J’ai déjà eu l’occasion de le dire, mais il y a forcément des artisans que l’on aime plus que d’autres, que l’on prend plaisir à suivre. Non seulement parce qu’ils développent de belles qualités humaines, mais aussi pour leur travail exceptionnel. Je pourrais vous en citer plusieurs dans la capitale, mais aujourd’hui, c’est de la banlieue qu’il est question.
En effet, c’était aujourd’hui qu’avait lieu la remise des prix du premier concours de la Meilleure Baguette de Tradition Française du Val d’Oise. Comme à chaque événement de ce type, c’est un peu comme si on se retrouvait en famille, entre artisans, meuniers (Foricher et Bourgeois – partenaires de l’événement, notamment) et amateurs… la famille du bon pain, en définitive. Cela s’inscrivait dans les animations organisées à l’occasion du 15è anniversaire de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat du Val d’Oise, du 2 au 10 juin à l’hippodrome de Soisy-Enghein.
Sur les coups de 16h30, nous étions tous là, à attendre les fameux résultats pour les trois catégories, Apprentis, Ouvriers et Chefs d’entreprise. L’annonce des résultats a été réalisée par Marcel Foubert, Grand Maître de la Confrérie du bon pain des Talmeliers de l’Ile de France, qui organisait cette première édition du concours. D’ailleurs, pour l’anecdote, ses membres étaient aujourd’hui vêtus de leur fameuse tenue, remplie de symbole : la partie centrale, de couleur crème, représente la mie du pain, ses contours la croûte, et enfin les flammes sur leur chapeau celles du four… La profession n’est décidément pas avare d’idées !
Comme indiqué dans mon précédent billet, Christophe Rouget a longtemps bataillé pour que ce concours ait lieu, dans le but de mettre en avant les apprentis – futurs ouvriers et repreneurs -, mais également les boulangers qui oeuvrent au quotidien dans son fournil comme dans celui de l’ensemble de ses confrères.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que son « combat » n’aura pas été vain à plusieurs égards. Tout d’abord car le projet est passé de l’état d’idée à celui de réalité tangible, mais également car sa maison a réalisé un véritable « hold-up » sur les distinctions !
Tout d’abord, c’est presque sans surprise dans l’assistance que M. Rouget a obtenu le premier prix en catégorie Chef d’Entreprise. Ensuite, deux de ses ouvriers (Christopher SOUVERAIN et Stéphane HUE) ont été primés aux deux premières places, en plus de deux apprentis (Baptistin FLAMENT et Gabin PETIT). Autant dire que cela fait une belle représentation sur 72 participants (sur 300 artisans implantés sur le département, c’est une belle réussite pour une première édition !).
En catégorie ouvriers, la maison Joubert s’est également distinguée, ce qui récompense là encore un bel engagement, puisque l’entreprise s’est également distinguée pour la qualité de ses croissants.
Profitons-en pour rappeler combien la régularité demeure importante dans ce métier, et qu’il est important de parvenir à réaliser une bonne baguette au quotidien, en dehors de ces jours de concours, préparés bien en amont. Je suis heureux que Christophe Rouget soit primé, car je sais que c’est bien le cas dans sa boulangerie de Beaumont. Egalement, si tout cela peut valoriser le travail réalisé pour former les apprentis qui seront nos boulangers de demain, c’est une excellente chose : la crise de vocations que nous connaissons dans l’artisanat ne pourra être dépassée que si les jeunes y voient des métiers valorisés et offrant l’opportunité d’un « ascenseur social ».
Bravo à tous… et à l’année prochaine !