Je suis parfois comme un touriste des boulangeries et du pain. Vous savez, ce public assoiffé de curiosités, à la recherche d’un peu de folklore local, pour avoir l’impression de bien saisir la culture locale. Bien souvent, ce n’est d’ailleurs qu’assez superficiel, car ce n’est certainement pas dans quelques couleurs un peu tapageuses et spécialités sorties de leur existence quotidienne que l’on peut apprécier une culture. Je fais le parallèle mais, j’espère que vous vous en êtes rendus compte, nous ne sommes pas tout à fait dans la même démarche ici… ou alors mes vacances ont déjà bien duré !
Pour autant, je crois qu’il est toujours bon de s’approcher un peu des adresses qui s’inscrivent dans ce fameux folklore boulanger dont je vous parlais plus haut, des boutiques où le temps semble être arrêté… pour le meilleur, mais aussi pour le pire. Le pire, pas exactement, mais en tout cas un certain manque de dynamisme.
C’est le cas dans la boulangerie Asselin, située dans le quartier des Gobelins. La devanture annonce la couleur : la maison est restée figée dans les années 80, ce qui a pour conséquence directe de nous proposer une ambiance un peu rétro, qui tranche nettement avec les standards boulangers développés ces dix dernières années.
Il n’est pas uniquement question d’agencement, mais surtout de produit : le pain de Tradition s’est développé et nous a permis, pour beaucoup, de retrouver un produit de qualité accessible.
Chez Roger Asselin, installé ici depuis 1990, le pli ne semble pas avoir été vraiment pris : on retrouve en effet beaucoup de pains gonflés à la levure, et les « baguettes de campagne » ou de Tradition ne relèvent pas vraiment le niveau… Voilà qui ne met pas vraiment en valeur les farines des Moulins Bourgeois, mises en oeuvre par cet artisan. Les plus gourmands pourront tout de même se tourner vers les spécialités de baguettes garnies, ces « tradi-apéro » déclinées au choix au roquefort et aux poires, aux olives vertes, noires et au romarin, aux oignons et au gruyère… cet apport d’ingrédients aura pour effet de masquer un peu la faiblesse aromatique du support, au moins.
Impossible cependant de passer son chemin et de ne pas s’intéresser à la spécialité affichée de la maison… les sablés. Deux couches croquantes, généreusement garnies. Praliné noisette pour « l’Ecureuil », Poires-amandes pour le Bourdaloue, Pistache pour le Délice Pistache… Le choix ne manque pas. Quant au goût ? Il s’agit là d’une gourmandise régressive, un peu comme un souvenir d’enfant, doux et sucré… Difficile de critiquer tout cela.
Côté sucré, l’autre spécialité des Asselin semble être de proposer des produits que l’on pourrait tout à fait retrouver dans les circuits de distribution traditionnels : confitures Francis Miot, caramels Saint-Michel, chocolats Milka et autres Coucougnettes… le caractère distrayant de ce curieux spectacle nous en ferait presque oublier les viennoiseries sans intérêt, les millefeuilles noyés sous leur glaçage, les fraisiers en hiver, les religieuses inélégantes… Ne nous attardons pas.
On pourra tout de même se consoler avec ces amusantes gougères aux olives, proposées en marge des habituels sandwiches et fougasses à oublier. Il y aurait de quoi se laisser tenter par l’attrait de la « nouvelle formule » à 7 euros 20, incluant 1 « salé », 1 pâtisserie et 1 boisson mais… non, finalement, non.
Ce qui est rassurant, c’est que l’accueil est à l’image du lieu, délicieusement vieillot. Madame est aux manettes, accompagnée d’une vendeuse. Même si les produits ne sont pas forcément au diapason, l’ensemble respire la douceur et on s’arrêterait presque uniquement pour le « spectacle », pour se protéger un peu de ce monde un peu furieux qui s’agite au dehors.
Infos pratiques
65 Avenue des Gobelins – 75013 Paris (métro Les Gobelins, ligne 5) / tél : 01 43 31 01 92
ouvert du mardi au dimanche de 7h à 20h15.
Avis résumé
Pain ? Evitons ces produits gonflés à la levure, à la conservation plus que moyenne. Les baguettes de campagne et de Tradition ne parviennent pas à relever le niveau, et seule la « spécialité maison » de baguettes garnies (les fameuses tradi-apéro) a plus de saveur… grâce aux ingrédients aromatiques ajoutés. Les déclinaisons ne manquent pas : au roquefort et aux poires, aux olives vertes, noires et au romarin, aux oignons et au gruyère… ce n’est pas cher et c’est gourmand. Pourquoi pas, après tout.
Accueil ? A l’ancienne. Dans cette boutique à l’allure rétro, le service l’est tout autant : « Madame » et une vendeuse assurent la vente des produits, « Monsieur » est au fournil… C’est un peu comme si rien n’avait changé depuis 1990, date de l’installation de l’artisan.
Le reste ? Mieux vaut sans doute se concentrer sur la spécialité de la maison, les sablés garnis. Praliné noisette, Poires-amandes, Pistache, Caramel-Noix… Une gourmandise régressive qui nous fera oublier le caractère approximatif des viennoiseries, pâtisseries, sandwiches et autres produits issus de l’industrie venus garnir les rayons « confiserie » de la boutique.
Faut-il y aller ? Pour le folklore, sans doute. Cela ne manque pas d’avoir un caractère fascinant, comme si le temps s’était arrêté à la porte de la boutique. Seulement, dehors, même si le monde a pu prendre des couleurs bien sombres, la boulangerie a évolué et propose aujourd’hui des pains bien différents de ceux du début des années 90… Alors on s’imprègne juste de l’ambiance du lieu, on croque dans un des sablés – spécialité de la maison – et on continue notre périple painrisien…
Votre article sent bon l’autogargarisation. votre façon de dénigrer cet artisan demeure vaguement ridicule et exagérée. Nous sommes clients de cette boulangerie depuis ses débuts et franchement, ce que vous décrivez est assez loin des réalités. Il est aisé d’écrire des choses sans fondement et de s’en faire le pourfendeur. Tout ça ressemble à une caricature où vous délayez un yaourt sans saveur…..Vous voyez comme il est aisé de faire impression avec des mots sans que derrière il n’y ait rien, aucune matière.
Heureusement que l’intéressé n’a pas vraiment le temps de lire ce torchon sinon il en tomberait de son four.
J’ai beaucoup aimé le passage sur le yaourt. Merci d’avoir distrait ma journée.
Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites. Je me suis arrêtée aujourd’hui dans cette boulangerie et j’ai eu une impression tellement positive que j’ai cherché d’autres avis sur le net et voilà que je tombe sur vous. Pour ma part j’ai trouvé cette boulangerie très sympathique …j’ai eu l’impression de rentrer dans une de ces boulangeries que l’on trouve encore dans certains villages français. Le pain était délicieux et j’ai acheté une boîte de choux a la crème (simples et bon) qui sont pratiquement introuvables dans les autres pâtisseries parisiennes : délicieux ! Les gâteux sont donc bons, grands et pas cher. Je compte y retourner.
Cet article est un torchon. Facile de critiquer un mec qui se lève depuis 40 ans à 1h00 du matin pour nourrir le bon peuple. L’artisan que vous dénigrez est un travailleur de la première heure qui ne ménage pas sa peine pour garnir sa boutique de produits faits maison. La critique facile et faite non sans ironie vous discrédite.