour ses projets futurs, même si sa fouace me manque déjà.

Infos pratiques

10 rue des Petits Pères – 75002 Paris / tél : 01 42 60 90 23

4 réflexions au sujet de « La Boulangerie du Vide Gousset débute une nouvelle page… Vierge »

  1. AAAAAAAAAAH… non :’-(
    Le pain des Petits Pères était mon préféré de tout Paris ; et sa déclinaison noix-raisins, une raison de faire des kilomètres en jogging, juste pour tenter ma chance. Requiem for a dream…

  2. Mon Dieu

    Je faisais le détour des que possible pour acheter le pain des petits pères qui était vraiment TRES TRES sympa… le flan aux oeufs était aussi dans son genre un classique du genre

    la dernière fois je suis arrivé le jour du changement de propriétaire – je fais part de ma surprise et déplore la disparition de mon pain préféré du moment, on me conseille une sorte de boule de campagne je suis vraiment désolé de le dire mais je ne l’ai jamais finit …. je suis peut etre mal tombé, mais j’ai trouvé ça bof

  3. je suis allé au Moulin de la vierge cet après-midi,
    j’ai commandé avec ma maman un Baba au Rhum, un jus de fruit et un café,
    la caissière nous demande si c’est sur place, je dis que oui. Nous payons donc le supplément « sur place ». Jusque là, rien de dingue.
    Nous nous installons sur leur petite terrasse, dehors, la serveuse nous apporte le café, et nous dis que pour la terrasse extérieure, c’est plus cher. Plus cher ? Plus cher que le supplément « sur place » ? Oui Monsieur. les suppléments sur place c’est pour l’intérieur.
    Trois tarifs pour une même commande, étrange …

    Voilà, bienvenue à Paris, bienvenue quartier Montorgueil et bienvenue aux nouvelles chaînes du type Coste qui prennent leurs clients pour des cons.

    J’ai demandé à me faire remboursé, ce qui a été fait, et la prochaine fois je leur offrirais un « supplément » Baba au Rhum dans la gueule.

    Je vis dans ce quartier depuis 15 ans et 99% des commerçants sont devenus de bien tristes abrutis aux méthodes absurdes pour remplir leurs tiroirs caisse.

    Associations de quartier, Mairie du 2eme, riverains, unissons nous pour dégager les terrasses de ces vendeurs de Moulin à merde !

    Bonne fin de journée
    Michaël

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