On ne s’y intéresse pas forcément, mais le 12è arrondissement regorge d’adresses gourmandes et plutôt discrètes, ce qui fait le bonheur des habitants du secteur, car les prix demeurent très raisonnables malgré des produits de qualité. Au détour des rues, on peut ainsi découvrir les boutiques d’artisans talentueux tels que Sébastien Dégardin et sa « Muscadette » pour de la pâtisserie, Antonio et Isabelle Dias pour une très savoureuse baguette Bagatelle ou ses pains Bio au levain, …

A quelques pas du métro Reuilly-Diderot, sur la rue Erard, c’est la maison Chouin que l’on découvre. Une affaire de famille, puisque le fils Jonathan en a repris les rennes il y a quelques années. Ce dernier est donc né dans cet univers gourmand, et a été rapidement formé par son père aux métiers de boulanger et de pâtissier, avant de prendre son envol pour se perfectionner dans de grandes maisons parisiennes. Lenôtre, Fauchon, Flo Prestige… Hors de question de revenir dans le 12è arrondissement si ce n’était pas pour briller de nouveau, comme il l’a fait à plusieurs reprises : distingué pour ses galettes, tartes aux pommes, nommé au grand prix de la pâtisserie francilienne … L’artisan soigne ses gourmandises pour valoriser son savoir-faire.

Les pains, Jonathan Chouin, Paris 12è

Je ne me répèterai jamais assez, l’important reste toujours le quotidien… et surtout le pain. En la matière, c’est aux Grands Moulins de Paris et plus particulièrement à sa marque Ronde des Pains que l’artisan a choisi de faire confiance. Un choix plutôt discutable au vu du résultat : Sarmentine, Céraine et même Grand Siècle (baguette de Tradition sur base de farine Label Rouge) ne présentent pas grand intérêt, que ce soit en terme de cuisson ou d’arômes. Seule la Croquise, plus craquante et au parfum de froment assez présent, parvient à se démarquer de l’ensemble même si elle demeure assez triste. Sa farine n’est d’ailleurs pas fournie par les GMP, mais par Axiane Meunerie. Côté pains spéciaux, on retrouve une gamme de petits pains sur laquelle on passera bien vite, des déclinaisons aux céréales ainsi qu’un pain à l’épeautre vendu au poids.

En réalité, ce seront plutôt les becs sucrés qui auront de quoi être satisfaits, puisque Jonathan Chouin leur propose des produits accessibles et plutôt soignés. A commencer par des viennoiseries honorables, accompagnées par des pâtisseries dans la même lignée. Même si les créations de la maison demeurent très modestes, elles n’en sont pas moins soignées, tout comme les charmantes religieuses chocolat ou café. Délicieuse tarte aux pommes sur base de pâte feuilletée, qui côtoie des éclairs un peu plus discutables, issus tout droit de la quinzaine de l’éclair organisée par CSM / Artisal… en mars. Autant dire que notre artisan semble avoir quelques stocks de préparation à écouler…

Côté traiteur, rien de bien attirant, que ce soit en terme de sandwiches traditionnels ou de paninis. Le jambon-beurre se négocie à 3,10€, un tarif acceptable. On appréciera en définitive que la gamme ne s’étende pas de manière excessive, ce qui aura au moins pour effet de garantir la fraicheur des produits… même si on aurait aimé du goût, également.
Le tout est servi avec un certain dynamisme et l’attente demeure limitée. Le sourire n’en est pas moins présent, ainsi qu’un personnel de vente en nombre. Le tout donne à l’endroit un caractère de boulangerie de quartier bien tenue, où chacun a ses habitudes.

Infos pratiques

36 rue Erard – 75012 Paris (métro Reuilly-Diderot, ligne 1) / tél : 01 43 43 14 67
ouvert du lundi au vendredi de 7h à 20h.

