16
Avr
2013
La République Patissière, Paris 3è, un projet gourmand et… démocratique
9 commentairesLa gastronomie est entrée, comme le reste de notre société depuis plus longtemps d’ailleurs, dans une véritable guerre des égos. Certes, cela fait la joie des agences de relations publiques et des magazines, puisqu’il faut que chaque chef ait son nom partout, absolument partout. Occuper le terrain, alors qu’ils feraient parfois mieux d’occuper leur laboratoires ou leurs cuisines… Pas facile en effet d’être sur tous les fronts, vous comprenez. Dès lors, il est nécessaire d’avoir « son lieu », « sa boutique », entraînant très logiquement une multiplication des adresses, souvent excessive puisque le succès n’atteint pas les portes de chacun de ces lieux.
D’autres développent un autre état d’esprit et parviennent tout de même à faire aboutir leurs projets. Il y aurait donc une justice ? La justice de la… République, peut-être. C’est en effet à deux pas de la fameuse place, plus précisément au 57 rue de Saintonge – juste à côté de la seconde boulangerie de Benjamin Turquier ! – qu’a ouvert ce matin la « République Pâtissière ».
Sous ce nom se cachent 4 créateurs passionnés, qui exerçaient précédemment leurs talents par le biais d’Internet ou d’un petit réseau de distributeurs. BnS Kitchen, Choo, Mademoiselle Proust et L’Angélique, voici leurs noms. Ils ne vous sont peut-être pas inconnus, mais peu importe au final : aujourd’hui, l’ouverture de cette boutique physique leur permet d’exprimer leurs identités respectives et de raconter leurs histoires.
Des histoires, ils en ont à nous faire partager, d’ailleurs : chez BnS Kitchen, les deux fondateurs (Benjamin et Steeve) sont issus de parcours en reconversion professionnelle, tout comme chez Choo, où les associées nous viennent tout droit du secteur de la publicité. Chez Mademoiselle Proust, la fondatrice – Marion de son prénom – a voulu faire partager les gâteaux (issus d’un carnet de cuisine tenu depuis l’enfance) qu’elle confectionnait pour ses deux garçons… En bref, des entrepreneurs qui ont voulu croire en leurs rêves. La difficulté pour chacun d’eux était sans doute d’atteindre la « masse critique » pour se permettre d’ouvrir un point de vente physique, d’où l’intérêt de la mutualisation.
Ainsi, dans cette petite boutique aux charmants meubles anciens, l’espace se partage entre macarons, cheesecakes, tiramisus, biscuits secs, madeleine, choux et gâteaux de voyage. L’éventail de produits ne devrait pas tarder à s’élargir et à investir pleinement l’espace. Dans chacun des cas, on peut apprécier le caractère profondément artisanal et sincère des réalisations. J’ai pu apprécier la qualité des fameux « Choo », dont un Oriental Blossom (graines de sésame et crème vanille-fleur d’oranger) très réussi, craquant et moelleux, ainsi qu’une tarte chocolat-whisky de chez BnS Kitchen. Certes, quelques ajustements restent sans doute à faire, comme sur le fond de tarte que j’ai trouvé un peu épais à mon goût… mais l’essentiel est là .
Les artisans ne manquent pas de plaisir à partager ce nouveau lieu, que ce soit en assurant le service ou même virtuellement sur leurs sites et réseaux sociaux respectifs. Il faut dire qu’être confronté directement à sa clientèle est une expérience pleine d’enseignements, avec la possibilité d’obtenir un retour direct sur son travail. En parallèle, ils continueront certainement à assurer leurs activités « historiques », avec bien sûr le supplément de visibilité et de crédibilité que cette boutique peut leur donner.
Souhaitons en tout cas une longue vie à cette belle initiative, gourmande et… démocratique, au delà de républicaine, puisque les tarifs pratiqués demeurent tout à fait raisonnables !
Infos pratiques 57 rue de Saintonge – 75004 Paris (métro République, lignes 3, 5, 8 et 11) / tél : 09 50 40 41 41
ouvert du mardi au samedi de 11h à 20h, le dimanche de 11h à 15h.
Facebook :Â http://www.facebook.com/RepubliquePatissiere
Faut-il y aller ? Pour croquer dans un des sablés de Mademoiselle Proust, un « Choo » – salé ou sucré ! – ou encore une tarte, un macaron ou un tiramisu de chez BnS Kitchen, bien sûr ! Ces douceurs n’étaient auparavant accessibles qu’en livraison ou dans quelques épiceries fines, pour les produits secs. A présent, elles ont trouvé un écrin à leur mesure : à la fois sympathique, honnête et gourmande, la République Pâtissière ne manquera certainement pas d’attirer les becs sucrés parisiens, et notamment les habitants du secteur que la curiosité invitait déjà nombreux en ce premier jour d’ouverture.