La vie est faite de sentiments plus ou moins agréables. De journées plus ou moins longues. De périodes plus ou moins difficiles. Il m’arrive rarement de m’asseoir, de me reposer un peu, de regarder passer le temps et les gens. Toujours à courir après l’instant d’après, je finis inévitablement par ressentir une certaine… solitude.
Solitude parmi les autres, en définitive, puisque je rencontre souvent des personnes intéressées par mon travail, des personnes qui me reconnaissent ou qui me manifestent leur sympathie… ou leur antipathie, au choix. En définitive, ces échanges ne demeurent qu’éphémères et quelque peu superficiels, limités à des sujets précis. Je ne comprends pas le monde autant qu’il ne comprend pas. Certains me voient comme un grand passionné de gastronomie, de produits fins, de pain… comme si cela constituait pour moi une finalité, un moyen d’accomplissement. Il y a erreur, en réalité, car je ne considère tout cela comme des moyens de s’échapper un peu, d’apporter des notes de couleur dans des journées parfois bien grises, dans un monde triste et répétitif.
Solitude dans mon « travail », puisque je suis auteur d’un blog et rien de plus, je n’ai pas d’entourage professionnel et j’accomplis chaque jour une tâche dont la finalité pourrait paraître bien obscure en définitive… J’aimerais pourtant faire plus, mettre au service d’une communauté, d’une entreprise, mes compétences et mon envie de développer des projets qui feraient que, justement, des gens puissent se sentir moins seuls dans leurs attentes et besoins… tout simplement en portant une attention particulière aux détails, à la qualité, aux attentions que l’on porte à chacun. Pour du pain ou pour quoi que ce soit d’autre, d’ailleurs.
Solitude dans ma démarche de painrisien, puisque je n’ai pas vraiment l’impression que ma démarche soit vraiment partagée ni ne mène vraiment quelque part. Sur le long terme, difficile de tenir une position où l’on ne trouve pas de quoi se dire que l’on va dans la bonne direction… En plus des méprises profondes sur mes intentions ou motivations.
Au final, nous partageons tous nos solitudes. C’est sans doute pour cela qu’elles sont aussi pesantes à long terme : les unes écrasent celles des autres en s’exprimant, et le tout serait peut-être plus vivable si elles se faisaient plus discrètes… d’où une tentation certaine de s’isoler et de rechercher le calme, le vrai, le simple. A l’abri du bruit du monde.
Ne voyez pas ici une quelconque plainte, une volonté de rejeter ce fait sur le reste du monde. Sans doute en suis-je responsable, sans doute mon état physique ont participé à instaurer une situation pour laquelle les issues paraissent bien lointaines… les distances s’élargissant avec le temps et l’usure, d’ailleurs.
« Il y a une étoile mise dans le ciel pour chacun de nous, assez éloignée pour que nos erreurs ne viennent jamais la ternir. » (Christian Bobin).
Je vous souhaite d’en voir la lumière et qu’elle éclaire votre chemin.
Voilà une des raisons pour lesquelles j’aime rencontrer les gens à travers mon blog.J’ai eu la chance de rencontrer certaines personnes qui sont devenues de véritables amis. Et quoi de plus beau quand d’une passion commune naît une sincère amitié ? C’est tout ce que je vous souhaite dans vos rencontres gourmandes. C’est le meilleur remède contre la solitude dans ce monde virtuel : les rencontres, l’écoute et le partage.
Billet assez triste aujourd’hui…
La solitude est avant tout un état d’esprit et un ressenti qui peut être partagé par beaucoup de personnes, y compris celles qui sont très entourées et qui ont une vie active bien remplie…surtout lorsque que l’on est parisien justement…
Disons en plus que la pèriode n’est pas vraiment la plus opportune pour faire plein de projets et voir la vie en rose.
Mais je suis certaine qu’en organisant des soirées autour du pain, du genre accord avec d’autres aliments, ou boissons…. moyennant une petite participation financière de chacun , cela pourrait avoir un certain succès et permettre de mieux partager votre passion(une petite idée comme ça en passant…)
« Solitude parmi les autres »
ca me fait penser a une phrase d’un film de terrence malick,la ligne rouge,un personnage demande a un autre « ca vous arrive de vous sentir seul », l autre repond , »seulement avec les gens » .C’est souvent vrai.
