Je suis parfois attristé et consterné par la façon dont on s’évertue presque à « gâcher » des occasions de mettre en valeur ce qui est intéressant, ce qui pourrait contribuer à développer le goût du pain auprès du grand public. La Fête du Pain, dont je parlais hier, en fait partie et c’est certainement l’événement le plus important sur toute l’année autour de cet aliment simple et pourtant essentiel.
Sur le Parvis de Notre-Dame, un grande tente et quelques stands ont été installés à cette occasion, et ce jusqu’à lundi. Ce sont plus de 7000 visiteurs qui y sont attendus quotidiennement, afin de voir oeuvrer les boulangers réunionnais mis à l’honneur cette année.
Côté tourage
Au sein du fournil géant autour duquel le public circulent, les 40 artisans insulaires et leurs homologues métropolitains confectionnent pains, viennoiseries et autres gourmandises plus ou moins typées. On retrouve ainsi notre fameuse baguette de tradition, des pains de campagne, des croissants… mais aussi des pains massalés, frottés, ou encore une surprenante création au combawa, curcuma et piment. Autant dire que les effluves s’échappant des fours nous emmènent directement faire une escapade dans les îles, ce qui est loin d’être désagréable.
L'équipe des boulangers réunionnais
Ce qui l’est plus, désagréable, c’est le côté un peu « foire » de l’ensemble. Vous savez, ces événements organisés dans les villages, où l’on fait danser les anciens et jouer les plus jeunes. En définitive, on n’apprend que peu de choses sur le pain, seuls quelques pots renfermant diverses céréales et graines doivent nous donner une idée de ce que l’on consomme, ou peut-être faut-il alors se tourner vers le stand dédié au sucre, dont la présence est plutôt surprenante… mis à part si l’on souhaite repartir avec un peu de barbe à papa.
Un stand autour du sucre, oui mais pourquoi faire ?
Cette impression est renforcée par le caractère commercial développé à l’extérieur, en marge du fournil : on trouve en effet un espace vendant des produits des îles, mais également du pain et des sandwiches. Cela pourrait être tout à fait normal si les tarifs n’étaient pas aussi exagérés : 1,50 euros la baguette de Tradition, c’est de cette façon que l’on cherche à promouvoir le pain et sa consommation ? J’ai un peu de mal à suivre. Certes, les produits ne sont pas mauvais, réalisés avec un certain soin, mais rien qui justifie une telle politique… mis à part le fait de vouloir profiter un peu de l’affluence et du caractère touristique du lieu.
Spécialités des îles : pain massalé, frotté...
Pour enfoncer le clou, la piste de vélo où les enfants peuvent faire quelques tours entre diverses démonstrations de BMX. On passe ainsi de la foire… à la fête foraine. Rien à voir avec le pain, mais soit.
Bien sûr, il nous reste les séances de dégustation, les divers événements (remise du prix du meilleur croissant francilien, master de la meilleure baguette, accueil des enfants…) pour nous consoler, mais cela demeure somme toute assez maigre au vu de la… qualité de l’ensemble. Le pain mérite beaucoup mieux que cela.
Allez, un petit tour de vélo après avoir mangé un morceau de pain ?!
Bonjour,
Ton blog est vraiment amateur mais sympa, tes analyses manquent de finesse et sont mal cadrées mais tu y met du cœur, mais y a un truc qui devient insupportable, c’est ton côté râleur!
On est pas a Villepinte dans un salon pro, on est au cœur de Paris avec des touristes et quelques familles pas parties en week end! Alors sincèrement, avec où sans pédale, même à 1.50 la trad, et bien je suis contend de pouvoir offrir ce genre de sortie à mes enfants…
Aimer le pain, c est aussi dire à un collègue ou à son enfant : tu sens ces saveurs, regarde ces boulangers et leur savoir faire, goutte à ses multiples façons de faire le pain, …. Et oui, va faire un tour de vélo mon fils!
