Je passais hier au détour de ma balade painrisienne sur le quai du Louvre, toujours aussi vivant malgré le vent et le temps plutôt mitigé. J’ai découvert par hasard, entre deux brasseries et jardineries, un nouveau restaurant s’annonçant « fast good » sur sa devanture.


Le concept ? Proposer des aliments cuits minute à la vapeur ou à la plancha. La carte est plutôt courte, les produits visiblement frais et les prix plutôt attractifs au vu du quartier.
Les desserts et boissons sont proposés en libre service, le reste est disposé derrière un comptoir. Le cadre est très sobre, épuré. L’ensemble donne une impression propre et moderne, ce qui n’est pas un mal quand on regarde un peu les « restaurants » alentour, dont certains frisent le glauque. D’ailleurs, Luncha remplace un commerce de… pizzas et kebab.
D’après ce que j’ai compris, l’ouverture est toute récente et cela sent encore fort la peinture fraiche en salle. Au fond, la plancha assure le spectacle, avec ce jour là le créateur du « concept » aux fourneaux. On me présente la petite entreprise avec beaucoup d’enthousiasme et de motivation, et je pense qu’il en faudra pour survivre dans cette « jungle ».


Le quai du Louvre, c’est un peu une zone de non droit culinaire, entre crêpes assassinées et restaurants attrape-touriste, on ne peut pas dire que cela donne une bonne image de la gastronomie « à la française ». Dans le secteur, Cojean reste parmi l’une des seules opportunités de déguster un repas plutôt équilibré, sain et rapide.

On ne peut donc que saluer cette idée, reste à savoir ce que cela vaut, et pour cela il faudra tester… Des volontaires ?

Il n’y a rien de plus gênant que d’être déçu par un endroit que l’on tenait jusqu’alors en estime. On aimerait lui trouver des excuses, se dire que c’était un mauvais jour, que tout cela ne peut être que le résultat d’erreurs passagères… Pour autant, l’addition arrive et elle a un goût amer, un peu comme un chocolat de mauvaise qualité.

Le chocolat, c’est le centre du concept développé par Pierre Cluizel au sein d’Un Dimanche à Paris. Comme je l’avais déjà écrit précédemment, l’endroit ne manque pas de charme et on se laisse aisément séduire par l’idée d’y prendre une petite pause sucrée un après-midi. Ce fût mon cas hier, et j’ai eu comme l’impression que les prestations étaient parties en week-end… me laissant un peu seul dans cette grande salle. Le décor est impressionnant, il associe avec goût le caractère historique du lieu et la modernité de l’agencement, dans des tons gris et verts. L’ambiance qui s’en dégage est très sereine, on retrouve bien l’idée du calme d’un dimanche, ce genre de moments où le temps semble ralentir un peu et nous laisser souffler l’espace de quelques heures.

Ce qui rompt un peu le charme, c’est le reste. Les petites tracasseries du quotidien. Le fait que l’on doive choisir sa pâtisserie dans les vitrines de la boutique avant d’aller s’asseoir, ou qu’elle nous soit apportée avant même que la commande des boissons ait été prise. Cela ne manque pas de surprendre, mais je ne peux pas dire que ce soit vraiment la façon dont j’aime être diverti. La pâtisserie trône donc sur la table en attendant que le reste vienne. Original. Tout comme l’idée de faire infuser son thé au client, en lui précisant le temps conseillé et en lui remettant un sablier permettant de le respecter. Amusant oui, peut-être… beaucoup moins quand il s’agit de retirer le sachet.

Ce sont certainement des détails, je suis probablement trop tatillon, mais j’ai d’autres raisons de l’être : en effet, le produit principal, en l’occurrence une tarte au citron meringuée, avait de toute évidence effectué un séjour prolongé dans la vitrine réfrigérée, comme en attestait le caractère « pâteux » du fond de tarte. Malgré le fait que l’on me l’ait remplacée, la seconde était du même calibre. J’ai renoncé. Visuellement, la tarte était très sympathique, autant de par sa forme rectangulaire que par sa meringue très travaillée. Au goût, c’est agréable, la crème au citron est assez équilibrée entre acidulé et sucré, le fond de crème d’amande apporte un peu de douceur. La meringue est moelleuse, peu sucrée. Cela constituerait un dessert assez réussi, si seulement il n’était pas servi dans cet « état ».

Au final, on peut se demander quelle est la démarche de M. Cluizel et ses associés pour la création de Un Dimanche à Paris. Serait-ce un bel investissement, un showroom payé à grands frais afin de multiplier le concept ? La maison s’est en effet payée de grands noms aux parcours prestigieux, je pense notamment à Quentin Bailly – le chef pâtissier -, passé chez Anne-Sophie Pic et formé avec Philippe Rigollot.
La question se pose également de la rentabilité d’un tel lieu : la surface est particulièrement importante, répartie sur plusieurs niveaux, ce qui implique d’employer une masse salariale plutôt conséquente. Parlons d’ailleurs rapidement du service au salon de thé. Sa formation semble plutôt sommaire, et malgré une volonté de bien faire, des lacunes apparaissent rapidement.

Je ne vous cache donc pas ma déception vis à vis de ce lieu gourmand, qui m’avait jusqu’alors beaucoup satisfait sur le plan des pâtisseries. Cette accumulation d’approximations donne une impression un peu brouillon, et le fait de déguster une pâtisserie dans un état médiocre achève de laisser pantois lorsque la note arrive : 14 euros pour un thé et un gâteau, au vu de cette expérience, on se dit tout simplement que l’on ne reviendra pas de si tôt. Dommage. J’aurais mieux fait de rester couché, ce dimanche… ou plutôt, ce mercredi.