« ces échanges ne demeurent qu’éphémères et quelque peu superficiels, limités à des sujets précis »
Difficile de parler de sujets profonds et personnels quand on croise ou cotoit une personne qu’occasionnellement,dans une societé ou tout est jugé on ne peut que passer pour bizarre si on sort un peu de la norme.. A toi d’approfondir avec les gens si tu le souhaite,la solitude c’est bien pour apprecier certaines choses,mais tu veut des contacts en evitant mondanitées et gnan gnan c’est a toi de faire le pas
« Certains me voient comme un grand passionné de gastronomie, de produits fins, de pain… comme si cela constituait pour moi une finalité, un moyen d’accomplissement. Il y a erreur, en réalité, car je ne considère tout cela comme des moyens de s’échapper un peu…. »
les deux peuvent etre sont compatibles,tu es jugée par l’image que tu renvois,tu dois donc donner cette image la,un but et un echapatoir,pour moi c’est une tres bonne chose dans la vie.
« sollitude dans ma démarche de painrisien, puisque je n’ai pas vraiment l’impression que ma démarche soit vraiment partagée ni ne mène vraiment quelque part. »
Ca c’est toi qui le dit,je sait pas si tu le pense vraiment .mais fait ce que tu as envie de faire,comme tu le sent,ne cherche pas a essayer d’imaginer ce que peuvent penser les autres,pour ma part ton « travail » a influé dans ma vision du pain et m’a fait decouvrir des boulangeries que je n’auraient jamais devouvertes sans l existence de « painrisien »,tu as sans doute influé positivement sur d’autres personnes meme si tu ne changeras jamais le monde ni la boulangerie.
Bonjour,
votre blog est un des meilleurs qui existent en la matière
vous êtes pro, vous rédigez parfaitement et vous permettez à ceux qui vous lisent de découvrir des lieux meconnus
pour ce qui me concerne, votre tache est accomplie et mériterait même d’aller plus loin…
Ne te décourage pas. Quelque part je comprends ta situation. Même si on déteste notre job, le lieu de travail reste un cadre de socialisation, et sans cela (puisque tu ne travailles pas, si je ne trompe pas?), on peut très facilement se perdre. C’est bien que tu fais des efforts avec ce blog de sortir de cette solitude qui peut facilement envahir les gens qui ne travaillent pas (quand je dis travailler, je veux dire, aller dans un bureau avec des collègues).
Je suis d’accord avec ce que disent Baptiste et Colin ci-dessus. L’image qu’on donne au monde c’est souvent dans nos propres têtes. Et pourquoi pas organiser une rencontre des lecteurs de ton blog, justement pour sortir de ton solitude?Je pense avoir lu dans un ancien billet que tu prépares ton CAP boulangerie? Ca avance bien? Tu pourrais en parler ici, qu’on puisse partager ton chemin!
Pour reprendre le commentaire précédent et les commentaires du billet du 22 juin 2012 ( j’ai recherché parce que j’étais certaine que l’idée avait été lancée ), tu pourrais organiser une rencontre avec les lecteurs de ton blog. Je n’ai pas trop d’idée pour le lieu et les « thèmes » pour la rencontre, mais en y réfléchissant à plusieurs…
Je comprends bien ton sentiment de solutide. Je l’ai assez longtemps ressenti.
Courage Rémi.
Votre démarche n’est pas vaine.
Combien de personnes ont pu, grâce à votre travail de recherche de bonnes boulangeries (et quelques pâtisseries), découvrir des artisans de qualité ? A mon humble avis, nous sommes un certain nombre, heureux chaque semaine, de pouvoir découvrir des produits dont nous aurions probablement longtemps ignoré l’existence en votre absence.
Donc, non, ce n’est pas une tâche inutile.
Vos articles permettent de prendre conscience qu’une boulangerie de qualité existe encore. Et pour la développer, il faut une clientèle informée, exigeante et fidèle, toujours plus nombreuse.
En tant que clients, nous sommes bien souvent limités à des produits de médiocre qualité (en province notamment, où la boulangerie « du bourg » est le point de ravitaillement obligé des moins mobiles).