Quant à toi le Painrisien, ARRÊTE DE N ETEE QUE CRITIQUE NÉGATIF, tu vas nous saouler!!
Bonjour Cyril,
Merci pour votre commentaire.
Je comprends votre point de vue mais je persiste à penser que le pain doit être mis en valeur d’une meilleure façon… Même si l’initiative a le grand mérite d’exister, et que cela devrait même être plus fréquent qu’une semaine par an.
Quant à votre appréciation de mon blog, j’entends bien vos critiques et en prends bonne note. Je souhaiterais cependant revenir sur le fait que je serais trop négatif, alors que la plupart de mes billets sont consacrés à la mise en valeur d’initiatives intéressantes ou du travail d’artisans talentueux : prenez mes derniers billets… J’ai du mal à voir comment je pourrais être plus ‘positif’ sans perdre la capacité à noter ce que je trouve médiocre… mais ce n’est que mon avis, partial s’il en est.
Belle journée,
Rémi
Un esprit critique, c’est bien, un site critique, c’est plus compliqué :
J’ai testé quelques une de vos adresses, et n’était pas forcément d’accord avec ce que j’en lisais de votre part. Il manque en fait une grille de critères a la Kaplan, mais qui soit la grille Rémi, selon vos gouts, mais identique pour toutes vos critiques et adaptée a chaque type de pain… je sais, c’est compliqué, vous êtes un blog, pas un site professionnel, mais c’est a mon goût le faussé a franchir pour donner a votre site ses lettres de noblesse!
Sinon bravo, vous vous donnez du mal avec plaisir, et ça se sent!
Il est difficile d’établir des critères communs à l’ensemble des artisans et pains présents dans la capitale, mais je tente de progresser au fil du temps, de l’expérience et de l’évolution de mon sens du goût. Je dois effectivement tendre vers l’établissement de cette fameuse grille d’analyse. Je ne manquerai pas de communiquer ici même au fil de l’avancée de la réflexion.
Quand vous n’êtes pas d’accord avec ma critique, que vous avez une expérience différente, n’hésitez pas à le dire ! C’est vraiment intéressant pour moi car cela me permet de voir où je me suis potentiellement trompé, et où je dois retourner pour me faire une meilleure idée. Le pain est différent chaque jour, c’est sans doute ce qui le rend aussi complexe et intéressant!
Belle journée,
Rémi
L’idée d’une grille de critique est excellente.
D’autant qu’elle soit structurée et basée sur des facteurs objectifs.
Pas facile du tout mais…
Sait on jamais ?
Heu Cyril faut faire attention à l’orthographe si on veut bien se faire comprendre !!! un « gout faussé » est différent d’un « fossé à franchir »…. les deux pourraient marcher dans votre message mais je pense que vous avez choisi le mauvais dans le cas présent !
et moi pareil, j’aime le pain » pas très cuit » donc, je ne suis pas toujours d’accord avec la notion de cuisson aboutie !….
N peu rJ’aime autant une bonne baguette blanche que bien cuite. J’ai cependant appris avec le temps que pour bien apprécier un pain, il vaut mieux qu’il soit bien cuit, bien fini. Les saveurs, les craquants ressortent mieux. Ce sont quelques boulangers qui m’ont appris cela, et ça fait parti de l’éducation au pain!
Maintenant, quel sont les choix et préférences de Rémi? Ces grilles permettent de poser cela!
Perso un bon pain ne sent pas la levure chaude mais plutôt les fruits secs, a la croûte fine mais très craquante, dorée et brillante et non pas marron et mate, la mie est aérée, un peu grâce mais pas trop, …
Par contre une baguette blanche est moulée, sans relief, vraiment blanche, la mie doit être légère mais surtout pas aérée, etc…
Donc j aime bien ce que fait Rémi mais quelle est sa grille!
Et desolé pour l’orthographe 🙂