Croyez-vous aux hasards du calendrier ? J’avoue que cela m’échappe un peu mais il faut aussi savoir en jouer, utiliser les dates et les occasions pour faire ce que l’on aurait pas ou mal fait. Certaines sont plus importantes que d’autres, mais en définitive, tout dépend du sens qu’on leur donne. Les fêtes ponctuent notre calendrier, et on devrait ainsi célébrer chaque jour un saint. Cela finirait sans doute par représenter un budget célébrations trop important, et on se contente donc de quelques mots polis à l’attention des personnes portant le dit prénom. Il faudrait en définitive se rappeler que la vie est une fête, dès lors, pourquoi en rajouter ? Pas besoin de fanfares ou trompettes, l’essentiel serait alors de profiter de l’instant présent…

Une devanture sobre et un store noir

Toujours est-il que l’annonce de la Saint Landry, fêtée le 10 juin, m’a soudainement rappelé à l’ordre. Le Landry dont je vais vous parler s’appelle en réalité Marc, Landry étant son patronyme. Il s’est installé début mai avec sa compagne Eléonore au 43 rue Georges Bonnac à Bordeaux, soit en plein coeur du quartier de Mériadeck. Cette petite boutique d’angle a été entièrement transformée pour accueillir leur projet : elle abritait jusqu’alors une boutique de pâtisserie-chocolaterie, sans fabrication sur place. Même si l’espace est restreint, on y trouve tout le nécessaire pour réaliser des produits de qualité : un four à sole, une chambre pour le stockage de la pâte, un pétrin à bras plongeants, … mais aussi les parisiens et plans de travail nécessaires à la manipulation de la pâte, qui se trouvent intégrés à l’espace de vente.

Marc Landry travaille à la vue des clients, sur cette large table disposée derrière le comptoir de vente.

Ainsi, le nom de cette boulangerie n’est pas usurpé : le client est immergé dans cet esprit « atelier », où le bois brut habille les vitrines. Les produits se déroulent sur un étage unique, ce qui facilite la lecture de l’offre et rend le discours particulièrement intelligible : nous sommes ici chez un artisan passionné, qui propose des pains au levain naturel réalisés à partir de farines issues de l’Agriculture Biologique. Ancien chauffeur de Taxi, Marc s’est formé au sein de l’Ecole Internationale de Boulangerie avant de multiplier les expériences au sein de fournils variés. D’Avignon chez Bella Ciao au Cap Ferret chez Pain Paulin, il a pu mettre en pratique l’enseignement reçu et parfaire sa maitrise de la fermentation.

Une belle gamme de pains au levain, tous vendus au poids.

Si l’on retrouve inévitablement des produits liés à ce parcours dans sa boutique, la clientèle aurait bien du mal à s’en plaindre : ses pains sont d’excellente facture, et sont proposés à des tarifs très abordables. Difficile de mettre en défaut son Campagne à la mie charnue, généreuse et chargée en parfums fruités-acidulés -le préféré du boulanger, qui aimerait que tous ses clients repartent avec un morceau-, le Petit Epeautre de Haute-Provence du Moulin Pichard ou encore son méteil mi-seigle mi-froment… mais le boulanger ne compte pas s’arrêter là et pense déjà à développer sa gamme aussi bien en salé qu’en sucré.

Les pains moelleux à l’huile d’olive, réalisés avec la méthode Respectus Panis, remplacent les baguettes que l’artisan ne souhaite pas réaliser.

Il travaille déjà quelques en-cas à l’huile d’olive, comme une ciabatta fabriquée en méthode Respectus Panis (faible ensemencement de levain, fermentation à 18°C) ou une focaccia aux olives, mais l’emplacement de sa boulangerie se prête à une offre snacking plus fournie. Plutôt que de proposer des sandwiches classiques, l’artisan envisage de développer une gamme de pizzas, agrémentées de garnitures de saison.

Les brioches : nature, pépites de chocolat ou pompe à huile.

Les becs sucrés peuvent déjà se régaler de cookies, brioches (nature, chocolat ou pompe à huile) ou d’un brownie sans gluten, mais là encore des nouveautés devraient apparaitre prochainement. Le hasard des filiations a fait qu’Eléonore entretient des liens de parenté avec le couple Demazure, détenant la boulangerie « la Kremlinoise » au Kremlin-Bicêtre. Ces derniers ont mis au point un flan atypique, nommé le « Flan de Marta ». Son format individuel, comparable à une petite quiche, a séduit une clientèle toujours plus nombreuse. Marc étant un grand amateur de cette pâtisserie boulangère, il compte bien lui aussi attirer les gourmands avec un produit similaire. D’autres créations autour des fruits sont également envisagées.

Les vitrines et leur aspect en bois brut correspondent bien à l’esprit atelier de la boutique, et s’associent bien avec le sol en carrelage, qui est resté après la transformation de la boutique.

Atelier Landry participe à la transformation du paysage boulanger bordelais engagée depuis quelques années déjà. Marc a fait un choix intéressant, en quittant sa vie parisienne pour une meilleure qualité de vie et des perspectives plus ouvertes. Si le marché a été longtemps perturbé par des hangars-boulangeries installés en périphérie et ouvert 7j/7, la qualité est revenue en piste, portée par de jeunes artisans passionnés, accompagnés par des meuniers plus à même de leur apporter vision et services, en plus de la qualité de leur farine. Sur ce sujet, notre jeune boulanger réalise des essais avec différents fournisseurs, même s’il apprécie la qualité des produits du Moulin Pichard. La logique de travailler avec des entreprises locales étant toujours plus d’actualité, il est normal que l’artisan aille dans ce sens.

Marc et Eléonore dans leur boutique.

Si les débuts de cette jeune entreprise sont prometteurs, le couple Landry devra transformer l’essai dans les mois à venir en fidélisant sa clientèle et en imposant son identité singulière d’artisan boulanger, même s’il devra sans doute s’adapter aux demandes du quartier, ce qui lui permettra d’assurer son chiffre d’affaires même si son projet a été correctement dimensionné. Des projets tels que celui-ci nous prouvent que l’on peut faire du pain au levain au pays du vin… sans mettre d’eau dans son vin !

Le logo, présenté sur l’enseigne, rappelle les fondamentaux d’un boulanger : l’épi de blé !

Infos pratiques

43 Rue Georges Bonnac – 33000 Bordeaux (Tram ligne A, arrêt Mériadeck) / tél : 06 16 15 14 94
ouvert du mardi au vendredi de 11h à 19h30, le samedi de 9h30 à 19h30.

2 réflexions au sujet de « Atelier Landry, Bordeaux (33), du levain au pays du vin »

  1. Bonjour . comme je souffre d’une candidose, je ne peux pas manger des produits dans lesquels est introduit de la levure. Avez vous un pain spécial?
    Merci d’avance pour votre réponse

  2. Bonjour, faite-vous la baguette de 250 gr au levain actuellement je prend 10 Baguettes par semaine a Intermarché et je veux avoir du véritable pain au levain vu ma pathologie.
    J’habite à Bordeaux Lac GINKO
    Mes respectueuses salutations.
    Antoine GIMENEZ

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