On a beau dire : « vous devriez proposer une gamme moins large, mais avec des pains sur levain à fermentation lente, de meilleure qualité ». Il ne se passe rien (par méconnaissance des clients habitués à des pains bourrés de levure, blanc, sans goût qui seraient déroutés ; par contraintes techniques du boulanger qui doit s’occuper des pains, gâteaux dans un temps réduit et sans doute parfois sans compétences affirmées… et rembourser les avances « Festival et autre Bannette »).
Oui, il est difficile de faire changer les choses mais il faut tout de même essayer. A force d’insister…
Et votre site sert à cela : informer sur les bonnes pratiques et rallier petit à petit un nombre croissant de gens qui ne souhaitent qu’une chose : un retour à des produits vrais, de qualité.
Et comme l’avait suggéré un lecteur cet été, pourquoi ne pas organiser aux beaux jours un pique nique ou autre rendez-vous entre un petit groupe d’amateurs de pains ? Cela pourrait être intéressant de confronter ses avis et de découvrir, même superficiellement dans un 1er temps de nouvelles personnes (et pourtant, je suis d’un naturel solitaire).
J’ai découvert ton site en recherchant une galette vraiment traditionnelle pour fêter l’Epiphanie. Et si on enlève tous les sites spécialisés ou/et de tendance qui font de la publicité tapageuse et d’une objectivité tout à fait douteuse pour les grandes institutions parisiennes, on ne sait pas du tout quelle boulangerie/pâtisserie de quartier mérite le détour. Depuis, je continue de le parcourir chaque jour en remontant tes nombreux posts. Je suis très impressionné par la qualité rédactionnelle de l’ensemble, on perçoit de la passion mais aussi une profonde intégrité qui donne beaucoup de crédibilité à l’ensemble. Je ne peux donc que t’encourager à poursuivre ce projet, en dépit des doutes qui t’assaillent à travers ce post.
Et pour te démontrer l’utilité et le potentiel de ta démarche, prenons le secteur de la restauration. Il existe depuis longtemps des guides sous forme de livres (Michelin, Gaut&Millau, Lebey) ou de rubriques dans les magazines qui s’efforcent d’aider les clients à mieux choisir les restaurants (7 850 restaurants dits « traditionnels » répertoriés rien qu’à Paris!). Leur objectivité, surtout dans les magazines, était déjà discutable, on tombe trop souvent à de la publi-information complaisante, qui ne prend comme axe que le premier mot, la publicité.
L’avènement d’internet, d’abord au domicile puis désormais en mobilité, de part ses incroyables possibilités techniques, mais surtout son esprit participatif et sa liberté d’expression, a révolutionné ce secteur des critiques gastronomiques. Désormais, il existe une petite dizaine de sites spécialisés qui donnent accès aux avis de M Tout-le-monde, sans compter les innombrables blogs de critiques gastronomiques amateurs. L’offre est si prolifique qu’il devient même difficile de d’accorder du crédit à telle source plutôt qu’à une autre. Devant le succès croissant de ces sites auprès des clients, les restaurateurs peu scrupuleux exploitent sans vergogne les failles et l’anonymat du système pour promouvoir leur établissement.
Ainsi, à défaut de révolutionner le secteur de la restauration, qui cède de plus aux sirènes de la standardisation et de l’industrialisation pour maximiser sa profitabilité, n’ayant que faire de l’amour du métier, cette dynamique des critiques gastronomiques amateurs aide précieusement le client à découvrir de véritables pépites. Et le bouche à oreille numérique aide par suite les vrais cuisiniers qui cuisinent (un pléonasme qui en réalité n’en est pas un) à prix décent (car la cuisine de qualité et inventive ne doit pas être réservé à une élite fréquentant les palaces et étoilés michelins). Par modestie, par manque de temps (acheter soi-même ses produits bruts et les cuisiner, ça prend du temps!), ou manque de moyen, cette espèce en voie de disparition communique par l’assiette, et non en frayant avec le microcosme parigo-bobo-gratte papier ou sa version 2.0 qui blogue, pour obtenir des articles dithyrambiques.
