Les industriels ne manquent pas d’idées pour développer des produits anéantissant toute forme de bon goût. Parmi elles, les distributeurs de pain chaud. Il y a quelques mois, j’avais pu assister à l’apparition de l’un d’eux au Monoprix Montparnasse. Il semblerait qu’il ait disparu depuis.

Une boulangerie de l’avenue Mathurin Moreau se vante d’avoir installé un tel appareil. « Elle vend, elle cuit pour vous »… La qualité de cette cuisson « minute » est assez terrible, la baguette n’a pas de croûte à proprement parler et ne parlons pas des arômes. La qualité générale du produit est plus que médiocre pour le prix demandé, en l’occurrence 1 euro. Il n’y a pas de quoi être fier, surtout pour un artisan, qui devrait au contraire chercher à prouver qu’il est capable d’apporter une vraie valeur ajoutée de par son savoir-faire.

Le souhait du consommateur d’avoir du pain frais et chaud en permanence ne doit pas nous mener vers ce genre de dérive. Au contraire, le consommateur devrait être informé et éduqué vis à vis du fait que le pain peut exprimer des arômes différents et loin d’être inintéressants le lendemain, même s’il n’est plus exactement craquant. Ce n’est pas le seul facteur qui permet de caractériser du bon pain, loin de là. Prenons notre petit bâton de pèlerin afin de faire en sorte que ces machines restent anecdotiques !

7 réflexions au sujet de « Des distributeurs de pain chaud : mais où allons-nous ? »

  1. Le pire c’est qu’en restauration la meme chose arrive. Des fours qui programmés cuisent tout seul s’arrete quand il faut. Le restaurateur n’a meme plus besoin de surveiller il est « libere » de l’act de cuir… Non on marche sur la tête. »cuisiner c’est cuire » ce plait a le rappeler Jean Francois Piege. C’est a l’artisant boulanger ou cuisinier qu’il incombe la cuisson.

  2. Le soucis c est surtout que maintenant, pour beaucoup de consommateurs, pain chaud= pain frais…

    Même a 19h45 la question est « il est chaud le pain? »
    Parfois, j aimerai pouvoir me permettre de rappeler que le principal n est il pas d avoir du pain sur sa table??…..

    • Oui, tout cela fait « le lit » des terminaux de cuisson qui peuvent proposer du pain chaud en continu, c’est bien dommage car justement leur pain reste « frais » très peu de temps…

  3. L’artisan est soumis, comme toute forme de commerce, à la pression de sa clientèle.
    Pour y répondre, rien n’empêche le boulanger de cuire tout au long de la journée; des fournées « plus petites » et d’assurer ainsi une rotation satisfaisante de ses produits. A lui, effectivement d’informer sa clientèle, que le pain, comme le vin, ne se déguste pas chaud. Il se prive sinon, comme le dit Gaétan, d’une gamme d’arômes bien plus subtils qui se modifieront tout au long du « vieillissement » de la baguette ou du pain.
    Le client bien informé, saura aussi, que le pain invendu le soir est bien souvent jeté, à défaut d’être remis à des association.
    Rea à raison, il faut raison garder. Le principal est d’avoir un morceau de pain à manger. Notre société de consommation occidentale ne supporte plus l’abstinence ou le manque; habituée qu’elle est à l’abondance et la variété de produits exposés dans les grandes surfaces.

    • Bonsoir,

      Je voudrais juste réagir sur un point que vient de soulever Éric

      « à défaut d’être remis à des association. »

      Pour très bien connaitre ce soucis,je me permet de répondre que j ai vu mes parents, les soirs (ils étaient artisans boulangers) où il restait de la marchandises, appeler les associations qui leur répondait qu ils ne se déplacer pas…

      Qu a Noel 2006 alors que des associations installés sur les quais de l Ourcq crier aux aides depuis des semaines,où je travaillais ce 25 Décembre il restait des buches, des petits fours, du pain ect ect,nous avons décider d appeler cette association pour qu ils viennent chercher tout cela vu que c était perdu…

      Et bien non c était a nous de nous déplacer…

      On avait bosser 3semaines sans s arrêter, on était le 25 Décembre, il était 14h00,on était encore au travail plutôt que dans nos familles et ont étaient tous fatigués.
      Alors j ai prit sur moi, libéré le reste du personnel et je suis partit livrer.

      Vous savez ce qu on m a demandé quand j ai expliquer une fois sur place ce que j avais dans mon coffre??

      « Vous pouvez nous garantir la fraicheur de ses produits? »….

      Et oui quand vous donnez de la marchandise il faut garantir la fraicheur de ses produits!!!

      Alors qui après une journée de travail de 16/17h, après avoir baisser son rideau de fer, va perdre sa place de stationnement, traverser Paris, « garantir la fraicheur de ses produits » et tout ca sur son temps de sommeil?!?!

      Alors les soirs où je récupère du pain, je fais ce que j ai vu faire ma maman, un détour pour aller l apporter directement a des personnes vivant dans la rue, c est discret et plus personnel….

      Ce ne sont pas les artisans qui sont de mauvaises foi…

  4. bonjour je peut comprendre votre point de vu mais ont n’a pas le choix il faut se remettre en question 3 boulangeries ferment chaque mois dans chaque departement le panivending est la pour aider le boulanger c’est un outil de valeur additionnel cordialement

    • Bonjour Monsieur Hecht,
      Cela ne semble pas vous avoir aidé pourtant, car vous avez vendu votre affaire proche des Buttes-Chaumont, je me trompe ?
      Belle journée,
      Rémi

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