Un Dimanche à Paris – 4-6-8, Cour du Commerce Saint André – 75006 Paris (métro Odéon, ligne 4) / tél : 01 56 81 18 18 / site internet : http://www.un-dimanche-a-paris.com/

Je m’étais déjà intéressé précédemment au pain sur les tables de restaurant, allons un peu plus loin en regardant et en dégustant le reste, en appréciant l’ensemble du repas. Bien sûr, ce n’est pas pour autant que j’en oublierai dans ce type de billet ce qui est un peu mon « cheval de bataille », le pain ! Cela doit former un ensemble cohérent, afin que le plaisir soit complet.

Allez, c’est parti pour un article tout en vitesse… A Toutes Vapeurs, même. Trêve de jeux de mots, je pourrais pourtant continuer des heures tant je suis productif de ce côté là.
Le nom de ce concept de restauration, créé par Robert Petit, évoque directement le mode de cuisson particulier qui a été choisi : la vapeur. En effet, l’ensemble des plats sont cuits à la vapeur sèche, dans des étuves. Cela conserve les saveurs et l’ensemble des vitamines contenues dans les aliments, en plus de permettre une cuisson rapide. L’idée est donc de proposer aux urbains actifs un repas sain, équilibré, à faible coût, en un minimum de temps. Tout cela semble difficile à combiner, mais c’est sans compter sur le talent et l’expérience du fondateur de l’enseigne, loin d’être un novice de la restauration. En effet, Robert Petit a également créé Dame Tartine, un lieu assez fréquenté de notre capitale. Le concept de base était assez approchant, même s’il n’y avait pas l’aspect « innovation » que l’on retrouve ici. Après avoir quitté cette aventure suite à une revente (au groupe Horeto) et à des désaccords éthiques, sa volonté a été de créer une nouvelle entreprise en accord avec ses valeurs.

Chez A Toutes Vapeurs, on mange donc bien, dans un cadre agréable, tout en respectant l’environnement et les hommes. En effet, les barquettes en bois dans lesquelles sont préparés les plats sont recyclables, les producteurs sont sélectionnés afin de respecter un caractère qualitatif et artisanal.
Il suffit de faire son choix dans les vitrines présentant les propositions du jour, qui varient assez régulièrement. Plats végétariens, à base de poisson ou de viande, salades, oeufs, desserts variés… Rien ne manque pour constituer un repas complet et équilibré. Certains reprocheront la taille des portions, mais cela suffit très largement généralement. Une fois le choix réalisé, il suffit de s’asseoir et d’attendre quelques minutes. Le service apporte les plats directement à table. On y retrouve la qualité et la fraîcheur des ingrédients, tout cela pour un prix très raisonnable, et ce particulièrement les midis de semaine, où une formule entrée/plat/café ou plat/dessert/café est proposée. Il est possible de faire varier les saveurs en choisissant parmi le large assortiment d’huiles aromatisées dont disposent les restaurants, il suffira alors d’indiquer son choix lors de la commande.

Elu Palme d’Or France en 2004 et Palme d’Argent International en 2007 par le Leaders Club de la Restauration, on aurait pu penser que le concept se serait déployé plus rapidement. Pour le moment, il compte trois adresses, dans le quartier de Saint-Lazare, une autre à deux pas du Louvre et une dernière au sein du Musée des Arts et Métiers. Pour cette dernière, le cadre est particulièrement sympathique, puisque l’on peut prendre son repas en « terrasse » au sein d’une cour fermée, profitant ainsi d’un havre de paix en plein coeur de Paris.

Des formules « brunch » sont proposées le week-end au sein du restaurant installé rue de l’Echelle, ainsi que des soirées « Homard » depuis peu. Les idées ne manquent pas, et les saveurs non plus. Côté pain, il me semble reconnaître le pain Polka de chez Paul, assez blanc et pas forcément inoubliable. Cependant, servi en larges tranches, il constitue une bonne « base » pour saucer les plats, ce qu’il ne faut pas manquer de faire ici : en effet, on retrouve énormément de vitamines dans ce « jus ».

Le service est dynamique, agréable et souriant. On passe toujours un bon moment dans ces restaurants bien aménagés, même si ce n’est que pour quelques minutes si l’on est pressés. Il est possible d’emporter les plats, ce qui présente un aspect pratique non négligeable.

Infos pratiques

3 restaurants à Paris :
7 rue de l’Isly – 75008 Paris (métro Saint-Lazare) / tél : 01 44 90 95 75
ouvert du lundi au samedi, de 11h à 23h sans interruption

2 rue de l’Echelle – 75001 Paris (métro Palais Royal-Musée du Louvre, lignes 1 et 7)
ouvert tous les jours de 11h à 23h

292 rue Saint-Martin – 75003 Paris (métro Arts et Métiers, ligne 11)
ouvert du mardi au dimanche de 9h à 18h.
Brunch le dimanche de 11h30 à 15h.

Faut-il y aller ? Pour un repas rapide, sain, équilibré et pas cher, oui, bien sûr ! De plus, l’accueil est sympathique, les produits frais et variés, c’est très agréable. Le mode de cuisson choisi est bien vu, la vapeur devrait être utilisée plus souvent car elle compte de nombreuses qualités, dont celles de conserver la saveur et les qualités nutritives des aliments.