En ce qui concerne ton secteur, je pense que l’exigence d’une partie croissante des clients est au moins aussi élevée que pour les restaurants. On avait assisté à une vraie montée en gamme de la boulangerie à la fin des années 90 et début 2000 avec les baguettes de tradition. Je pense qu’une majorité de consommateurs savent désormais distinguer les chaînes type Paul et simples dépôts de pain des vrais boulangeries. Mais on commence aussi à voir l’envers du décor depuis quelques années avec les viennoiseries et pâtisseries surgelés, les ateliers centralisés où l’on fabrique à la chaîne des produits standardisés disséminés dans les points de vente parisiens…
Ton site aujourd’hui permet de séparer le bon grain de l’ivraie (formule on ne peut plus appropriée!), afin justement de trouver le meilleur pain et autres douceurs sucrés chez les artisans fiers et respectueux de leur métier. Il me semble que tu es à la recherche d’un emploi, et ce travail sur ton site constitue indiscutablement un atout à mettre en avant dans les entretiens ou dans toute rencontre professionnelle, car il démontre à la fois ta passion pour ce secteur, mais aussi des qualités rédactionnelles, un savoir faire technique en conception de site, qui peut s’appliquer dans de nombreux domaines.
Les nombreux commentaires d’encouragement de tes lecteurs prouvent la qualité de ton travail et la sympathie qu’ils ont pour ta personne. Et si la virtualité de tous ces échanges te pèse, je rejoins les avis ci-dessus. Tu pourrais si tu en as envie organiser une rencontre entre les différents lecteurs qui partagent les mêmes valeurs que toi. A toi de fixer le lieu, l’activité, et ce sera sur le plan professionnel, une autre corde à ton arc, l’évènementiel, et sur le plan humain, de vrais échanges très enrichissants à n’en pas douter.
Bonjour,
J’ai déjà eu l’occasion, parmi bien d’autres lecteurs assidus de vous féliciter pour votre démarche et la grande qualité de vos prestations et de votre blog (en un mot je suis un admirateur de votre talent – toute brosse à reluire mise à part)
Votre billet d’humeur sur la solitude me fait réagir et m’incite à prendre contact avec vous.
je souhaiterais pouvoir vous rencontrer dans les jours à venir pour discuter avec vous.
A mon sens il vous manque un projet concret. Peut-être pourrions nous y réfléchir ensemble ?
A très bientôt, peut-être…
Patrick RENAULT
Bonjour à tous,
Merci pour vos commentaires qui me touchent beaucoup.
Pour y répondre de façon globale parmi les points qui ont été évoqués, nous pourrons en effet organiser une rencontre au retour des beaux jours, même s’il faudra lui trouver une forme intéressante : je voudrais éviter une grande réunion où l’on exposerait et dégusterait quantités de pains, sans forcément apprécier le travail des artisans.
J’ai bien conscience que ce blog permet à des consommateurs de découvrir de bonnes adresses, à distinguer les bons artisans des moins bons, et je ne peux que m’en réjouir car cela va bien dans le sens d’une amélioration de la qualité des prestations en boulangerie artisanale.
Concernant le CAP Boulangerie, je n’ai pas commencé sa préparation, étant toujours pris par des impératifs de santé et notamment par une grande fatigue (d’ailleurs plus morale que physique) qui rend les choses, et le quotidien, plus compliqués. Je me bats contre les conditions météos qui ne sont pas très clémentes, et surtout pas avec moi qui n’ait pas beaucoup de protections. Cependant, je suis loin de me plaindre.
Dans tous les cas, merci pour vos propositions, vos encouragements… qui ne manquent pas de m’encourager.
Belle journée,
Rémi
On ne s’enferme pas dans la solitude, ce sont les autres qui nous y enferment. Car lorsque vous êtes en couple, les gens vous côtois et vous invite, mais dès que vous vous retrouver seule, après un divorce ou un deuil, les gens commencent à vous ignorer, vous laissant seule avec votre solitude. La solitude nous fait vieillir plus vite que le temps !! Elle nous ronge à l’intérieur et nous fait descendre aux enfers, alors qu’on aurait préféré se promener dans le jardin du Paradis.