Avis résumé

Pain ? Malheureusement, les pains issus de la gamme Ronde des Pains ne présentent que peu d’intérêt, ici comme ailleurs. Jonathan Chouin ne parvient pas à leur donner la force qu’ils devraient avoir, et même la baguette de Tradition – dite « Grand Siècle » manque de tenue et de saveur. Même constat du côté des pains spéciaux, où seul le pain à l’épeautre se sort très timidement du lot, tout comme la baguette Croquise. On notera également la présence d’un pain dit « de Lodève », que l’on apprécierait plus cuit pour se conformer à la tradition et lui donner du goût.
Accueil ? Efficace et assez dynamique, le personnel de vente réalise ici un travail sérieux et appliqué. On retrouve bien l’esprit que l’on attend dans ce genre d’endroit, celui d’une boulangerie de quartier honnête et sans fioritures inutiles.
Le reste ? S’il y a bien un domaine dans lequel Jonathan Chouin se distingue, c’est celui des gourmandises. Son parcours professionnel n’y est pas étranger. Ainsi, on trouve ici des viennoiseries de bonne facture (croissants, pains au chocolat, mais aussi oranais et torsades chocolat) et des pâtisseries soignées même si très modestes. Entremets, tartes et éclairs se côtoient avec des tarifs très accessibles. On regrettera l’utilisation de préparations issues de l’industrie, à l’image de celles mises en oeuvre dans ces éclairs « mang’abricot », échappés de la Quinzaine de l’Eclair CSM / Artisal organisée en mars… Côté traiteur, quelques sandwiches, rien de plus. On passera dessus sans s’y arrêter, d’ailleurs.

Faut-il y aller ? La maison Chouin propose des très simples, modestes mais honnêtes, même le pain n’y est pas particulièrement à l’honneur. Mieux vaut se tourner vers les douceurs proposées par cet artisan, à l’image de ses viennoiseries, religieuses ou encore tartes aux pommes. En bref, une adresse « de quartier » où les habitants de la zone peuvent se rendre sans trop de crainte, sans pour autant s’attendre à être surpris.

6 réflexions au sujet de « Jonathan Chouin, Paris 12è, un boulanger très pâtissier »

  1. Là où je travaille,nous faisons des éclairs issus « de la Quinzaine de l ’Eclair CSM » mais nous reprenons uniquement l’idée et la saveur,nous mettons ce que nous voulons dedans! Les pâtissiers ne suivent pas tous les recettes fournies à la lettre!

  2. Je suis un « habitant de la zone » et euh je passe mon tour.A la rigueur j’irai testé la tarte aux pommes mais vraiment le pain n’est même pas passable,les patisseries tout juste très ordinaires.Vite un bon boulanger dans le quartier.

  3. Rémy : Souvenez-vous de ce que je craignais, aux conséquences que pourraient engendrer vos avis et jugements très personnels sur les Boulangeries quand quelqu’un les interprète : je cite : »Je suis un « habitant de la zone » et euh je passe mon tour. (…)Vite un bon boulanger dans le quartier. »
    Ne mesurez-vous pas l’importance de ce que vous écrivez? La crise est présente aussi chez nos boulangers et leur faire de la mauvaise pub de la sorte est à mon sens déplorable. Cela reste de l’artisanat, du fait maison où tout est une histoire de goût et où l’amélioration personnelle est quotidienne. Rien est acquis et cela vaut pour les bons comme pour les mauvais. N’envoyez pas les consommateurs qui eux n’y connaissent pas grand chose du tout acheter du précuit bien façonné et beau à regarder…
    Cdt.

  4. Cela m’amuse un peu,car je n’ai rien interprété du tout:il se trouve que j’habite juste à côté de ce boulanger.J’ai acheté son pain,ses viennoiseries et plusieurs gateaux.Je ne suis pas un vrai professionnel certes ,cependant fabriquer et goûter sont des choses différentes,pourquoi mon gôut serait il moins pertinent que celui d’un professionnel?Est il sacrilège d’écrire qu’il ya des boulangers meilleurs que d’autres?.Certes cela est d’avantage positif de mettre en avant les bons boulangers,mais ils ne sont pas majoritaires dans la profession.J’en suis le premier désolé!Faites vous votre idée vous-même .

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